Mercredi 1er mai
Lutte d'artillerie assez violente au nord et au sud de l'Avre, dans le secteur de Noyon et sur la rive sud de l'Oise.
Sur la rive droite de la Meuse et en Haute-Alsace, des détachements ennemis, repoussés par nos feux, ont laissé des prisonniers entre nos mains sans obtenir de résultat.
Sur le front britannique, l'attaque en grande force tentée par l'ennemi dans la région de Locre a totalement échoué. Tout le terrain primitivement perdu par les troupes alliées a été reconquis. Le village de Locre est aux mains des Anglais. Nous avons fait un certain nombre de prisonniers.
Les lignes franco-anglaises ont été avancées à l'est de Villers-Bretonneux.

Jeudi 2 mai
Actions d'artillerie assez violentes dans la région de Villers-Bretonneux et sur les deux rives de l'Avre.
En Lorraine, nos patrouilles ont fait des prisonniers.
Sur le front britannique, une attaque locale lancée par l'ennemi sur un de nos postes, dans le voisinage de Saint-Julien, a été repoussée par le feu des mitrailleuses.
Des postes tenus par l'ennemi dans le secteur de Meteren ont été enlevés par les troupes anglaises pendant la nuit. Nos alliés ont fait des prisonniers.
Les troupes françaises ont amélioré leurs positions dans le voisinage de Locre.
Sur le front italien, des patrouilles anglaises ont fait irruption dans des tranchées ennemies au sud-ouest de Canove et au sud d'Asiago et ont infligé des pertes aux occupants. L'artillerie ennemie a été assez active dans la zone du Tonale, dans la région d'Asiago et en plusieurs autres secteurs. Elle a été partout violemment contrebattue.
Les tirs de l'artillerie italienne ont allumé des incendies et provoqué des explosions dans les lignes ennemies. Le dépôt de munitions de Costa, au nord d'Asiago, a sauté.

La fabrication des avions en série par les Américains Vendredi 3 mai
Au nord de l'Avre, une attaque allemande sur nos organisations dans la région de Thennes a échoué sous nos feux.
D'autres tentatives ennemies au nord de Chavignon et au nord-ouest de Reims n'ont pas eu plus de succès.
De notre côté, nous avons effectué divers coups de main sur les lignes ennemies, notamment vers le Monchel, à l'ouest de Coucy-le-Château, au nord de Pont-à-Mousson et au Violu, et ramené une vingtaine de prisonniers.
Sur le front britannique, l'artillerie allemande a violemment bombardé les environs de Béthune ainsi que les positions du secteur de Locre. Durant le mois de mars, l'armée britannique a fait 1661 prisonniers, dont 59 officiers, et en avril, 5241 prisonniers, dont 136 officiers. Ces chiffres ne comprennent pas les prisonniers faits par les troupes françaises.
Sur le front belge, activité de patrouilles.
En Macédoine, activité d'artillerie.
Sur le front serbe, dans la région de Vetrenik, plusieurs attaques bulgares ont été repoussées. Dans la boucle de la Cerna, nos détachements ont dispersé plusieurs reconnaissances ennemies.
Les troupes anglaises ont progressé en Palestine, à l'est du Jourdain et fait 260 prisonniers. Les Arabes ont capturé plusieurs centaines de Turcs en attaquant la voie ferrée du Hedjaz.

Samedi 4 mai
Dans la région au sud de Villers-Bretonneux, bombardement violent de part et d'autre. Des combats assez vifs se sont livrés aux abords du Monument, au cours desquels nos troupes ont réalisé quelque avance.
Au sud de l'Avre, nous avons exécuté une opération de détail qui a parfaitement réussi. Nos troupes ont attaqué les positions allemandes entre Hailles et Castel et se sont emparées de la cote 82, ainsi que d'un bois en bordure de l'Avre. Le chiffre de prisonniers que nous avons faits dépasse la centaine dont quatre officiers.
Dans la région de l'Ailette, nous avons repoussé un coup de main ennemi.
Nos reconnaissances se sont montrées actives en Woëvre et en Lorraine et ont ramené des prisonniers.
Sur le front britannique, des combats locaux ont eu lieu à l'avantage de nos alliés aux environs de Villers-Bretonneux.
Au cours de raids heureux entrepris au sud d'Arras et à l'est de Saint-Venant, les Anglais ont fait dix prisonniers et capturé cinq mitrailleuses. Activité d'artillerie entre Givenchy et la forêt de Nieppe, dans le voisinage de Locre et au sud d'Ypres.
Combats d'artillerie et rencontres de patrouilles sur le front italien.
L'avance anglaise vers Mossoul se poursuit en Mésopotamie.

Les cheminots d'amérique, pour construire nos voies ferrées

Dimanche 5 mai
Bombardements assez vifs dans la région de l'Avre.
Nous avons exécuté plusieurs coups de main au delà de l'Oise et de l'Ailette et à l'ouest de la Pompelle. Nous avons ramené un certain nombre de prisonniers.
Une tentative ennemie, dans le secteur des Cavaliers de Courcy, et deux autres, au nord et au nord-est de Reims, n'ont pas obtenu de résultat.
Les Anglais ont amélioré légèrement leurs positions, par suite d'une opération de détail heureuse, exécutée au nord-est d'Hinges. Ils ont pris deux mitrailleuses. Une opération locale a été exécutée avec succès, nos troupes y participant, dans le secteur de Locre. L'artillerie ennemie a commencé un bombardement intense des positions françaises et britanniques, depuis les abords de Locre jusqu'au sud d'Ypres, et a montré une grande activité dans le secteur forêt de Nieppe-Meteren.
Combats habituels sur le front italien.
En Palestine, les Anglais, attaqués avec violence par les Germano-Turcs dans la région du Jourdain, ont repoussé l'ennemi en lui faisant 314 prisonniers. Ils ont également remporté des succès le long du chemin de fer du Hedjaz.
Les Allemands annoncent qu'ils ont remporté une victoire sur les gardes rouges en Finlande et capturé 20.000 de ces derniers.

Lundi 6 mai
Activité des deux artilleries au nord et au sud de l'Avre, ainsi que dans les secteurs de Douaumont et de Flirey. Aucune action d'infanterie.
En Lorraine, un coup de main exécuté par nous dans la région de Latricourt et une rencontre de patrouilles, dans la région d'Amerviller nous a permis de ramener des prisonniers.
Nos alliés britanniques, grâce à d'heureuses opérations de détail, exécutées dans le voisinage de Sailly-le-Sec et à l'est d'Hébuterne, ont amélioré leur ligne en divers points et capturé quelques prisonniers. L'ennemi a attaqué les nouvelles positions conquises par nos alliés dans la région de Hinges. Il a été repoussé. La ligne anglaise est demeurée intacte. Une attaque a été exécutée par les forces britanniques, avec succès, dans le secteur de la forêt de Nieppe.
L'artillerie s'est montrée active des deux côtés sur le front de bataille de la Lys.
Les Autrichiens ont augmenté leurs tirs d'artillerie dans le val Lagarina, dans le val d'Astico et dans le secteur de Fossalta. L'artillerie italienne a dispersé des porteurs dans la région du Stelvio, battu efficacement la gare de Rovereto, atteint des trains dans la gare de Coregliano et provoqué une explosion violente sur la rive gauche de la Piave devant Novese.


Mardi 7 mai

Nous avons exécuté avec succès deux coups de main à l'ouest de Hangard, ainsi qu'au sud-est de Noyon et ramené des prisonniers. L'ennemi, après un violent bombardement, a tenté d'aborder nos lignes au sud-est de la ferme Anchin : il a complètement échoué et laissé de nombreux cadavres sur le terrain.
En Champagne, l'un de nos détachements a pénétré dans les organisations allemandes de la région au nord de Louvois (ouest de Reims), après un vif combat au cours duquel il a infligé des pertes sérieuses à l'adversaire, il est rentré dans ses lignes, ramenant un nombreux matériel.
En Lorraine, dans la région d'Abaucourt, un de nos détachements de reconnaissance a fait des prisonniers, sans subir de pertes.
Nos alliés britanniques ont réussi une opération de détail à l'ouest et au sud-ouest de Morlancourt. Notre ligne, dans cette localité, a été considérablement avancée en dépit d'une vigoureuse résistance de l'ennemi dont les pertes ont été sensibles. Nos alliés ont fait plus de 150 prisonniers, capturé 2 mitrailleuses et un mortier de tranchée. Ils ont amélioré leurs positions aux environs de la Lawe et de Locon.
Les Belges ont dispersé un parti ennemi près de Nieuport.
En Palestine, les Anglais ont ramené une partie de leurs troupes à l'est du Jourdain. Leurs prisonniers, dans les cinq derniers jours, dépassent le total de 900.

Mercredi 8 mai
Assez grande activité des deux artilleries au nord et au sud de l'Avre, sans action d'infanterie.
Un coup de main ennemi sur un de nos petits postes à l'ouest de Hangard a échoué. Par contre, nous avons, dans la même région, au cours d'une opération de détail, ramené des prisonniers.
Les Anglais, au cours d'un heureux coup de main, exécuté aux environs de Morlancourt, ont fait plus de deux cents prisonniers. Un autre coup de main heureux leur a valu de faire des prisonniers et de capturer trois mitrailleuses dans le voisinage de Neuville-Vitasse. Leurs pertes ont été légères.
Des attaques ennemies, lancées au sud de Locre ont été repoussées par nos troupes. Un autre raid a été brisé près de Boyelles. Activité d'artillerie sur le champ de bataille au nord de la Lys. Plusieurs incendies ont été allumés par notre artillerie derrière les lignes ennemies.
Sur le front belge, lutte de bombes à l'ouest de Langemarck.
M. Balfour déclare officiellement à la Chambre des communes que, contrairement aux bruits qui avaient été mis en circulation, aucune offre de paix n'a été adressée par l'Allemagne à l'Angleterre, par voie directe ou indirecte.
Le général Maurice, ex-directeur des opérations a l'état-major britannique a publié une lettre disant que le gouvernement anglais n'avait pas dit toute la vérité au Parlement sur les effectifs. M. Bonar Law, chancelier de l'Echiquier, a déclaré aux Communes que le général serait poursuivi pour infraction à la discipline et a demandé, pour examiner l'attitude du cabinet, la constitution d'un jury d'honneur. M. Asquith, l'ancien premier ministre a suggéré la création d'une commission d'enquête parlementaire.
La Finlande, l'Allemagne et la Suède ont décidé d'engager des pourparlers au sujet d'un traité prescrivant la démolition des forteresses de l'archipel d'Aland.

Jeudi 9 mai
Grande activité des deux artilleries au cours de la nuit au nord et au sud de l'Avre. Plusieurs coups de main, tentés par l'ennemi à l'ouest de Montdidier, ainsi que dans les régions de Hangard, Thennes et Grivesnes, ont échoué. Nous avons fait des prisonniers.
Les Anglais ont un peu avancé leur ligne en trois endroits à la suite d'opérations locales exécutées avec succès entre la Somme et l'Ancre. Ils ont fait des prisonniers.
Activité de l'artillerie ennemie entre Locon et Robecq et dans les environs de Saint-Julien, ainsi que dans le secteur Meteren-Kemmel. Entre la Clytte et Voormezeele, au cours d'une vigoureuse attaque locale contre les troupes françaises et britanniques, l'ennemi est parvenu, au centre de son attaque, à pénétrer, après de vifs combats, en certains points de notre première ligne. Les combats continuent. Partout ailleurs, les attaques ennemies ont été repoussées. A la suite d'une heureuse opération locale, les troupes françaises ont avancé leur ligne au sud de la Clytte. On a fait quelques prisonniers.
En Macédoine, activité d'artillerie de part et d'autre, sur tout le front compris entre le lac Doiran et Monastir. Deux tentatives ennemies sur les positions serbes, près de Vetrenik et à l'est de la Cerna, ont été repoussées.

Vendredi 10 mai
Vives actions d'artillerie de part et d'autre, au nord et au sud de l'Avre. Une patrouille ennemie qui tentait d'aborder nos lignes, dans la région de la Chapelle-Saint-Aignan, a été repoussée.
Dans le secteur la Clytte-Voormezeele, des contre-attaques heureuses, déclenchées par les troupes britanniques et françaises, ont réussi à repousser l'ennemi des positions de première ligne dans lesquelles il avait pénétré dans la matinée. L'ancienne ligne a été rétablie. Nos alliés ont fait des prisonniers.
L'ennemi a attaqué au nord de Kemmel. Il a réussi à avancé légèrement sur un point où la lutte se poursuit.
Deux divisions allemandes ont participé à l'attaque de la veille. Elles ont subi de très lourdes pertes.
Des combats locaux autour de Bucquoy ont permis à nos alliés de faire trente prisonniers.
Ils ont réa1isé des progrès entre Somme et Ancre, et fait des prisonniers en améliorant leurs positions.
Des attaques ennemies ont été repoussées près de Lens et de Menin. Activité de l'artillerie allemande dans le secteur d'Albert.
Les troupes anglo-britanniques ont occupé en Mésopotamie, Kirkouk, entre Bagdad et Mossoul.

Samedi 11 mai
Après une intense préparation d'artillerie, nos troupes se sont emparées du parc de Grivesnes, dont une importante partie restait occupée par les Allemands. Au cours de cette opération, nous avons fait 258 prisonniers, dont 4 officiers, et ramené un nombreux matériel.
Malgré les vives réactions de l'artillerie ennemie et les reconnaissances qui tentaient d'aborder notre nouvelle ligne, nos fantassins se sont maintenus sur les positions conquises et les ont organisées.
Sur la rive droite de l'Ailette, en Champagne (région de Massiges et nord de Reims), en Lorraine, nous avons exécuté avec succès plusieurs opérations de détail ou repoussé des coups de main ennemis au cours desquels nous avons fait 36 prisonniers, dont un officier.
Le lieutenant Fonck, au cours de deux patrouilles, a abattu six avions biplaces allemands : les deux premiers en dix secondes, le troisième cinq minutes après, les trois derniers au cours de sa deuxième patrouille.
Les Anglais ont repris, par une contre-attaque, le faible élément de tranchée de première ligne situé au nord-ouest d'Albert, où l'ennemi avait pénétré. Ils ont fait quelques prisonniers.
L'artillerie ennemie s'est montrée active dans les vallées de la Somme et de l'Ancre et en divers points du front de la Lys.
Actions de patrouilles au front italien et duels d'artillerie sur les pentes de l'Altissimo et dans le secteur est du plateau d'Asiago.

M. Clemenceau visite les premières lignes


Dimanche 12 mai
La lutte d'artillerie s'est maintenue, très vive, dans toute la région de Grivesnes et de Mailly-Raineval. Nos troupes ont exécuté, au nord de Grivesnes, un coup de main qui nous a donné une quinzaine de prisonniers.
Une opération de détail sur le bois au nord-ouest d'Orvillers-Sorel, nous a valu un gain de terrain appréciable. 39 prisonniers et plusieurs mitrailleuses sont tombés entre nos mains. Une contre-attaque de l'ennemi a complètement échoué sous nos feux.
Nos détachements ont effectué, en outre, plusieurs incursions dans les lignes ennemies, notamment au sud-est de Montdidier, au nord-ouest de Thiescourt, dans le secteur de Sapigneul et en Woëvre. Nous avons fait des prisonniers et ramené du matériel.
Les Anglais ont exécuté des opérations heureuses à l'ouest de Merville, ramenant des prisonniers et une mitrailleuse. Ils ont enrayé par leur feu une attaque lancée par l'ennemi à l'est d'Ypres.
L'artillerie allemande a canonné les organisations belges et les communications de la zone de Nieuport, pendant que la flottille anglaise procédait à l'embouteillage du port d'Ostende en coulant le Vindictive.
Les Italiens se sont emparés du monte Corno, en capturant une centaine de prisonniers.
L'Allemagne a adressé aux commissaires du peuple un ultimatum menaçant.

Lundi 13 mai
Bombardement assez violent dans la région à l'ouest de Mailly-Raineval.
Une attaque allemande sur nos nouvelles positions, au nord-ouest d'Orvillers-Sorel a subi un complet échec. Nos feux ont infligé des pertes sérieuses à l'ennemi, qui a laissé des prisonniers entre nos mains.
La lutte d'artillerie a été vive sur la rive droite de la Meuse, dans le secteur bois des Caurières-Lès-Chambrettes.
Le communiqué britannique signale que, dans une attaque locale heureuse, les troupes françaises ont amélioré leurs positions au nord du village de Kemmel et fait plus de 100 prisonniers.
Aux environs du canal d'Ypres à Comines, un raid ennemi a été repoussé. Nous avons fait quelques prisonniers. Aux environs de Meteren, des combats de patrouilles ont permis à nos alliés de ramener plusieurs prisonniers et une mitrailleuse.
L'artillerie ennemie s'est montrée active dans les secteurs de l'Ancre, au sud d'Albert, et contre les positions anglaises avancées à l'est de Loos et au sud de Voormezeele.
Sur le front italien, vive activité de patrouilles; celles de nos alliés ont fait irruption dans un poste ennemi, au col del Orso, anéantissant les défenseurs à la baïonnette et à la grenade et capturant une mitrailleuse. Canonnade le long de la Brenta et de la Piave.

Mardi 14 mai
Lutte d'artillerie assez vive dans la région au sud de l'Avre. Pas d'action d'infanterie.
En Lorraine, nos détachements ont pénétré dans les lignes allemandes, au nord de Nomény et ramené une vingtaine de prisonniers.
Dans la région de Saint-Dié, un coup de main ennemi a échoué sous nos feux.
Sur le front britannique, l'artillerie a été active pendant la nuit dans les secteurs de la vallée de la Somme, d'Albert, ainsi qu'entre Locon et la forêt de Nieppe.
L'aviation française de chasse s'est montrée active. Deux avions allemands ont été abattus et huit gravement endommagés. Un ballon captif a été incendié par nos pilotes.
Nos bombardiers ont lancé 7.000 kilos de projectiles sur les gares, dépôts et cantonnements de l'ennemi, notamment dans la région de Noyon, Chauny, Flavy-le-Martel. Sur ce dernier point, plusieurs incendies ont été observés.
Les aviateurs anglais ont jeté quatorze tonnes de bombes sur Péronne, Bapaume, Thielt, Douai, Zeebrugge et les docks de Bruges. Huit aéroplanes allemands ont été abattus et six forcés d'atterrir; neuf des aéroplanes anglais manquent.
L'Allemagne et l'Autriche publient une note solennelle datée de Vienne pour dire que leur alliance militaire et économique a été reserrée et complétée.

Mercredi 15 mai
Nos patrouilles, opérant au nord du bois de Hangard vers Courcy et à l'ouest de la Meuse, ont ramené des prisonniers.
Nous avons aisément repoussé un coup de main ennemi sur nos petits postes au nord-ouest d'Orvillers-Sorel.
Lutte d'artillerie assez vive en Champagne dans le secteur de la Butte du Mesnil et dans les Vosges.
Une tentative allemande au nord de la Fecht a échoué sons nos feux.
Les troupes britanniques ont réussi un raid au nord-est de Robecq et fait quelques prisonniers sans subir de pertes. Un détachement ennemi a attaqué un poste anglais près de Merville. Il a été repoussé et décimé. L'artillerie ennemie a été active pendant la nuit dans les secteurs de la Somme et de l'Ancre.
Sur le front belge, faible activité d'artillerie. Lutte de bombes vers Nieuport et Langemarck.
Les Italiens ont arrêté par leurs feux des tentatives ennemies sur le mont Corno, à Dosso Casina, au val Calcino et au val Ornic.
Des patrouilles anglaises et italiennes ont fait irruption dans le village de Pedescala, infligeant des pertes à l'ennemi.
Canonnade dans le Tonale et au nord de Montello. Onze avions autrichiens ont été abattus.

Jeudi 16 mai
Bombardement violent dans la région au nord de Montdidier et entre Montdidier et Noyon.
Nos troupes ont prononcé une violente attaque contre les positions ennemies au sud d'Hailles et se sont emparées d'un bois sur la rive ouest de l'Avre, en dépit de la résistance acharnée de l'ennemi.
Une forte contre attaque des Allemands a donné lieu à un vif combat. Nos troupes ont intégralement maintenu leur gain et infligé des pertes très sérieuses aux assaillants. Le chiffre des prisonniers que nous avons faits est de 70, dont un officier. Une autre tentative, au sud de Rollot, menée après un vif bombardement, a également subi un complet échec.
Au nord du Chemin des Dames, nous avons repoussé un coup de main sur nos petits postes de la région de la Bovelle.
Sur le front britannique, l'ennemi a attaqué sur une largeur d'un mille environ, au sud-ouest de Morlancourt. Il est parvenu à pénétrer en un point dans la position de nos alliés. Partout aîlleurs, l'attaque a été repoussée avec de lourdes pertes pour l'ennemi. Une contre-attaque immédiate, exécutée par des troupes australiennes, l'a rejeté hors de la position où il avait pu pénétrer et a complètement rétabli la ligne. Les soldats britanniques ont capturé plus de 50 prisonniers : leurs pertes sont légères.
Un raid allemand a été repoussé près de Lens.

Vendredi 17 mai
Lutte d'artillerie assez vive dans le secteur Hailles-Castel. Un coup de main allemand à l'ouest de Montdidier a échoué sous nos feux. Nos Patrouilles, opérant au nord de l'Ailette, ont ramené des prisonniers.
Les troupes britanniques ont exécuté un raid dans les tranchées ennemies aux abords de Gavrelle. Elles ont fait quelques prisonniers.
En dehors de l'activité réciproque de l'artillerie en différents points, particulièrement dans les vallées de la Somme et de l'Ancre, à l'est d'Arras et au front nord de bataille, il n'y a rien à signaler.
Les Belges, par des incursions réussies dans les lignes ennemies, en avant de Ramscappelle et de Merken, ont ramené une quinzaine de prisonniers. L'ennemi a lancé de nombreuses bombes d'avions sur leurs cantonnements.
Lutte de bombes vers Nieuport et au nord de Dixmude : activité d'artillerie assez intense vers Wertdendreft. Un aviateur belge a abattu en flammes un avion allemand vers la forêt d'Houthulst.
Sur le front italien, nos alliés ont fait irruption dans des éléments de tranchées ennemis de l'Asolone, détruisant une partie de la garnison et mettant en fuite le reste. Quelques prisonniers sont restés entre leurs mains.
Les marins italiens ont torpillé une grande unité navale autrichienne à Pola.

Samedi 18 mai
Au cours de la nuit, bombardement violent dans la région d'Hailles.
Vers Mesni1-Saint-Georges, nous avons réussi un coup de main ennemi et fait des prisonniers.
Dans la région au sud de Canny-sur-Matz, nos détachements ont pénétré en deux points dans les lignes ennemies et ramené une quarantaine de prisonniers dont un officier.
Sur la rive sud de l'Oise, une tentative ennemie sur nos petits postes du secteur de Varennes a échoué sous nos feux.
Sur le front britannique, un raid ennemi a été repoussé dans les environs de Moyenne-ville, au sud d'Arras. Grande activité des deux artilleries pendant la nuit dans le secteur du bois de Pacaut au nord d'Hinges.
L'artillerie ennemie a été encore plus active entre Locon et Hinges et de la forêt de Nieppe à Meteren.
Des avions allemands ont bombardé les cantonnements belges. Un aviateur allemand a lancé quatre bombes sur l'hôpital d'Hoogstade.
Les actions d'artillerie, normales sur une grande partie du front, ont pris momentanément un caractère assez vif, notamment dans la région de Pilken. Lutte de bombes à Nieuport, vers Dixmude et à l'ouest de la forêt d'Houthulst.
Des troupes américaines sont arrivées dans le nord de la France, dans la zone occupée par les forces britanniques.

Dimanche 19 mai
Bombardements violents en divers points du front, au nord et au sud de l'Avre.
Des coups de main ennemis à la Main-de-Massige et au Four-de-Paris n'ont donné aucun résultat.
Sur le front britannique, entre Givenchy et Robecq, les deux artilleries ont fait preuve d'une activité considérable. L'artillerie ennemie a également montré quelque activité dans les secteurs de Lens, Hazebrouck et Ypres.
Grande activité aérienne. Les ballons d'observation anglais ont fait beaucoup de réglages pour l'artillerie et relaté les mouvements de l'ennemi dans les zones avancées. Les aéroplanes ont exécuté des reconnaissances à longue distance. 23 tonnes de bombes ont été jetées sur d'importants centres de chemins de fer, sur des aérodromes et sur des cantonnements en arrière des lignes ennemies. La lutte a été intense . 30 appareils ennemis ont été abattus et 5 autres, forcés d'atterrir désemparés. 2 autres ont été descendus par les batteries antiaériennes.
Les aviateurs allemands ont bombardé l'hôpital belge de Calais. Ils y ont fait des victimes : une dizaine de tués et une vingtaine de blessés; plusieurs baraquements ont été détruits.
Les batteries belges ont exécuté des tirs sur les baraquements ennemis vers Westende et Essen, et riposté à un bombardement par avions.
Les Italiens ont repoussé les attaques de deux colonnes autrichiennes au monte Corno.

Le Déboulonnage de la Jeanne d'Arc de Reims Lundi 20 mai
Activité des deux artilleries dans la région au nord de l'Avre.
Nos patrouilles opérant dans le secteur de Hangard, ont ramené des prisonniers.
Des coups de main ennemis vers la basse Ailette, en Argonne et en Woëvre, ont échoué sous nos feux.
De notre côté, nous avons fait des prisonniers au cours d'une incursion à l'est de Reims.
Les troupes anglaises ont réussi une opération de détail dans le voisinage de Ville-sur-Ancre, au nord-ouest de Morlancourt. Nos positions dans cette localité ont été améliorées et quelques mitrailleuses capturées. Des coups de main heureux, qui leur ont valu des prisonniers et des mitrailleuses, ont été exécutés par nos alliés au nord-ouest d'Albert et dans le voisinage de Hamel.
Une tentative de raid de la part de l'ennemi au nord-est de Béthune, a échoué sous les feux anglais avant d'atteindre les lignes.
Activité locale tout le long du front montagneux. Dans la région de l'Adamello, les Italiens ont repoussé une attaque autrichienne. D'autres troupes autrichiennes ont été dispersées à la grenade dans le val Giudicarra. Vive canonnade sur le plateau d'Asiago.
Un ballon captif et quatre avions ennemis ont été abattu par nos alliés.


Mardi 21 mai
Actions d'artillerie assez violentes dans la région de Hangard et au sud de l'Avre. Nos patrouilles, opérant à l'ouest de Castel, ont fait des prisonniers.
Au nord-ouest de Reims, vers Bermericourt, nos détachements ont pénétré jusqu'à la troisième tranchée ennemie, opéré de nombreuses destructions et ramené des prisonniers dont un officier, et du matériel. De leur côté, les Allemands ont tenté des incursions sur nos lignes, dans la région de Vauclerc et au bois des Chevaliers, sans obtenir de résultat.
Les Anglais ont entrepris avec succès une action locale à Ville-sur-Ancre. Ils ont pénétré dans les positions allemandes situées aux abords de ce village, qu'ils ont pris. 360 prisonniers et 20 mitrailleuses ont été capturés. Les pertes de nos alliés sont légères.
Ils ont réussi un raid et infligé des pertes à l'adversaire au sud-ouest de Meteren. Ils ont fait des prisonniers près d'Albert et brisé une offensive près d'Hinges.
Les Américains ne signalent sur le front qu'une activité d'aviation.
Un raid aérien, accompli par plusieurs escadrilles, a eu lieu sur Londres. On signale 37 tués et 156 blessés. 4 avions ennemis ont été abattus.

Mercredi 22 mai
Activité des deux artilleries dans la région Thennes-Hailles et en quelques points au sud de l'Avre.
Nos patrouilles opérant au sud-ouest de Lassigny, sur la rive droite de la Meuse et en Lorraine, ont ramené des prisonniers.
Sur le front britannique, un bataillon du régiment de Surrey a réussi une opération locale au nord-ouest de Merville. Nos alliés ont réduit le saillant ennemi dans ce secteur, fait 30 prisonniers et capturé 6 mitrailleuses. Une contre-attaque ennemie, entreprise après un vigoureux bombardement, a été brisée sous les feux de l'artillerie et des mitrailleuses.
Au sud-est d'Arras, les soldats britanniques ont effectué un raid heureux et ramené des tranchées ennemies quelques prisonniers et une mitrailleuse.
Activité de l'artillerie allemande dans les secteurs d Albert aux environs d'Hébuterne et entre la forêt de Nieppe et Meteren.
Violente canonnade entre la cote 70, au nord de Lens, et la Scarpe. La région au nord de Bethune a été bombardée par obus toxiques.
Les escadrilles anglaises de bombardement ont jeté 17 tonnes d'explosifs sur les gares, aérodromes et cantonnements. 27 avions ennemis ont été abattus; 12 avions britanniques ne sont pas rentrés.
Une tonne d'explosifs a été lancée sur les casernes, les usines et la gare de Landau.
Activité accrue de combat et d'artillerie sur le front italien.
En Macédoine, actions d'artillerie près du lac Doiran, à l'ouest du Vardar et dans le secteur de Monastir. Les Serbes ont exécuté des coups de main heureux vers Zborsko et à l'ouest de la Cerna.
Les aviateurs alliés ont bombardé Demi-Hissar et Ochrida.
La Suisse a signé avec l'Allemagne un accord économique en éliminant la clause contre laquelle la France avait protesté.

Jeudi 23 mai
Actions d'artillerie assez violentes dans la région de Hailles, du bois Sénécat, de Rouvray et du Plémont.
Activité de patrouilles et de reconnaissances sur le front de l'Ailette.
Nous avons effectué une incursion dans les lignes ennemies à 1'ouest de Maisons-de-Champagne.
Deux coups de main allemands ont été repoussés en Woëvre et en Lorraine.
Les Anglais ont effectué avec succès des coups de main sur plusieurs points du front. Dans le secteur au sud-est d'Arras, les troupes britanniques, ayant pénétré en deux endroits dans les tranchées allemandes, ont fait quatorze prisonniers et capturé une mitrailleuse. D'autres détachements ont ramené des prisonniers des positions ennemies dans le voisinage de Locon, et du secteur forêt de Nieppe-Meteren.
Un détachement ennemi a été repoussé au nord d'Albert.
Activité d'artillerie dans le voisinage de Dernancourt.
Le secteur au nord-est de Béthune a été bombardé intensivement par des obus à gaz.
Violente canonnade sur le front occupé par l'armée belge.
Une escadrille aérienne britannique a bombardé la base de sous-marins de Cattaro.

Vendredi 24 mai
Bombardements intermittents au sud de l'Avre.
Un coup de main ennemi dans la région du bois de Montgival a échoué sous nos feux.
Nos patrouilles et nos détachements ont pénétré dans les lignes ennemies, notamment en Champagne, au bois d'Avocourt et en Woëvre. Nous avons fait des prisonniers et ramené du matériel.
L'ennemi a effectué un raid sur un des postes britanniques, dans le secteur du bois d'Aveluy.
Nos alliés ont exécuté d'heureuses attaques dans les environs d'Ayette et de Boisleux-Saint-Marc, infligé des pertes à l'ennemi et capturé une mitrailleuse. Les Allemands ont tenté une attaque sur les positions britanniques, dans le voisinage de Riez-du-Vinage : ils ont été repoussés par le feu de l'infanterie et des mitrailleuses.
L'artillerie ennemie a été active dans la vallée de l'Ancre, au sud de Lens, à 1'est de Robecq et à l'est de la forêt de Nieppe.
Les avions anglais ont jeté vingt-deux tonnes de bombes sur les gares, les aérodromes et les cantonnements de l'ennemi; douze avions allemands ont été abattus.
Des aérodromes ennemis ont été bombardés dans le voisinage de Gand, Tournai et Saint-Quentin. Quatre tonnes et demie de bombes ont été jetées sur les gares de Thionville, de Metz et de Coblentz; vingt-deux bombes lourdes ont été lancées sur les gares de Namur et de Charleroi. 1000 appareils allemands ont été abattus en deux mois par les Anglais.

Samedi 25 mai
Des coups de main ennemis au sud-est de Mèsnil-Saint-Georges et à l'ouest de Noyon, ont échoué sous nos feux.
De notre côté, nous avons pénétré dans les lignes ennemies au sud-ouest de Coucy, en Champagne et dans les Vosges, et ramené des prisonniers.
Activité d'artillerie intermittente en quelques points du front.
Sur le front britannique, les Allemands ont exécuté un raid au nord de la cote 70. Ils ont tenté un autre raid sur la forêt d'Aveluy et ont été repoussés.
Les Anglais ont réussi de leur côté un raid au sud-ouest de la Bassée. Quelques prisonniers sont restés entre leurs mains. Ils en ont fait d'autres au cours de combats de patrouilles au nord du canal d'Ypres-Comines.
Activité de l'artillerie ennemie à l'ouest de Lens et dans les environs de Festubert et de Givenchy.
Ils ont également attaqué Mannheim, jetant vingt-quatre grosses bombes, sur une usine de produits chimiques et y déterminant deux grands incendies. Une opération analogue a été effectuée près de Sarrebrück. Bombardement encore de la gare de Metz-Sablons.

Dimanche 26 mai
Nous avons repoussé deux coups de main ennemis, l'un au sud du bois de Hangard, et l'autre au sud des Vosges.
Nos détachements et nos patrouilles ont réussi diverses inclusions dans les lignes ennemies, à l'ouest de Noyon, vers Appilly et en Woëvre. Nous avons fait un certain nombre de prisonniers.
Les troupes britanniques ont fait irruption dans les tranchées allemandes du voisinage de Hamel, au nord d'Albert, et capturé plus de quarante prisonniers et deux mitrailleuses.
Un coup de main heureux au nord de Lens a valu à nos alliés quelques prisonniers. Le bombardement par obus a gaz a été intense a l'est de Béthune.
Activité d'artillerie dans le secteur de Strazeele.
Les avions anglais ont jeté huit tonnes de projectiles sur les aérodromes voisins, de Tournai, d'où partent les appareils de bombardement de nuit. Trois appareils ennemis ont été abattus en combats aériens et deux autres forcés d'atterrir désemparés.
Sept tonnes d'explosifs ont été lancées dans la région de Péronne, Fricourt et Bapaume et sur des baraquements de la Somme. Une tonne a été jetée sur le chemin de fer et les fabriques de Hagondange.
Un Croiseur auxiliaire anglais, le Moldovia a été torpillé. Cinquante-six Américains qui étaient à bord ont péri.

Lundi 27 mai
Assez grande activité des deux artilleries dans la région du bois de Hangard et au sud de l'Avre.
Un coup de main ennemi, précédé d'un vif bombardement sur nos postes du secteur d'Orvillers-Sorel, n'a pas obtenu de résultat.
D'autres tentatives ennemies en Champagne et dans les Vosges ont également échoué.
Nos patrouilles et nos détachements ont fait des prisonniers, notamment dans la région de l'Ailette.
Un détachement anglais a exécuté un raid sur les tranchées ennemies au sud de Bucquois. Quatorze prisonniers et deux mitrailleuses sont restés entre ses mains.
Nos alliés ont fait d'heureuses attaques à l'est d'Hébuterne et au nord de Neuville-Vitasse. Ils ont fait quinze prisonniers et capturé une mitrailleuse.
Des attaques de détachements ennemis ont été repoussées dans le voisinage de Sailly-le-Sec, Bucquoy, Ablainzevelle,Festubert et Merris.
Activité de l'artillerie ennemie vers Villers-Bretonneux, Dernancourt, Bucquoy et la forêt de Nieppe.
Sur le front belge, canonnade dans la région de Merckem. Rencontres de patrouilles à l'est de Nieuport.
Sur le front de Macédoine, combats d'infanterie dans la région de Doiran.

Carte des Opérations de l'Oise à la Marne depuis le 28 mai
Mardi 28 mai
Les Allemands ont déclenché un très violent bombardement sur toute la région comprise entre la forêt de Pinon et de Reims. Au matin, l'attaque ennemie s'est produite sur un très large front entre ces deux points.
Les troupes franco-anglaises de première ligne se sont repliées sous la poussée de l'ennemi, qui s'efforçait d'avancer vers l'Aisne, et qui l'a atteinte à Pont-Arcy. Elles ont reculé méthodiquement de façon à permettre aux réserves d'arriver.
En Champagne, sur la rive droite de la Meuse, en forêt d'Apremont et en Woëvre, l'activité de l'artillerie a été vive. Les Allemands ont prononcé plusieurs attaques locales. En forêt d'Apremont, l'attaque a été repoussée après un combat qui a coûté des pertes a l'ennemi. Deux autres tentatives ont échoué dans la région de Limey et au nord-est de Badonviller. Des prisonniers sont restés entre nos mains.
Sur le front britannique, l'ennemi a déchaîné une offensive entre Locre et Voormezeele.
Les Italiens ont remporté un succès dans la région du Tonale. Ils ont enlevé aux Autrichiens plusieurs points du massif de l'Adamello et capturé 870 prisonniers, dont 14 officiers. Ils ont pris également 12 canons, 14 bombardes et mortiers de tranchées, 28 mitrailleuses et plusieurs centaines de fusils.


Mercredi 29 mai
Les Allemands, après s'être emparés de la crête du Chemin des Dames, entre l'Ailette et l'Aisne, ont réussi à franchir cette rivière entre Vailly et Berry-au-Bac.
Les troupes franco-britanniques faisant face à un ennemi très supérieur en nombre, ont continué à se replier progressivement. La bataille se poursuit avec acharnement entre la Vesle et l'Aisne, dans la région des plateaux, en arrière desquels arrivent nos réserves.
Activité des deux artilleries en Champagne, sur la rive droite de la Meuse et en Woëvre.
Un fort coup de main sur nos positions dans le secteur des Chambrettes a échoué sous nos feux.
Les Anglais signalent que des combats sévères se livrent dans tout le secteur britannique. A leur droite, la 2Ie division s'est maintenue contre toutes les attaques.
Au centre et à gauche, les 8e, 50e et 25e divisions ont maintenu leurs positions jusqu'à une heure avancée.
Sur le front de la Lys, combats locaux dans région à l'est du lac de Dyckebusch.
Sur le reste du front, coups de main heureux de nos alliés. Leurs avions ont bombardé les campements allemands de Liège et des usines à Aix-la-Chapelle. Ils ont également jeté des bombes sur Bensdorf et divers objectifs aux alentours de Fribourg et d'Armentières. Six appareils ennemis ont été abattus au cours de combats aériens.
Les Italiens ont remporté un nouveau succès dans la région de Capo Sile. Ils ont capturé 7 officiers et 433 soldats, 4 bombardes, 10 mitrailleuses, plusieurs centaines de fusils. Ils ont bouleversé les défenses ennemies sur une profondeur de 750 mètres.

Jeudi 30 mai
Pendant la nuit, la poussée allemande, entretenue par l'arrivée de divisions fraîches, s'est accentuée notamment sur les deux ailes, en direction de Soissons et de Reims. Après de violents combats, nos troupes ont dû se reporter jusqu'aux lisières de Soissons. La lutte continue avec des alternatives diverses au nord de Fère-en-Tardenois et sur les plateaux qui dominent au sud la Vesle.
A droite, les troupes britanniques, après une défense énergique, dans le massif de Saint-Thierry, se sont repliées lentement au sud et au sud-est de ces hauteurs, où elles tiennent entre la Vesle et le canal de l'Aisne.
La lutte d'artillerie reste vive sur les deux rives de la Meuse, en Woëvre et sur le front de Lorraine, dans le secteur d'Emberménil.
Une série de coups de main ennemis au nord de Bezonvaux, dans la région de Badonviller, et vers le canal du Rhône au Rhin, ont échoué sous nos feux.
Les Anglais ont exécuté avec succès un coup de main au sud-est d'Arras. Ils ont fait des prisonniers et capturé une mitrailleuse. Ils ont fait également des prisonniers à l'ouest de Merville. Un raid ennemi a été repoussé à Givenchy-lès-la Bassée.
Une autre attaque ennemie a été repoussée au sud de la région d'Ypres et du canal de Comines. Canonnade au nord d'Albert, à l'est d'Arras et au sud de Lens.


Vendredi 31 mai
La bataille s'est poursuivie sans arrêt sur notre front.
Nos troupes ont énergiquement maintenu les abords ouest de Soissons, d'où l'ennemi n'a pu déboucher malgré ses tentatives répétées.
Plus au sud, des combats d'une extrême violence se sont déroulés dans la région de la route de Soissons à Hartennes et sur le front Fère-en-Tardenois-Vezilly, où nos troupes, soutenues par nos réserves, se sont opposées à la masse de l'ennemi avec une ténacité inlassable.
A droite, les troupes franco-britanniques sur le front Brouillet-Thillois, ainsi qu'au nord-ouest de Reims, ont brisé tous les assauts et gardé leurs positions.
Sur le front britannique, l'ennemi a attaqué la position connue sous le nom de Fortin de la route A, au nord-ouest de Festubert. Il a été complètement repoussé.
Nos alliés ont entrepris une heureuse opération de détail aux environs de Merris. Ils ont quelque peu amélioré leur ligne, fait quelques prisonniers et capturé une mitrailleuse.
Aux environs de Locon, les troupes anglaises ont effectué un raid contre les tranchées ennemies et ramené des prisonniers.
L'artillerie ennemie s'est montrée active à l'est de Villers- Bretonneux et dans les secteurs d'Hinges et de Robecq.