Affiche d'Auguste Leroux
Affiche du Peintre américain Ridgway Knight
Fresque d'Albert Besnard, pour une des affiches officielles du 3eme Emprunt de la Défense Nationale


Jeudi 1er novembre

Au nord de L'Aisne, actions d'artillerie dans la région de Pinon. Le chiffre définitif des prisonniers et des canons que nous avons capturés au cours de notre offensive est le suivant : 11157 prisonniers, dont 237 officiers et 180 canons.
Sur la rive droite de la Meuse, les Allemands ont tenté sur nos positions du secteur de Beaumont un coup de main que nous avons repoussé. Entre la Meuse et Bezonvaux, bombardement assez violent au cours de l'après-midi.
6 avions ont été descendus par nos pilotes, 4 autres sont tombés désemparés dans leurs lignes. Nous avons lancé 1100 kilos de projectiles et d'explosifs sur les gares de Thionville, Bettembourg, Maizières-les-Metz, Longueville-les-Metz, Woippy, Conflans, ainsi que sur celle de Luxembourg. TouS les objectifs ont été atteints.
Les Anglais ont exécuté avec succès une opération entre la voie ferrée Ypres-Roulers et la route Poelcapelle-Westroosebeke. Sur la droite, les troupes canadiennes ont atteint tous leurs objectifs sur la crête et se sont avancées jusqu'aux lisières de Passchendaele. Le combat a été acharné, surtout à l'éperon ouest du village.
Sur la gauche, nos alliés ont pris des fermes fortifiées et des points d'appui.
Sur le front italien, rencontres entre Udine et le Tagliamento, vers San Daniele, le long du canal de Sedra à Pasian et à Pozzuolo. L'attitude des détachements de protection et de la cavalerie a permis aux troupes de continuer leurs mouvements pour rejoindre leurs nouvelles positions.

Vendredi 2 Novembre

Lutte d'artillerie assez vive sur nos nouvelles positions en Be1gique et sur le front au nord de l'Aisne.
L'ennemi a tenté sans succès un coup de main sur nos petits postes au nord de Loivre (nord-ouest de Reims). De notre côté, nous avons réussi diverses incursions, dans les lignes allemandes, vers Berthénicourt (sud-est de Saint-Quentin), en Champagne, dans le secteur de Souain; en Argonne, dans la région de Bolante, et en Woëvre, au nord de Flirey. Nous avons ramené une quarantaine de prisonniers et infligé des pertes sérieuses à l'adversaire.
Sur le front britannique, l'artillerie allemande s'est montrée active pendant la nuit à l'est et au nord-est d'Ypres.
Nos alliés ont dispersé par leurs feux une concentration de troupes ennemies ver Passchendaele.
Trente avions allemands en plusieurs escadrilles, ont tenté un raid sur l'Angleterre. Trois seulement sont parvenus jusqu'à Londres, où l'on a compté 8 morts et 21 blessés.
Les troupes anglo-égyptiennes ont occupé Bir-Seba, en Palestine, non loin de Gaza.
Les Allemands ont continué, sur le front russe, l'évacuation de la presqu'île de Werder.
L'armée italienne, sous la protection de ses troupes de couverture, s'est retirée derrière le Tagliamento.

Samedi 3 novembre

Les premières conséquences de la victoire de la Malmaison se sont affirmées.
L'ennemi, menacé sur sa droite, pressé par notre infanterie, écrasé par notre artillerie qui des positions nouvellement conquises bombardait sans relâche ses organisations du sud de l'Ailette, a été contraint d'abandonner le Chemin des Dames auquel il se cramponnait depuis six mois.
Sur un front d'une vingtaine de kilomètres depuis la ferme Froidmont jusqu'à l'est de Craonne, nos troupes, descendant les pentes nord du Chemin des Dames, ont occupé les positions allemandes sur une profondeur qui dépasse un kilomètre en certains points. Les villages de Courtecon, Cerny-en-Laonnois, Ailles et Chevreux sont en notre possession. Nos patrouilles, tenant le contact avec l'ennemi, ont atteint l'Ailette entre Braye-en-Laonnois et Cerny.
Des avions allemands ont bombardé Calais et Dunkerque. Dégâts matériels peu importants. Pas de victimes dans la population civile.
17 de nos avions ont lancé 2500 kilos de projectiles sur la ville d'Offenburg (grand duché de Bade). Dix appareils ennemis ont été descendus par nos pilotes.
L'artillerie italienne et l'artillerie austro-allemande tonnent sur le Tagliamento.
Von Hertling est nommé chancelier allemand en remplacement de Michaëlis.


Dimanche 4 novembre

Nos troupes ont continué à progresser entre le canal de l'Oise et la région de Corbeny et ont atteint sur tout le front la rive sud de l'Ailette.
L'ennemi s'est replié sur la rive nord, dont les ponts et les passerelles ont été coupés. La lutte d'artillerie s'est maintenue vive dans le secteur de Chavignon et en quelques points de la région des plateaux.
Dans le matériel capturé depuis le 23 octobre, nous avons actuellement dénombré 200 canons lourds et de campagne, 222 canons de tranchées, 720 mitrailleuses.
Sur la rive droite de la Meuse, action d'artillerie violente sur le front du bois Le Chaume. Un coup de main ennemi au nord de Saint-Mihiel n'a eu aucun résultat.
Du 21 au 3l octobre, nous avons abattu 23 avions allemands. En outre, 28 appareils ennemis ont été sérieusement touchés et descendus dans leurs lignes.
Les Anglais ont fait quelques prisonniers dans une rencontre de patrouilles à l'est de La Bassée.
L'artillerie ennemie a été très active à l'est d'Ypres.
Les Italiens ont arrêté des troupes austro-allemandes qui tentaient de franchir le Tagliamento.
Les Anglais ont détruit un croiseur auxiliaire allemand et dix chalutiers allemands dans le Cattégat et un autre navire ennemi sur la côte belge.

Lundi 5 novembre

Au nord du Chemin des Dames, l'activité de l'artillerie reste très marquée dans la région de Pinon-Vauxaillon.
Au nord-ouest de Reims, un coup de main ennemi a échoué.
Sur la rive droite de la Meuse, à la suite d'un violent bombardement, les Allemands ont prononcé deux attaques successives sur notre front, au nord du bois le Chaume. Nos feux ont dispersé les assaillants en leur infligeant de fortes pertes.
Dans la région de Damloup, un coup de main ennemi est resté sans succès. Nos patrouilles ont fait un certain nombre de prisonniers.
Dunkerque a reçu plusieurs bombes d'avions. Pas de victimes.
En Macédoine, activité d'artillerie réciproque dans la région Vardar-Doiran, dans la boucle de la Cerna, et au nord de Monastir.
Le communiqué italien signale une vive activité d'artillerie sur le front du Tagliamento. Nos alliés résistent à une forte pression sur leur aile gauche. MM. Painlevé et Lloyd George sont parti pour Rome où le chef d'état-major britannique les a précédés.
Les Russes ont coupé court a des tentatives de fraternisation sur leur front.
Les Anglais ont fait plus de 400 prisonniers sous Gaza.
M. Terestchenko, ministre des Affaires étrangères de Russie, a pris nettement position contre M. Skobelef, ancien ministre et l'un des chefs du Soviet.



Mardi 6 novembre

Activité intermittente des deux artilleries en Belgique et en Haute-Alsace.
Un coup de main ennemi sur un de nos petits postes, à l'ouest de la haute forêt de Coucy, a échoué. Des prisonniers sont restés entre nos mains. D'autres coups de main ennemis ont échoué au nord-ouest de Bezonvaux et à l'est de Saint-Dié.
Les Anglais ont capturé vers Gavrelle 14 prisonniers, 4 mitrailleuses et 2 mortiers de tranchées. L'ennemi a subi de nombreuses pertes, et le chiffre de ses morts est évalué à une centaine.
Nos alliés ont réussi un coup de main sur les tranchées allemandes au nord-est de Loos. Ils ont ramené quelques prisonniers et infligé des pertes sérieuses à leurs adversaires. Ils ont dispersé sous leurs feux des reconnaissances ennemies vers Hollebeke et Reutel.
Les Allemands ont réussi à franchir le Tagliamento près de son débouché des montagnes. Les Italiens prennent de nouvelles positions entre le Tagliamento et la Piave.
Sur le front russe, fusillade près de Dvinsk.
Sur le front belge, lutte de bombes dans la région de Dixmude. Les batteries de nos alliés ont exécuté de nombreux tirs de destruction. Ils ont effectué des reconnaissances sur la rive est de l'Yser.
En Macédoine, canonnade assez violente entre le Vardar et le lac Doiran.

Mercredi 7 novembre

En Belgique, rencontre de patrouilles.
Nous avons exécuté plusieurs coups de main dans les lignes allemandes, au sud de Saint-Quentin et à l'ouest d'Auberive et fait des prisonniers.
Une tentative ennemie sur nos petits postes à l'ouest du Cornillet est restée sans succès.
Sur la rive droite de la Meuse, lutte d'artillerie assez vive dans quelques secteurs.
Les troupes britanniques ont lancé une attaque contre les positions allemandes vers passchendaele; elles ont progressé de façon satisfaisante et enlevé la localité. Un coup de main effectué par les détachements du comté de Lincoln sur les tranchées américaines, vers Hulluch, a permis de ramener un certain nombre de prisonniers.
En Macédoine, l'artillerie britannique a bombardé vigoureusement le front ennemi entre le lac Doiran et le Vardar; l'artillerie ennemie a réagi par intermittences sur nos lignes à l'est du Vardar. Quelques patrouilles ennemies ont été dispersées dans la région de Moglena et dans la boucle de la Cerna.
Les Italiens se replient à l'ouest du Tagliamento en résistant. Ils ont retiré leurs troupes de la région montagneuse du Cadore.
Le ministre russe de la Guerre, général Verkhovski a été relevé de ses fonctions.
Un important accord a été signé entre le gouvernement américain et le gouvernement Japonais.

Jeudi 8 novembre

Des coups de main ennemis sur nos tranchées de la région de Saint-Quentin et du nord-ouest de Reims (secteur de Sapigneul et du Godat) ont valu des pertes à l'ennemi sans aucun résultat.
Sur la rive droite de la Meuse, le bombardement violent de la région du bois Le Chaume a été suivi d'une attaque d'infanterie ennemie. Nos feux ont refoulé les assaillants, qui n'ont pu aborder nos lignes.
En Haute-Alsace, nous avons attaqué avec succès les positions allemandes du Schoenholz (nord-ouest d'Altkirch) et fait 60 prisonniers.
La lutte d'artillerie a été moins vive que les journées précédentes sur le front belge. Nos alliés ont exécuté des tirs de représailles.
Les troupes britanniques ont accompli un coup de main au nord-ouest de Quéant. Elles ont fait un certain nombre de prisonniers. Sur le reste de ce front, activité intermittente d'artillerie.
En Palestine, les Anglais ont occupé la ville de Gaza.
Les Italiens se sont retirés du Tagliamento, qui est à sec, sur la Livenza. Ce repli, efficacement protégé, s'est opéré en bon ordre. 4 avions ennemis ont été abattus.
En Macédoine, activité d'artillerie à l'embouchure de la Strouma.
Les Anglais exécutent un coup de main vers Macukovo.

Vendredi 9 novembre

Vives actions d'artillerie sur tout le front au nord de l'Aisne, dans le secteur au sud de Corbeny et en Haute-Alsace.
Notre attaque des positions allemandes du Schoenholz a fait subir à l'adversaire de lourdes pertes. Le nombre des prisonniers capturés par nous s'élève à 120, dont 2 officiers. En outre, un important matériel, qui n'a pas encore été dénombré, est tombé entre nos mains.
Nos escadrilles de bombardement ont lancé 2300 kilos d'explosifs sur les gares de Thourout, Cortemark, Roulers et Lichtervelde. Tous les objectifs ont été atteints.
Les Anglais ont poursuivi sans aucune tentative d'intervention de la part de l'ennemi, l'organisation de leurs nouvelles positions de Passchendaele et des hauteurs avoisinantes. Le chiffre des prisonniers faits par eux dépasse 400, dont 21 officiers. Ils n'ont eu que des pertes légères.
Les Italiens continuent leur retraite en Vénétie.
Une insurrection a éclaté à Petrograd. Les maximalistes, qui sont maîtres du télégraphe central, de la Banque et du palais Marie, déclarent qu'ils triomphent, que la résistance a été à peu près nulle et qu'ils ont déposé Kerenski et le gouvernement provisoire.
Le garde-côte français Requin a coopéré à la prise de Gaia.

Samedi 10 novembre

Nous avons exécuté avec succès des coups de mains en Argonne et sur la rive gauche de la Meuse, dans la région du bois d'Avocourt, nous avons ramené des prisonniers.
Deux attaques allemandes, précédées d'un violent bombardement, l'une sur nos positions du bois Le Chaume, l'autre en Lorraine, dans la région d'Arracourt, ont été repoussées. L'ennemi a subi des pertes sérieuses et laissé des prisonniers entre nos mains.
En Haute-Alsace, un de nos détachements a fait une incursion dans les tranchées allemandes au nord-ouest de Bisel (région de Seppois). Il a détruit les abris, capturé du matériel et est rentré au complet dans ses lignes.
Les Anglais ont réussi un coup de main à l'est d'Hargicourt.
Sur le front belge, activité d'artillerie aux abords de Dixmude et au sud de Nieuport.
En Macédoine, duel d'artillerie dans la région de Doiran et au nord de Monastir où nos tirs de destruction ont provoqué des explosions dans une batterie ennemie. Un monitor britannique a bombardé les batteries ennemies de Nechori, à l'embouchure de la Strouma.
Les Italiens ont achevé leur repli et se sont installés sur leurs positions de défense.
Les Anglais ont enlevé en Mésopotamie Tekkrit, à 185 kilomètres au nord de Bagdad.

Dimanche 11 novembre

Sur le front au nord-ouest de Reims, des tentatives ennemies ont échoué sur nos tranchées et nos petits postes, dans les secteurs de Loivre, de Courcy et du Godat.
Nous avons réussi, à l'est de la Neuville, à pénétrer dans une tranchée allemande dont nous avons détruit les abris.
Sur la rive droite de la Meuse, lutte d'artillerie assez vive sur le front du bois Le Chaume. On y signale des engagements qui nous ont permis de faire des prisonniers.
Dans les Vosges et en Alsace, au cours d'une incursion dans les lignes ennemies au nord-ouest de Senones et à l'est de Seppois, nous avons infligé des pertes sensibles aux Allemands.
Les troupes anglaises ont attaqué les positions allemandes au nord et au nord-ouest de Passchendaele. Un très bon progrès a été réalisé.
Les Italiens ont repoussé une tentative ennemie dans la vallée de l'Edre. Dans la plaine, leurs arrières-gardes s'étant libérées de la poussée de l'ennemi en combattant, sont passées sur la rive droite de la Piave.
En Judée, les troupes britanniques se sont avancées jusqu'au nord d'Askalon. On estime les pertes turques à 10000 hommes, non compris les prisonniers.
Les Allemands se sont emparés de l'archipel d'Aland, à l'entrée du golfe de Bothnie.

Lundi 12 novembre

Des coups de main ennemis au nord-ouest de Reims et au nord de Samogneux ont échoué sous nos feux.
Sur le front du bois Le Chaume, activité persistante des deux artilleries.
En Woëvre, au nord de Flirey, nous avons réussi une incursion dans les lignes ennemies et ramené un certain nombre de prisonniers. Dans les Vosges, après une vive préparation d'artillerie, les Allemands ont lancé une attaque sur nos tranchées de l'Hartmannswillerkopf. Après un violent corps à corps, nos troupes ont entièrement rejeté l'ennemi qui avait pris pied un instant dans notre ligne de surveillance. Une autre tentative ennemie au Reichacker est restée sans succès.
Les Anglais ont effectué une nouvelle avance à Passchendaele, le long de la crête principale et fait un certain nombre de prisonniers.
De violentes contre-attaques ont été lancées contre le terrain conquis par les bataillons britanniques. L'ennemi a réussi à ressaisir quelques positions avancées.
Les communiqués austro-allemands, tout en annonçant la prise de Bellune, reconnaissent que les Italiens ont renforcé leur résistance sur le plateau des Sept-Communes et sur la Piave inférieure.
M. Venizelos est arrivé à Paris.

Mardi 13 novembre

Sur le front bois le Chaume-Bezonvaux, l'activité de l'artillerie a continué pendant la nuit.
Sur le front belge, un détachement a effectué un coup de main avec plein succès sur la ferme Terstrelle. Après avoir infligé des pertes sérieuses à la garnison ennemie et fait sauter un abri, nos alliés ont ramené plusieurs prisonniers. Ils ont neutralisé des batteries de Schoore, Cayen, Peerst, Eessen et exécuté plusieurs tirs de destruction sur les organisations ennemies des abords de Dixmude en représailles des tirs à obus à gaz faits par des batteries ennemies vers Oudecapelle et Whuizen.
Sur le front italien, point d'événement important depuis la Stelvio jusqu'à l'Astico. Sur le plateau d'Asiago, l'ennemi a renouvelé l'attaque de la ligne Gallio-Mont-Longaracote 1674-di Moletta-di-Gallio. Son action a complètement échoué sous les tirs de nos alliés. A l'extrémité nord du front d'attaque, où un combat acharné a eu lieu, les Italiens ont contre-attaqué et ont réussi à capturer quelques prisonniers.
Sur le reste du front montagneux, au cours d'actions de contact avec des avant-gardes ennemies, les troupes italiennes ont bravement résisté. A travers la Piave, vive activité d'artillerie.

Mercredi 14 Novembre

Dans la région au nord-ouest et à l'est de Reims, les Allemands ont effectué, à la faveur de vifs bombardements, divers coups de main qui n'ont obtenu aucun résultat. Au cours d'un coup de main exécuté avec succès sur un poste ennemi au sud-est de Nieuport, les troupes belges ont tué un certain nombre d'Allemands et fait plusieurs prisonniers. Le détachement belge est rentré sans avoir subi de pertes.
Une attaque dirigée la nuit dernière contre un poste britannique, au nord-est d'Armentières, a été rejetée par les feux d'infanterie et de mitrailleuses de nos alliés.
Grande activité de l'artillerie allemande au nord-est d'Ypres.
En Macédoine, quelques escarmouches ont été signalées dans la vallée de la Strouma. Activité moyenne de l'artillerie dans la région du Vardar.
Sur le front roumain, activité modérée d'artillerie et actions de patrouilles dans divers secteurs. A Dealul-Palosu, à sept kilomètres de Brastursosa (Trotus), les Russes ont chassé à coups de fusil un groupe de soldats ennemis qui étaient sortis des tranchées pour fraterniser.
Sur le front italien, l'ennemi a, de nouveau, tenté l'attaque du front Gallio-mont Longara-Moletta-di-Gallio, sur le plateau d'Asiago. Après une lutte acharnée, au cours d'une contre-attaque définitive, l'ennemi a été repoussé en subissant des pertes élevées.
Des mouvements intenses austro-allemands, préludant à une nouvelle attaque, ont été battus avec efficacité.
A l'ouest d'Asiago, un détachement ennemi a été capturé. De la Brenta à la Piave inférieure, l'ennemi a occupé la zone que nos alliés avaient évacuée.
En amont de Saint-Dona di Piave, il a franchi le fleuve, mais n'a pu quitter la rive.
Les avions italiens mitraillent les troupes impériales en marche.
Mis en minorité à la Chambre, le cabinet Painlevé a démissionné.
La Chine proteste contre l'entente américano-japonaise qui la vise.

Jeudi 15 novembre

Grande activité des deux artilleries sur la rive droite de la Meuse.
Nos détachements ont réussi divers coups de main sur les lignes ennemies, notamment au sud-est de Saint-Quentin à l'est de Sapigneul, au bois Le Chaume, et ont ramené une dizaine de prisonniers.
A la suite d'une recrudescence de canonnade, l'ennemi a attaqué les positions occupées par les troupes britanniques sur les hauteurs au nord de Passcchendaele.
Les Autrichiens ont tenté un coup de main violent sur les positions italiennes, du lac de Ledro au lac de Garde. L'attaque a complètement échoué et l'ennemi s'est retiré.

Vendredi 16 novembre

Nos reconnaissances, opérant dans la région de l'Ailette, ont fait des prisonniers.
Lutte d'artillerie assez violente sur la rive droite de la Meuse (les Caurières).
Sur le front britannique, des reconnaissances ennemies qui tentaient d'aborder les lignes de nos alliés, vers le bois de Polderhoek, au nord de la route de Menin, ont été rejetées en perdant des tués et des prisonniers.
Sur le front italien, les Austro-Allemands ont intensifié leur action depuis la zone de l'Asiago jusqu'à la vallée de la Piave.
Des colonnes qui se glissaient vers le Frigoli, au confluent de la Brenta et du Cismon, ont été arrêtées.
Une nouvelle tentative ennemie pour passer la Piave a été enrayée. Les troupes, qui ont franchi antérieurement le fleuve sont étroitement encerclées.



Clemenceau
Samedi 17 novembre

En Belgique, les Allemands ont tenté d'enlever l'un de nos points d'appui au nord de Veldhoek. L'attaque a complètement échoué et a valu des pertes sensibles à l'ennemi.
Sur le front britanniqne, un coup de main a été exécuté avec succès au nord-est de Sampoux par des troupes du Worcestershire.
Les Italiens ont tenu sur tout leur front, du Stelvio à la mer et même contre-attaqué sur plusieurs points. Ils ont tendu sur la Piave de larges inondations qui ont arrêté l'ennemi.
Les troupes britanniques de Palestine sont arrivées à 5 kilomètres de Jaffa et menacent de plus en plus Jérusalem.
Le cabinet Clemenceau s'est constitué.

Dimanche 18 novembre

Activité des deux artilleries au nord de Courtecon; nous avons repoussé, en lui infligeant des pertes, un détachement ennemi qui tentait d'aborder nos lignes dans cette région.
Les Anglais ont exécuté une opération avec succès vers Passchendaele. De nouveaux éléments de défense ennemis sur la crête principale, y compris une ferme, fortement organisée, sont tombés aux mains de nos alliés avec un certain nombre de prisonniers.
Les Italiens ont repoussé des détachements austro-allemands, qui, sous la protection de l'artillerie, tentaient de franchir la Piave inférieure. Ils ont anéanti une partie de ces troupes et capturé plusieurs dizaines d'officiers et plusieurs centaines de soldats.





Jaffa, vu de la rade : l'armée du général Allenby est entrée à Jaffa le 17 novembre

Ambulance turque dans le désert


Lundi 19 novembre

Activité d'artillerie au nord du Chemin des Dames, et vers le Schoenholz, plus vive au nord de la cote 344 (rive droite de la Meuse).
Dans la haute vallée du Skumbi, nous avons replié nos détachements de reconnaissance avancés. Ce mouvement n'a nullement été inquiété par l'ennemi.
Les Italiens coninuent à se maintenir contre la pression austro-allemande, gagnant du terrain en plusieurs endroits. Le chiffre de leurs prisonniers dépasse 1200.
Les Anglais ont occupé le port de Jaffa, en Palestine; les Turcs refluent vers le nord. </div>



Les Français en Italie
Un régiment français fait son entrée dans une petite ville
Mardi 20 novembre

Sur la rive droite de la Meuse, la lutte d'artillerie s'est poursuivie activement, et, notamment sur le front du bois Le Chaume.
Sur le front britannique, activité d'artillerie de part et d'autre. Des troupes écossaises du Warwickshire ont exécuté avec succès, un coup de mai vers Monchy-Le-Preux et à Greenland Hill, au nord de Roeux.
Les Italiens ont fait encore 200 prisonniers aux Austro-Allemands, qui continuent à masser des troupes entre la Brenta et la Piave, ainsi que sur le plateau des Sept-Communes.

Mercredi 21 novembre

Au nord de Saint-Quentin, nous avons aisément repoussé un coup de main ennemi sur la rive gauche du Fayet.
Sur la rive droite de la Meuse, après un intense bombardement du front Bezonvaux-bois Le Chaume, les Allemands ont attaqué nos positions au nord du bois des Caurières, sur une étendue d'un kilomètre environ. L'attaque brisée par nos feux, n'a pu aborder notre ligne avancée que sur un très faible espace. Les fractions ennemies qui avaient pu y prendre pied ont été rejetées pour la plupart par notre contre-attaque immédiate.
Les troupes britanniques ont exécuté un coup de main heureux à l'est d'Ampoux.
Elles ont effectué avec des résultats satisfaisants, une série d'opérations entre Saint-Quentin et la Scarpe. Une grande quantité de matériel et un certain nombre de prisonniers sont tombés entre leurs mains. Les opérations aériennes ont été rendues très difficiles par le temps, devenu brumeux et orageux.
Les Italiens ont repoussé quatre violentes attaques austro-allemandes et fait 300 prisonniers. Ils ont également arrêté un coup de main en Albanie.
En Macédoine, activité d'artillerie à l'ouest du Vardar, dans la boucle de la Cerna et au nord de Monastir.
Les troupes russes ont repoussé une reconnaissance ennemie dans la région des lacs.
La cavalerie anglo-égyptienne est arrivée à 19 kilomètres de Jérusalem.
L'infanterie, d'autre part, a atteint une ligne située à 24 kilomètres de la ville.


Les Français en Italie
Groupe de chasseurs alpins regardant l'arrivée de nouvelles troupes

Les Français en Italie
Sections de mitrailleurs gagnant leurs positions sur le front italien
Jeudi 22 novembre

Nous avons réussi plusieurs incursions dans les lignes allemandes au nord et au sud de Saint-Quentin et ramené des prisonniers.
Une opération sur la Miette nous a valu de faire 175 prisonniers, et de progresser sur un front d'un kilomètre.
L'attaque anglaise entre Saint-Quentin et la Scarpe a été couronnée de succès. Les troupes britanniques ont pénétré dans les positions allemandes sur une profondeur de 6 à 8 kilomètres et sur une longueur considérab1e. Elles ont fait plusieurs milliers de prisonniers et capturé un certain nombre de canons.
Le
premier système de défense de la ligne Hindenburg a été enlevé, puis, à 1500 mètres de là, le deuxième système. Les hameaux de Bonain, la Vacquerie, Rebecourt, Flesquières, Havrincourt, Marcoing, et le Bois-Neuf, Grancourt et Anneux ont été occupés. A l'est d'Epehy il y a eu aussi une avance sensible.
Les Italiens ont repoussé dans les montagnes, entre Brenta et Piave, une nouvelle succession d'attaques austro-allemandes.
Les troupes britanniques sont arrivées à 9 kilomètres de Jerusalem.
Les commissaires du peuple maximalistes de Petrograd ont prescrit l'ouverture de négociations avec les Austro-Allemands en vue de la conclusion d'un armistice.



Vendredi 23 novembre

Lutte d'artillerie intense au nord du Chemin-des-Dames, entre Aisne et Miette et en Champagne. Les Anglais ont, jusqu'ici, libéré 12 villages autour et en avant de Cambrai et fait 8000 prisonniers.
Les Italiens ont vigoureusement contenu les offensives austro-allemandes sur le front de la Piave.
En Macédoine, actions d'artillerie sur la basse Strouma, dans le secteur du Vardar et dans la région de Monastir, où nous avons exécuté des tirs de destruction sur les batteries ennemies.
La disette s'accroît en Russie, où plusieurs armées se plaignent de manquer de tout.
L'Allemagne a annoncé une nouvelle extension de son champ de blocus maritime.

Samedi 24 novembre

L'artillerie, est restée active dans les secteurs de Cernay et de Juvincourt. Nos feux ont enrayé une attaque ennemie sur la gauche des positions que nous avons conquises.
Nos patrouilles opérant vers l'Ailette ont ramené des prisonniers et infligé des pertes à l'ennemi. Au nord-ouest de Reims et en Champagne, des coups de main sur nos postes n'ont obtenu aucun résultat.
Sur la rive droite de la Meuse, la lutte d'artillerie s'est maintenue vive.
Les Austro-Allemands ont attaqué un point important sur le plateau d'Asiago. Cette offensive a été menée avec une violence extrême. La première armée ita1ienne a réussi à maintenir toutes les positions et à repousser l'adversaire, qui a subi des pertes élevées. 200 prisonniers ont été faits.
D'autres attaques ont été exécutées par les Austro-Allemands entre la Brenta et la Piave. Plusieurs positions ont été à plusieurs reprises perdues et réoccupées par nos alliés, qui sont définitivement restés maîtres du terrain. L'ennemi a subi de lourdes pertes.
Guillaume II a réuni un conseil de guerre à Berlin pour aviser aux moyens d'arrêter l'avance anglaise en Pa1estine.

Dimanche 25 novembre

L'ennemi a tenté plusieurs coups de main sur nos lignes, notamment dans la région de Courcy et en Argonne. Il n'a réussi qu'à subir des pertes, sans obtenir aucun résultat.
En Champagne, nous avons fait des prisonniers au cours d'une incursion à l'est d'Auberive.
Dunkerque a été bombardée par avions. Pas de victimes. Dégâts matériels insignifiants.
Les Anglais ont fait des opérations réussies près de Cambrai. Ils ont emporté les crêtes de la région du bois de Bourlon et progressé aux abords de Fontaine-Notre-Dame. Entre Moeuvres et Quéant, les Ecossais ont pris un important éperon dominant la Hindenburg. Depuis le 20, ils ont capturé plus de 100 canons.
Echec des Austro-Allemands sur le front de Macédoine.
Les Ita1iens ont à nouveau brisé des offensives en Vénétie.
Les troupes anglo-égyptiennes se sont emparées du tombeau de Samuel, aux abords de Jérusalem. Elles se sont légèrement repliées sur un autre point, à la suite de vives contre-attaques de la part des Turcs.

Lundi 26 novembre

Sur la rive droite de la Meuse, nous avons exécuté une opération de détail au nord de la côte 344.
Sur un front de 3 kilomètres et demi, entre Samogneux et la région au sud de la ferme d'Anglemont, nos troupes ont enlevé la première et la deuxième lignes allemandes. Le chiffre des prisonniers dénombrés dépasse 800.
Sur le front britannique, la lutte a continué dans le bois de Bourbon et aux alentours. L'ennemi a contre-attaqué à plusieurs reprises. Les Anglais ont d'abord reculé hors du village de Bourlon et sur la crête, dans le bois, puis ils ont rejeté les Allemands de la crête et rétabli leur ligne sur la lisière nord du bois. L'ennemi les a de nouveau forcés à se replier à l'angle nord-est. Ils ont enfin repris le village et la presque totalité du bois.
Les Italiens restent maîtres de leurs positions de Vénétie en dépit de nouvelles attaques austro-allemandes.
En Macédoine, canonnade active dans la région de Doiran et à l'ouest de Monastir. A l'ouest du lac Doiran, un détachement bulgare a été mis en échec et a laissé des prisonniers aux mains des troupes britanniques.

Mardi 27 novembre

Sur la rive droite de la Meuse, grande activité de l'artillerie au nord de la cote 344, où nos troupes organisent les positions qu'elles ont conquises.
Un coup de main sur nos petits postes de la région de Bezonvaux a échoué sous nos feux.
Sur le front britannique de Cambrai, l'ennemi n'a pas renouvelé ses attaques sur les positions de Bourlon. La situation reste inchangée.
Activité d'artillerie considérable dans le secteur de Passchendaele, au nord est d'Ypres. Fusillades sur le front d'Ypres.
Les Italiens ont fait 200 prisonniers en Vénétie. Des bombes ont été jetées sur Venise par les aviateurs ennemis.
En Macédoine, les patrouilles anglaises ont fait des prisonniers à Kalendra (ouest de Sérès). Nos alliés ont repoussé plusieurs offensives bulgares à l'ouest du lac Doiran.
L'état-major allemand délibère sur l'offre d'armistice qu'il a reçue des Leninistes.

Mercredi 28 novembre

Actions d'artillerie assez vives en Belgique, dans la région de Juvincourt et sur le front du bois Le Chaume.
En Champagne, un de nos détachements a pénétré dans les tranchées allemandes au nord-est de Prunay. Après avoir exploré les positions, il est rentré, au complet dans ses lignes.
Sur la rive droite de la Meuse, nous avons exécuté avec succès une opération de détail au nord de la cote 344 et réduit un îlot de résistance ennemi.
Sur la rive gauche, aux abords de Béthincourt, nous avons fait des prisonniers. De même en Lorraine, nous avons réussi un coup de main près de Nomény.
Les Anglais ont brisé une contre-attaque au coin nord-est du bois de Bourlon.
En Macédoine, nous avons repoussé de petites attaques bulgares. Canonnade dans la région de Monastir.
L'aviation anglaise a bombardé la gare de Drama et les environs de Sérès.
Les Austro-Allemands ont lancé une forte attaque sur les positions italiennes du col Berretta, à l'est de la Brenta. Ils ont été obligés de se replier après avoir subi des pertes très élevées et en laissant des prisonniers.
En Albanie, l'ennemi a également subi un échec au sud-est de Berat.

Jeudi 29 novembre

Dans la région de Saint-Quentin, nous avons aisément repoussé deux coups de main ennemi. Nos patrouilles opérant à l'ouest de Tahure et dans la région de Samogneux, ont ramené des prisonniers, dont un officier.
Une tentative de coup de main sur un de nos postes, à l'ouest du bois Le Chaume, a échoué.
Il se confirme que notre attaque sur les positions allemandes, au sud de Juvincourt, a coûté des pertes très sérieuses à l'ennemi. Le chiffre des prisonniers que nous avons faits, dans cette affaire atteint 476. Dans le matériel capturé, nous avons dénombré 13 mitrailleuses, 3 lance-grenades, 3 canons de tranchées et 400 fusils.
Sur le front anglais, vifs combats. Les attaques locales de nos alliés dans la région de Fontaine-Notre-Dame et de Bourlon ont donné lieu à de violentes contre-attaques. L'ennemi ayant reçu des renforts, oppose une résistance obstinée. La journée a été marquée par des alternatives d'avance et de recul. Les troupes britanniques ont fait plus de 500 prisonniers et porté leurs lignes en avant. Ils ont repoussé une offensive allemande sur l'éperon à l'ouest de Moeuvres.
Combats ordinaires sur le front italien. Quatre avions ennemis ont été abattus.
L'adjudant Krylenko, généralissime maximaliste a fait tenir au grand état-major allemand, par des parlementaires, sa proposition d'armistice.
La conférence interalliée, où vingt et une nations sont représentées, s'est ouverte à Paris sous la présidence de M. Clemenceau.

Vendredi 30 novembre

Actions d'artillerie au nord de l'Aisne et dans la région de Sapigneul.
En Champagne, au nord du Cornillet, l'ennemi a tenté, à l'aide de gros effectifs, un coup de main qu'il avait fait précéder d'un bombardement rapide et violent; nous l'avons repoussé en lui infligeant de lourdes pertes.
En Argonne, une incursion dans les lignes allemandes, à l'ouest de l'Aire, nous a permis de ramener une dizaine de prisonniers.
Deux coups de main ennemis, l'un sur la rive gauche de la Meuse, dans la région de Béthincourt, l'autre sur la rive droite, au nord-ouest de Vaux-les-Damloup, ont complètement échoué.
Les Anglais ont repoussé une attaque allemande sur les positions belges de Aschhoop. Ils ont fait quelques prisonniers au sud de la Scarpe. Ils ont avancé leur ligne à l'est du bois de Bourlon et repoussé un coup de main vers Avion.
En Macédoine, la lutte d'artillerie a repris avec une grande activité sur l'ensemble du front et spécialement dans la région de Monastir.
Le tir de nos batteries a provoqué une explosion dans les lignes ennemies.
L'aviation britannique a bombardé Drama et les campements ennemis aux environs de Sérès et de Petric.
Sur le front italien, les Autrichiens essaient vainement de franchir la basse Piave.




La retraite italienne
Sur les routes du bas-Isonzo, la troisième armée se replie en bon ordre, emmenant son matériel, ses auto-camions et ses chariots