Saint-Quentin, libéré le 1er octobre Mardi 1er octobre
Nos troupes ont attaqué au sud de Saint-Quentin, sur le front Urvillers-Cerisy. L'ennemi, qui a opposé une résistance énergique, a été rejeté de ces deux villages, qui sont en notre possession. Nous avons franchi la route de Saint-Quentin à la Fère et dénombré 500 prisonniers.
Entre Ailette et Aisne, nous avons réalisé une avance de deux kilomètres de part et d'autre du Chemin-des-Dames, occupé Pargny-Filain, Filain et Ostel.
En
Champagne, des résultats importants ont été obtenus.
Nous avons, sur notre droite, emporté Bouconville et élargi nos positions au nord de ce village. A l'ouest de cette localité, nous nous sommes emparés du mont Cuvelet âprement défendu par l'ennemi. Plus au nord, nous avons pris Sechault ; plus à l'ouest, Ardenil, Monfauxelles, Neux. Nous avons pénétré dans Sainte-Marie-à-Py.
Les Anglo-Belges ont battu l'ennemi sur la haute crête des Flandres et sur la position Messines-Wytschaete.
Les Belges ont pris Dixmude, Zarren, Terrest, Stadenberg, Westroosebeke, Moorslede. Ils ont attaqué la route Roulers-Menin, ainsi que Colliemolennoek (4 kilomètres de Roulers).
Les Anglais ont dépassé les bois de Plogstaert, Sapabad, Saint-Temprielen, Terband, Dadtzeele.
Les Anglo-Belges, en deux jours, ont capturé 9000 prisonniers et 200 canons.
Les Bulgares ont accepté toutes les conditions mises par les Alliés à l'armistice. Les hostilités sont suspendues.


Mercredi 2 octobre
Entre Aisne et Vesle, nos troupes se sont portées à l'attaque et ont réalisé de sérieux progrès sur un front de douze kilomètres. Malgré la résistance de l'ennemi, elles ont enlevé Revillon, Romain, Montigny-sur-Vesle. Poursuivant plus au nord, nous avons atteint les abords sud de Meurival et de Ventelet. 1600 prisonniers ont été dénombrés.
La bataille a continué sur le front de Champagne. Nous avons rejeté l'ennemi de Sainte-Marie-à-Py et dépassé le village. Au nord de Somme-Py, nous avons atteint le coude de la route nationale. Plus à l'est, nous avons conquis Aure, ainsi que les plateaux et les bois au nord de ce village.
Nous avons pris Marvaux, Binarville, Condé-les-Autry avec un matériel considérable. En quatre jours, 13000 hommes et 300 canons sont tombés entre nos mains de la Suippe à l'Argonne.
Les Anglais ont poursuivi leur avance dans la région de Saint-Quentin-Cambrai. Ils tiennent Thorigny, le Tronquoy, Gonnelieu et ont atteint Crèvecoeur, Proville et Tilloy. L'ennemi a incendié Cambrai, qui est enveloppé.
Les troupes belges ont également progressé dans le Nord, arrivant à Zarren, à Staden, dépassant la route Roulers-Menin, menaçant Warneton et débordant la Lys, sur la ligne Warneton-Comines- Wervicq.

Armentières, libéré le 3 octobre Jeudi 3 octobre
D'importants résultats ont été acquis par nos troupes dans la région de Saint-Quentin. Poursuivant l'ennemi en retraite, elles ont pénétré dans la ville jusqu'au canal, puis elles ont rejeté les Allemands sur la rive est.
Sur le front de la Vesle, les Allemands ont été contraints d'abandonner les plateaux entre l'Aisne et la région de Reims. Nous avons occupé Maisy et Consevreux, Meurival, Ventelet, Bouvancourt, Trigny, Chenay, Merfy, Saint-Thierry, Pouillon, Thyl.
2100 prisonniers ont été dénombrés. Nous avons capturé une vingtaine de canons, dont dix de gros calibre.
En Champagne, la 4e armée a accru ses avantages. Nous avons atteint les abords sud de Challerange.
Les Anglais ont progressé à l'est de Levergies, enlevé Joncourt, Estrées, chassé l'ennemi des hauteurs au sud du Catelet, brisé des contre-attaques entre Cambrai et la Sensée, avancé à l'est de Tilloy et aux environs de Blêcourt.
En septembre, les troupes britanniques ont fait 66300 prisonniers et capturé 700 canons. En août et septembre, elles ont fait 123.618 prisonniers et pris 1400 canons.
Les Anglo-Belges ont progressé vers Hooglede et Roulers. Les troupes britanniques ont enlevé Ledeghem, sur la ligne ferrée de Roulers à Menin, et franchi la Lys, entre Werwicq et Commines.
Damas, avec 7000 prisonniers, est tombée aux mains du général Allenby.

Lens, libéré le 3 octobre

Vendredi 4 octobre
Sur le front au nord de la Vesle, nos troupes ont pris Loivre.
Dans la région de la Neuvillette, une violente contre-attaque allemande n'a pas obtenu de résultat. En Champagne, les combats engagés la veille se sont poursuivis. Nous avons pris Challerange.
Les Allemands ont essayé de nous rejeter du bois au sud-est d'Orfeuil. Par trois fois, leurs assauts ont été brisés. Nous avons conservé nos gains et infligé de lourdes pertes à l'ennemi. Le chiffre des prisonniers faits par nous s'est encore accru.
Les Allemands ont dû entreprendre un repli étendu de leurs lignes à la suite des échecs qu'ils avaient subi sur le front britannique.
Depuis Lens jusqu'à Armentières, ils évacuent leurs positions retranchées qu'ils tenaient depuis les débuts de la guerre de position.
Sur le front de repli, nos alliés ont atteint la ligne Cité-Saint-Auguste, Douvrin, est de la Bassée, est d'Aubers, ouest de bois Grenier. Une attaque ennemie a échoué au nord de Cambrai. L'offensive anglaise se poursuit au nord de Saint-Quentin.

Samedi 5 octobre
Des combats violents sont engagés dans la région de Saint-Quentin, entre Lesdins et Seguehart, où l'ennemi oppose une très forte résistance.
Plus au sud, nous avons pris pied sur la voie ferrée à l'est de Saint-Quentin et progressé en combattant à l'est du faubourg d'Isle. Nous avons fait 100 prisonniers.
Au nord-ouest de Reims, nous avons enlevé Cormicy; nous bordons le canal entre Consenvreux et la Neuvillette. En Champagne, violente bataille. Nous avons élargi nos gains dans la région au nord de Somme-Py. Nos troupes se sont emparées de la crête du Blanc-Mont et de la ferme Medeah, à cinq kilomètres au nord-ouest de Somme-Py. 2800 prisonniers ont été dénombrés.
Les Anglais ont attaqué de Sequehart au canal, au nord de Bony, sur un front de treize kilomètres.
Ils ont pris Remicourt et Wrancourt, faisant plusieurs centaines de prisonniers, atteint les lisières de Montbrehain et les hauteurs au sud de Beaurevoir.
Ils ont forcés le passage du canal de l'Escaut à Gouy et au Catelet, s'emparant de ces deux villages et des hauteurs à l'est, en faisant un grand nombre de prisonniers. Nos alliés ont occupé Armentières. L'ennemi a été chassé de Lens.
Le prince Max de Bade devient chancelier allemand.

Dimanche 6 octobre
Nos troupes ont pris une part active à la dure bataille engagée au nord de Saint-Quentin. Nous nous sommes emparés du Chardon-Vert, au sud de Sequehart, et de plusieurs bois fortement organisés.
Plus au sud, nous avons, pris pied dans Lesdins et enlevé Morcourt. L'ennemi à contre-attaqué violemment à plusieurs reprises. Tous ses efforts ont été brisés. Nous avons fait 400 prisonniers et pris 4 canons lourds.
En Champagne, les troupes franco-américaines ont remporté de sérieux avantages. Sur notre gauche, nous avons poussé nos lignes à plus de quatre kilomètres au nord d'Auberive et à huit kilomètres au nord-est de Somme-Py jusqu'à Arnes. Nous avons conquis les villages de Vaudesincourt, Dontrien, Saint-Souplet, les bois de la région de Grand-Bellois.
Plus à l'est, nous avons progressé jusqu'aux abords de Saint-Etienne-à-Arnes et pris pied sur le plateau d'Orfeuil. Le village de ce nom a été enlevé, nous avons évacué Challerange.
Les Anglais ont progressé aux abords de Cambrai.
Le repli de l'ennemi se poursuit dans le secteur Lens-Armentières. Les éléments britanniques avancés ont atteint Wavrin et Erquinghem, à l'ouest d'Haubourdin.
La dernière attaque effectuée sur le front belge a donné à nos alliés 10500 prisonniers, dont plus de 200 officiers, 350 canons, 200 mortiers de tranchées, 600 mitrailleuses.
On donne pour faite l'abdication du tsar de Bulgarie.

Lundi 7 octobre
Les troupes allemandes, sous la pression des forces franco-américaines, se replient sur le front de la Vesle et sur le front de Champagne. Le front de recul est de quarante-cinq kilomètres.
Reims a été d'abord dégagé, le fort de Brimont, le massif de Moronvilliers, occupés; puis, la poursuite continuant, nos soldats ont franchi le canal de l'Aisne, dans la région de Sapigneul, atteignent les abords d'Aguilcourt. Plus à l'est, ils approchaient d'Auménancourt-le-Petit.
Puis Nogent-l'Abbesse et son massif étaient dépassés. Nous occupions le village de Pont-Faverger, sur la Suippe.
Sur l'Arnes, nos éléments avancés ont abordé la crête boisée au nord de la rivière. Plusieurs centaines de prisonniers ont été faits.
Au sud de l'Ailette, les Italiens ont pris Soupir et son parc.
Au nord de Saint-Quentin, nous avons progressé à l'est de Lesdins.
Les Anglais ont pris Montbrebain, en y capturant 500 Allemands. L'ennemi a vainement essayé de rentrer dans ce village. Beaurevoir a été également enlevé. Le total des prisonniers dans cette région est de 1000.
L'Allemagne, l'Autriche et la Turquie ont envoyé des messages à Wilson pour fui offrir d'entamer des pourparlers sur la base de ses derniers messages.

Mardi 8 octobre
Bataille au nord de Saint-Quentin, entre Morcourt et Sequehart. Nos troupes ont enlevé Rémancourt, la ferme Tilloy et plusieurs bois organisés en points d'appui. L'ennemi a résisté avec une furieuse énergie sans pouvoir enrayer l'avance de nos troupes, qui ont conquis le terrain pied à pied, faisant plusieurs centaines de prisonniers.
Au nord de Reims, nous avons atteint la Suippe en de nombreux points. Les arrière-gardes allemandes ont résisté sur la rive sud et contre-attaqué à plusieurs reprises. Nos troupes les ont refoulées en leur infligeant des pertes sanglantes.
Nous tenons les lisières sud d'Aguilcourt, et le village de Bertricourt, au nord de la Suippe. Plus à droite, nous avons forcé le passage de la rivière et pris le cimetière de Pongivart, ainsi que Saint-Masmes et Hauvine, au nord de l'Arnes.
Les Anglais ont fait 400 prisonniers aux environs d'Aubenchel-aux-Bois, 34 autres dans le secteur d'Oppy. Ils ont établi des postes sur les passages du canal au nord d'Aubencheul-au-Bac et à l'ouest d'Oppy. Une autre patrouille a pris un poste allemand à l'est de Berclau.

Mercredi 9 octobre
Dans la région de Saint-Quentin, diverses opérations locales, entreprises pour améliorer notre front, ont donné des résultats. 700 prisonniers ont été faits.
Sur le front de la Suippe et de l'Arnes, la résistance de l'ennemi ne s'est pas ralentie. Sur l'Arnes, une forte contre-attaque nous a repris momentanément le village de Saint-Etienne, mais nous l'avons reconquis peu après en faisant 100 prisonniers.
Plus à l'ouest, nous avons enlevé, après un combat acharné, un système fortifié que défendait les abords sud d'Isles-sur-Suippe et avons atteint en combattant les abords de Saint-Etienne-sur-Suippe.
Nos détachements ont brisé en deux endroits le passage de la rivière dans la région d'Auménancourt-le-Petit. Nous nous sommes emparés de Berry-au-Bac.
Les Anglais ont avancé leur ligne sur un front de quatre milles au nord de la Scarpe. Ils ont pris Biache, Saint-Vaast et Oppy, en faisant plus de 100 prisonniers et en capturant un certain nombre de mitrailleuses.
Des combats de patrouilles ont eu lieu au nord-est d'Epinoy et au nord d'Aubencheulaux-Bois. Nos alliés ont progressé dans ces deux localités.
Une division navale française est entrée dans le port de Beyrouth.
M. Wilson a répondu par l'intermédiaire de M. Lansing et du ministre de Suisse à l'offre Max de Bade. Il demande des précisions sur deux points :
1° L'Allemagne accepte-t-elle les propositions des messages présidentiels, ou entend-elle simplement discuter sur leur application?
2° Le chancelier parle-t'il au nom du G.Q,G. ou du peuple allemand?
M. Wilson ne parlera d'une cessation des hostilités à ses alliés que lorsque les territoires envahis auront été évacués par les armées impériales.
Le cabinet turc présidé par Talaat pacha a démissionné. Il y aurait un cabinet Tewfik.

Jeudi 10 octobre
Au nord-est de Saint-Quentin, nos troupes, en liaison avec l'armée britannique, ont attaqué sur un front de 10 kilomètres. Malgré une résistance opiniâtre, nous avons pénétré dans les fortes positions de l'ennemi et réalisé de sérieux progrès.
Fontaine-Uterte et la ferme Bellecourt sont entre nos mains. Nous avons porté nos lignes aux lisières sud et ouest d'Essigny-le-Petit, conquis les bois à l'est de Tilloy, la cote 134, et le village de Rouvroy.
Plus au sud, nous avons pris les positions allemandes entre Harly et Neuville-Saint-Amand et débordé ce village par le nord.
Les Anglais ont attaqué sur 35 kilomètres, de Saint-Quentin à Cambrai, et avancé sur une profondeur de 5. Ils ont pris Beauregard, Premont, Serain, Malancourt, Villers-Outreaux, Lesdain, Esnes, et fait des milliers de prisonniers. Ils sont entrés dans Cambrai.
Les Franco-Américains ont occupé au nord de Verdun le bois des Caures, les bois d'Haumont, Cousenvoye, Brabant, Haumont et Beaumont.

Vendredi 11 octobre
Les Anglais, sur le front entre Saint-Quentin et Cambrai, ont fait plus de 10000 prisonniers et capturé de 100 à 200 canons. Vingt-trois divisions ennemies étaient engagées sur ce front. Leurs troupes ont avancé sur tout le front entre Somme et Sensée, et largement progressé vers l'Est. Ils ont atteint la ligne Bohain-Busigny-Caudry-Cauroir.
Sur notre front, les Allemands ont dû se replier au sud et au nord de Saint-Quentin.
Nous avons pris Etaves, Beautroux, Fonsomme, Fontaine-Notre-Dame, Maisy, Mézières-sur-Oise, progressé de 8 kilomètres, capturé 2000 prisonniers. Au nord de l'Arnes, nous tenons Cauroy. Dans la vallée de l'Aisne, qui a été franchie, nous avons Montcheutin. 600 prisonniers ont été faits.
Les Américains ont occupé les hauteurs de l'Argonne au sud de Marcq et rejoint nos troupes à Lançon, en faisant 2000 prisonniers.

Samedi 12 octobre
Notre avance continue à l'est de Saint-Quentin. Six kilomètres ont été gagné sur certains points. Nos lignes ont été portées aux abords de Bernaville, à l'est de Montigny et de Bernot. Nous avons occupé Fieulaine, Neuvillette, Regny, Châtillon-sur-Oise, Thenelles.
Au sud de l'Oise, nous avons enlevé Servais.
En Champagne, l'ennemi bat en retraite dans la direction de l'Aisne. Nous avons dépassé Liry, Monthois, Challerange et atteint les abords de Mont-Saint-Martin. Grandpré est occupé.
Les Anglais progressent à l'est de Bohain. Ils tiennent Vaux-Andigny, et ont atteint la ligne de la Selle et pris le Cateau. A l'ouest de Solesmes, ils ont Avesnes, Rieux et Thunn-Saint-Martin. A l'ouest du Canal de l'Escaut, Estron; au sud-est de Lens, Rouvroy.
Les Américains, avançant sur la Meuse, ont fait 1000 prisonniers.

Dimanche 13 octobre
Devant les attaques sans cesse renouvelées de nos troupes, l'ennemi a été contraint d'abandonner, sur un large front d'une soixantaine de kilomètres, toutes les positions qu'il défendait au nord de la Suippe et de l'Arnes.
Nous avons franchi la Suippe, enlevé Bertricourt, Amenancourt-le-Grand, Bazaincourt, Isles-sur-Suippe, Saint-Etienne-sur-Suippe. Toute la première position ennemie au nord de la Suippe est entre nos mains.
Les troupes franco-italiennes, ont progressé sur le Chemin-des-Dames, occupant Troyon, Courtecon, Cerny, Cuissy, Jumigny.
Les Anglais, à l'est de la Selle, près du Cateau, ont pris Biastre, et plus loin, Iwuy et Frespes.
L'ennemi a été chassé de Sailly-en-Ostrevent, Vitry-en-Artois, Drocourt et Fouquière.

Lundi 14 octobre
La bataille engagée en Champagne le 26 septembre s'est terminée par une défaite complète de l'ennemi. La 4e armée a achevé de libérer la boucle de l'Aisne en réoccupant trente-six localités.
La 5e armée, à la gauche, a poursuivi l'ennemi en retraite, franchi la Retourne, et progressé d'une dizaine de kilomètres.
Nous tenons Vieux-lès-Asfeld et Asfeld-la-Ville, ainsi que les lisières sud de Blanzy. Nous avons franchi l'Aisne de vive force à Guignicourt et à Neufchatel.
Les Anglais, à l'ouest de Solesmes, progressent vers la Selle et ont enlevé quatre villages. Ils approchent du canal à l'ouest de Douai. A l'est de Lens, ils tiennent Montigny, Harnes et Aunay.
L'Allemagne a répondu à l'Amérique. Sa réplique constitue une première capitulation en ce qui concerne les conditions wilsonniennes

Mardi 15 octobre
Nous avons pris la Fère. Laon a été également occupée et 6500 civils y ont été délivrés. A l'est de la Fère, nous bordons la rive sud de la Serre, jusqu'à la station de Combes.
Notre ligne passe par Couvron et Aumescourt, Vivaise, Aulnoy-sous-Laon, Gizy et Marchais. Plus à l'est, elle atteint les abords du camp de Sissonne.
Engagements nombreux entre les détachements britanniques avancés et ceux de l'ennemi, sur la ligne de la Selle. Les têtes de ponts de nos alliés ont été élargies.
Ils occupent un faubourg de Douai, Courelles-lès-Lens et Noyelle-Godault. Ils s'avancent vers le canal de la Haute-Deule, entre Douai et Vendin-le-Vieil.


REDUCTION DU SAILLANT DE DOUAI PAR LES ANGLAIS



L'avance des Britanniques autour de Douai



La fouille des prisonniers


Après la prise de Cambrai, la tâche qui a été assignée aux Britanniques par le commandant en chef des troupes alliées a été la réduction du saillant Lille-Douai. Les troupes du maréchal sir Douglas Haig se sont mises à l'oeuvre avec ardeur et dès le 15 octobre, la chute de Douai était considérée comme certaine.


Mercredi 16 octobre
Sur l'ensemble du front, nous sommes restés en contact étroit avec l'infanterie ennemie.
Au sud de la Serre, nous avons occupé Monceau-les-Loups, et nous sommes parvenus à un kilomètre au sud d'Assis-sur-Serre. Avec la coopération des troupes italiennes, nous avons enlevé et dépassé Sissonne.
Plus à l'est, malgré une vive résistance de l'ennemi, nous avons progressé sur la rive nord de l'Aisne.
Les Anglais ont repoussé une série d'attaques d'infanterie contre leurs positions à l'est de la Selle, aux environs de Solesmes.
Les armées de Flandre, sous les ordres du roi des Belges, ont attaqué. La 2e armée britannique, progressant de sept kilomètres, a atteint les faubourgs de Menin. L'armée belge a progressé de huit kilomètres vers Thourout.
L'armée française a pris Roulers. Il y a 8000 prisonniers.

Jeudi 17 octobre
Au nord de l'Oise, nous avons réalisé une avance dans la région d'Arsonville. Nous bordons la rive sud de la Serre, jusqu'à Pouilly-sur-Serre, qui est entre nos mains. Nous avons également progressé au nord-est de Marchais, faisant 400 prisonniers.
Plus à l'est, nous nous sommes emparés de la Selve et de Nizy-le-Comte. A l'ouest de Grandpré, nous tenons la route de Vouziers à Grandpré. Nous avons fait là 400 nouveaux prisonniers.
Les Anglais ont traversé le canal de la Haute-Deule, des deux côtés de Pont-à-Vendres, pris Estevelles, Meurchin et Bauvin. Plus au nord, ils ont progressé dans le voisinage de Haubourdin.
Les forces franco-belges ont continué leur avance en Flandre.
Les Belges ont progressé jusqu'aux abords du bois de Wyssendaele et de Thourout. Les Français ont gagné les abords de Lichtervelde et progressé au delà de la ligne Roulers-Lichtervelde.
Les Anglais ont atteint la route Courtrai-Ingelmunster et sont arrivés aux approches de Courtrai, enlevant Menin, Wervicq et prenant pied sur la rive droite de la Lys.
Les deux dernières journées, sur ce front ont donné 12000 prisonniers et 100 canons.
Les Américains ont gagné du terrain à l'est et à l'ouest de la Meuse.

Vendredi 18 Octobre
Les troupes belges, anglaises et françaises ont continué leurs attaques de Dixmude à la Lys. Partout l'ennemi a reculé devant les brillantes attaques des troupes alliées, et, sur un front de cinquante kilomètres, l'avance réalisée dépasse six kilomètres.
Les forces belges ont franchi l'Yser, en aval de Dixmude, jusqu'à Schoorbake, et l'armée anglaise a traversé la Lys en amont de Menin, poussant à plusieurs kilomètres sur la rive droite.
Plus de vingt villages ont été délivrés. Les Belges se sont emparés de Thourout, les Français de Lichtervelde et Ardoye, les Anglais de Menin et de Courtrai.
Les troupes britanniques, dans la vallée de la Selle, ont pris le village d'Haussy et fait 300 prisonniers. Sur le front Douai-Lille, l'ennemi poursuit sa retraite. Les Anglais ont atteint la ligne Oignies-Carvin-Allennes -les-Marais-Capinghem.
En Flandre, la 2e armée britannique a avancé de treize kilomètres en trois jours. L'ennemi a été chassé de la rive gauche de la Lys. 4000 prisonniers et 150 canons ont été capturés.
Les troupes françaises ont réalisé des progrès locaux, au nord-ouest de Sissonne, où elles ont pris Notre-Dame-de-Liesse, et, à l'ouest de Grandpré, où elles occupent Talma.

Samedi 19 octobre
Le recul allemand continue sur le front belge, entre la mer du Nord et la Lys. L'avance est de vingt kilomètres sur un front de plus de cinquante.
L'armée belge est entrée dans Ostende. La cavalerie est aux portes de Bruges. Elle a occupé également Ingelmunster.
La deuxième armée anglaise borde, au nord de Courtrai, la Lys, qu'elle a franchie au sud de cette ville, arrivant aux abords de Tourcoing.
Les troupes anglaises et américaines ont attaqué, sur un front de quinze kilomètres au nord-est de Bohain. A droite, l'avance est de trois kilomètres. Nos alliés ont traversé les hauteurs boisées à l'est de Bohain et ont pris Andigny-les-Fermes. Plus au nord, elles ont enlevé la ligne de la Selle. A gauche, elles ont nettoyé la partie est du Cateau.
Les troupes anglaises ont pris Douai. Lille a été encerclée et occupée.
Dans la région de l'Oise, les troupes françaises ont mené de vives attaques entre la forêt d'Andigny et la rivière. Elles ont progressé, enlevant le Petit-Verly, Marchavenne, atteignant les lisières nord de Grougy et d'Arsonville, ainsi que les abords d'Hauteville. Sur la rive gauche de l'Oise, nous nous sommes emparés de Mont-d'Origny. 1200 prisonniers ont été faits.

Dimanche 20 octobre
Sur le front belge, vive résistance de l'ennemi sur le front Bruges-Oostcamp-Wynghem-Thielt. Cette résistance a été brisée.
L'infanterie belge occupe Ostende et a atteint les abords de Bruges. La 2e armée britannique a pris Roubaix et Tourcoing.
Entre Bohain et le Cateau, les Anglais ont fait 4000 prisonniers. D'autre part, ils ont capturé les villages de Wassigny et de Rebeauville avec 1200 Allemands. Ils ont avancé de huit kilomètres entre la Sensée et la Lys.
Nos troupes, à l'ouest de l'0ise, ont conquis Mennevret et la forêt d'Andigny, Groigy, Arsonville et Bernoville. Plus au sud, elles ont dépassé Nouvion et Catillon, faisant 1500 prisonniers. De part et d'autre de Vouziers, elles ont franchi l'Aisne.
Les Américains avancent vers Dun-sur-Meuse.

Lundi 21 octobre
Les troupes anglo-belges ont occupé Zeebrugge, Heyst, Bruges, et atteint la frontière hollandaise. Elles ont dégagé Courtrai et dégagé la route Courtrai-Tournai. Au total, cinquante kilomètres ont été gagnés sur un front de soixante.
Les Anglais ont attaqué les positions ennemies sur la ligne de la Selle au nord du Cateau et ont traversé la rivière. Denain, Somain, Escaudin, Marchiennes sont aux mains de nos alliés.
Entre l'Oise et la Fère, nous tenons Rebemont et Villers-le-Sec. Sur le front de la Serre, nous avons brisé la ligne Hindenburg et fait mille prisonniers. Nous avançons dans la région de Château-Porcien, ou 700 prisonniers ont été faits. Avance également autour de Vouziers et capture de 400 prisonniers. Toutes les réactions ennemies ont été repoussées.
L'action américaine continue sur la rive gauche de la Meuse.
M. Wilson a répondu à l'Autriche en proclamant le droit à l'indépendance des Tchécoslovaques et Yougo-Slaves.

Mardi 22 octobre
L'offensive belge continue. Après avoir tenté de s'opposer à la marche de nos alliés sur la rive ouest de la Lys et du canal de Bruges à Eccloo, à la frontière hollandaise, les Allemands ont dû reculer sur tout le front.
L'armée belge borde le canal après avoir enlevé Kaeyselaer, Aeltre, Adegem, Delen, Ursel.
L'armée française a franchi la Lys et créé deux têtes de pont.
L'armée anglaise a également franchi la Lys. Elle a fait en cinq jours 6500 prisonniers.
Les Anglais ont chassé l'ennemi de la ville de Solesmes et se sont frayé un passage dans les coteaux de la rive orientale de la Selle. Ils ont repoussé des contre-attaques et fait 2000 prisonniers. Ils sont à trois kilomètres de Tournai.
Nous avons élargi nos positions entre Oise et Serre, et aux abords de Vouziers.
Les Américains ont fait 100 prisonniers à l'ouest de la Meuse.

Mercredi 23 octobre
Les Belges ont capturé un grand nombre de canons que les Allemands avaient installés pour la défense de la côte flamande.
Les troupes anglaises ont avancé la ligne au sud de Thiant, progressé entre Valenciennes et Tournai, malgré l'accroissement de la résistance allemande.
Dans le secteur de Tournai, nos alliés ont chassé l'ennemi du village d'Orcq et des bois situés dans le voisinage de Froyennelles. Ils se trouvent à moins d'un kilomètre et demi de la ville.
Un coup de main ennemi a échoué sur notre front entre Oise et Serre. Nous progressons sur la Serre. Activité d'artillerie dans la région de Château-Porcien. La lutte diminue d'intensité dans la région de Vouziers.
Lutte de patrouilles dans les Vosges.
En Bulgarie, nos troupes ont atteint le Danube à Widdin.
L'Allemagne a répondu, en date du 21, à la note de M. Lansing. Réponse tortueuse, comme toujours, mais de ton plus humble.

Jeudi 24 octobre
L'ennemi a cherché à se maintenir sur la Lys et le canal de Deynze à la frontière hollandaise. Il a échoué dans plusieurs attaques aux alentours de Peteghen.
L'armée belge a franchi le canal de dérivation. Les Allemands ont dû jeter 200 voitures dans le canal de Bruges à Gand, près de Miserge (ouest de Saint-Georges).
L'armée française a déployé, au sud de Deynze, la tête de pont sur une profondeur de trois kilomètres. 1100 Allemands ont été faits prisonniers.
La 4e armée anglaise a avancé son front de 1500 mètres, entre Lys et Escaut.
Les troupes britanniques sont entrées dans les faubourgs ouest de Valenciennes et ont pénétré dans la forêt de Raismes. Elles ont progressé à l'est de Saint-Amand. A l'ouest de Tournai, elles ont enlevé le village de Troyennes.
Sur le front de la Serre, nous avons contraint l'ennemi à un nouveau recul. Nous avons pris Chalandry et Grandlup. Notre ligne borde la Serre jusqu'à Mortiers. Les Allemands ont été repoussés à l'est de Vouziers. Les troupes tcheco-slovaques ont pris le village de Terry.
Les Allemands ont été, par trois fois, repoussés de Thann.
Le président Wilson répond à Max de Bade. Il transmet aux alliés l'offre d'armistice pour qu'ils statuent sur les conditions, mais celles-ci seront telles que l'Allemagne ne pourra, en aucun cas, reprendre les hostilités. En ce qui concerne la paix, on exigera, une capitulation pure et simple, si le gouvernement germanique n'est pas radicalement transformé.
Sur le front italien, le feu de l'artillerie s'est intensifié au mont Grappa.
Des détachements français ont opéré sur le plateau des Sette Communi au mont Sisemol, ont battu la garnison et capturé 23 officiers et 700 hommes.
Les Anglais, au sud d'Asiago, ont fait 214 prisonniers. Les italiens ont capturé une centaine d'hommes au mont Valbella.

Vendredi 25 octobre
Sur le front belge, l'armée française a accentué son avance à l'est de la Lys. Elle a atteint la route de Deynze à Courtrai, entre Peteghen et Oufene et progressé au nord de Vitche.
Les Anglais ont livré de vifs combats sur le front de bataille de Valenciennes. Ils ont chassé l'ennemi du bois de Vendegies et se sont emparés des villages de Neuville, Salesches et Beaudignies, et des passages de l'Ecaillon. Une contre-attaque allemande vigoureuse à Vendegies a été repoussée.
Au nord de Valenciennes, nos alliés ont chassé l'ennemi de la forêt de Raismes, et capturé les villages de Thiers, Haute-Rive et Thun.
Combats acharnés à l'ouest de Tournai.
Nos troupes, sur le front de l'0ise, ont franchi le canal à l'est de Grand-Verly. Malgré des contre-attaques, elles se sont maintenues sur la rive est.
Entre Oise et Serre, lutte également vive dans la région de la voie ferrée, au nord de Mesbecourt. Nous avons fait des prisonniers. Au nord de Nizy-le-Comte, nous avons sensiblement élargi nos gains. A l'est de Vouziers, activité des deux artilleries.


Albert de Belgique entre à Bruges Samedi 26 octobre
Les Anglais ont étendu leur front de bataille vers le nord jusqu'à l'Escaut, à Thiant. Sur tout le front, la résistance allemande a été surmontée, et nos alliés continuent leur avance.
A la droite, ils s'approchent des lisières ouest de la forêt de Mormal et ont pris Robersart.
Au centre, ils sont arrivés aux abords du Quesnoy. Ils ont pris Poix-du-Nord, les Tuileries et progressé vers Englefontaine.
Au nord-ouest de Ghessignies, qui a été occupé, ils ont enlevé les passages de l'Ecaillon et pris Beaudignies, malgré une très vive résistance.
Au centre gauche, ils sont à Raismes et à courte distance de la voie du Quesnoy à Valenciennes. De violents combats ont eu lieu à Vendegies.
A gauche, Verchain et Monchaux ont été enlevés. 7000 prisonniers ont été faits, et 100 canons au moins, capturés. On a atteint la ligne : canal de la Sambre à l'Oise, lisière ouest de la forêt de Mormal, canal de l'Escaut à Manig.
Nos éléments, sur le front de l'Oise ont franchi le canal à la hauteur de Longchamp et progressé sur la rive est.
Entre Oise et Serre, nous avons déclenché une attaque et progressé en faisant plusieurs centaines de prisonniers.



Dimanche 27 octobre
Nos troupes ont poursuivi leur avance entre l'Oise et la Serre. Elles se sont emparées de la ferme Fernière. Entre cette ferme et Villers-le-Sec, nous avons enlevé des centres fortement organisés en dépit de la résistance de l'ennemi, qui a contre-attaqué vainement à plusieurs reprises. On signale 800 prisonniers.
Sur le front de la Serre, nous avons franchi la rivière entre Crécy et Mortiers et occupé la rive nord sur un espace d'un kilomètre.
A l'est de la Souche, violents combats. Nous sommes à la ferme Caumont, à l'est de Vesle-et-Caumont, et de Pierrepont. Entre Sissonne et Château-Porcien, nous avons attaqué. Nous avons progressé sur un vaste front, pris pied au Petit-Saint-Quentin, au hameau de Recouvrance, au moulin de Herpy. Nous avons pris 2000 hommes et 9 canons.
A l'est de Rethel, succès dans la région d'Ambly-Fleury.
Les Anglais ont pris, au sud de l'Escaut, Sepmeries et Querenaing. En deux jours, ils ont capturé 9000 hommes et 150 canons.
Les Américains livrent de durs combats à l'est et à l'ouest de la Meuse.
Les Italiens ont fait 3000 prisonniers au mont Grappa.


ENTREE SOLENNELLE DES BRITANNIQUES DANS LILLE



Lundi 28 octobre
La Ire année française a donné un grand effort sur le front compris entre l'Oise et la Serre. L'ennemi a perdu les villages de Pleine-Selve, Parpeville, Chevresis-les-Dames; alors, soudain, il a fléchi sur toute la ligne, abandonnant Mont-d'0rigny, Origny-Sainte-Benoîte, Courjumelle et Chevresis-Monceau.
Sur notre droite, nos unités ont franchi le Péron et progressé vers le nord-est. Elles ont pris la cote 117 et une sucrerie à l'est de Rechecourt.
Sur le front de la Serre, la 10e armée a également réalisé des gains. Nous avons franchi la rivière à l'est Assis. Entre Sissonne et Château-Porcien, les contre-attaques ennemies ont été partout repoussées. Nous avons fait 2450 prisonniers dont 51 officiers.
Sur l'Escaut, la 2e armée britannique a pris Avelghem. Nos alliés, au sud de Valenciennes, ont pris Famars, Artres et le passage de la Rhonelle. Ils avancent vers le sud de Valenciennes.
Les Américains ont brisé une série d'attaques allemandes sur les deux rives de la Meuse. Canonnade en Woëvre.


Le 28 octobre, plus de cent mille spectateurs étaient massés sur des estrades, aux balcons et sur les toits lorsque la division britannique qui avait délivré Lille fit son entrée solennelle dans la ville. Le général Birdwood marchait en tête de ses troupes, suivi d'un brillant état-major. Arrivé sur la Grand'Place, il descendit de cheval, s'avança vers les tribunes où se trouvaient le maire, le préfet et l'évêque et lut une harangue. Puis, saisissant le drapeau de la cité, il monta sur l'estrade et assista au défilé.


Mardi 29 octobre
L'ennemi a continué à battre en retraite entre l'Oise et la Serre, sur un front de plus de 25 kilomètres. Notre avance, en certains points, a dépassé huit kilomètres au cours de la journée.
Nous avons enlevé Boheries, Poix, Macquigny et poussé nos éléments avancés jusqu'aux bords de Guise. Plus au sud, nos troupes se rapprochent de la route de Guise à Marle.
Depuis le 24, le chiffre de nos prisonniers atteint 3700. 20 canons ont été dénombrés.
Sur la Serre, la 10e armée a progressé vers le nord en liaison avec la 1re. Crécy-sur-Serre a été occupé. Progrès également à l'ouest de Château-Porcien.
Les Anglais ont brisé une offensive ennemie près d'Englefontaine et une autre à Artres.
Les Américains continuent à combattre dans le bois Belleu.
L'Allemagne a répondu à la note Wilson en demandant à connaître les conditions d'armistice des alliés.
L'Autriche a répondu également au président, en sollicitant une paix séparée et en acceptant toutes les conditions posées.

Mercredi 30 octobre
Sur le front de l'Oise, combats acharnés sur la rive est, en face de Grand-Verly, où l'ennemi a lancé des contre-attaques. Plus au sud, nous avons poussé nos lignes jusqu'aux abords de l'Oise et enlevé des points d'appui au nord-ouest de Guise. Nous avons également progressé à l'est du Perron, dans la région au nord-est de Bois-lez-Pargny.
Sur tout le front entre Oise et Serre, nos troupes sont au contact de la nouvelle ligne ennemie.
A l'ouest de Château-Porcien, nous avons avancé au nord d'Herpy.
Les Anglais, à la suite d'une opération partielle au sud de Valenciennes, ont avancé leur ligne entre la Rhonelle et l'Escaut. Ils ont faits 100 prisonniers.
Les Américains ont conquis entièrement le bois Belleu (région de Verdun) et repoussé toutes les contre-attaques. En Woëvre, ils ont fait des prisonniers.
L'armée italienne, renforcée des contingents alliés, a passé de vive force la Piave et mis le pied sur le territoire envahi. Elle a fait 9000 prisonniers et capturé 54 canons.
Des manifestations importantes ont eu lieu à Berlin et dans plusieurs centres industriels. On commence à revendiquer la déchéance du Kaiser.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères d'Autriche-Hongrie, comte Andrassy, a adressé un télégramme personnel au secrétaire d'Etat américain, Lansing, pour insister en faveur de l'armistice immédiat. M. de Lammasch a constitué le ministère autrichien.
Des troubles sanglants ont eu lieu à Budapest, où 200.000 personnes ont fait une démonstration en faveur de la paix.
A Prague, le conseil national tchèque s'est emparé du pouvoir, et les autorités militaires ont capitulé entre ses mains.

Jeudi 31 octobre
Entre Oise et Serre, vives actions d'artillerie, notamment dans la région de Crécy-sur-Serre.
A l'ouest de Château-Porcien, les troupes de la 5e armée ont entrepris une nouvelle poussée sur un front de douze kilomètres, entre Saint-Quentin-le-Petit et Herpy. L'ennemi avait reçu ordre de tenir coûte que coûte.
Sur notre gauche, malgré l'abondance des mitrailleuses, qui tentaient d'enrayer notre avance, nous avons débouché de Saint-Quentin-le-Petit et porté nos lignes aux abords de la cote 137. A l'ouest de Banogne, nous avons également progressé au centre. Nos troupes ont refoulé les forces ennemies au delà de la route de Recouvrance à Saint-Fergeux, sur une étendue de trois kilomètres, à l'est du signal de Recouvrance. A droite, nous avons enlevé la cote 156 et avancé plus à l'est. 850 prisonniers ont été dénombrés.
Les Anglais ont fait 70 prisonniers au nord-est d'Englefontaine.
Feu d'artillerie et de mitrailleuses sur le front américain, à l'ouest de la Meuse, particulièrement vers Saint-Juvin.
Les Italiens, poursuivant leur avance à l'est de la Piave, ont fait 4000 prisonniers nouveaux et libéré un certain nombre de localités, dont Conegliano.