Jeudi 1er juin
Sur la rive gauche de la Meuse, succession de violents combats.
L'ennemi, à la suite d'un bombardement de deux jours, a lancé des attaques concentriques et répétées, à gros effectifs, sur nos tranchées à l'est du Mort-Homme et de part et d'autre du village de Cumières. Il a été repoussé avec de grosses pertes. Toutefois, au sud du bois des Caurettes, nous avons dû évacuer notre tranchée de première ligne, nivelée par le bombardement.
Au sud de Cumières, nous avons d'abord été refoulés dans la direction de la station de Chattancourt, mais une vive contre-attaque de nos troupes nous a permis de ramener l'ennemi jusqu'aux abords du village. Les fractions allemandes qui à la faveur du brouillard, s'étaient glissées le long de la Meuse jusqu'à la tranchée de la station de Chattancourt, ont été anéanties par nos feux.
Ultérieurement, deux coups de main sur les pentes du Mort-Homme nous ont permis de faire 245 prisonniers.
Sur la rive droite de la Meuse, violente canonnade entre le fleuve et le fort de Vaux.
En Alsace, l'ennemi nous a attaqués près de Seppois. Ses attaques ont été rejetées.
Les Italiens tiennent bon dans la vallée de l'Adige : ils ont cédé du terrain dans la région d'Asiago.
Les Bulgares ont occupé la gare de Demir-Hissar (Macédoine grecque). Entre cette ville et le lac Doiran, nous avons occupé Poroj.  
 
Le plus luxueux des illustrés allemands, l'Illustrirte Zeitung, de Leipzig, paraissait la semaine dernière avec la couverture ci-contre : Un soldat allemand lit son journal tandis qu'il contraint un prisonnier français à peindre sa guérite aux couleurs allemandes.
 

Vendredi 2 juin
Sur la rive gauche de la Meuse, violent bombardement du bois d'Avocourt et du Mort-Hommme. Une attaque allemande qui s'était déclanchée sur nos positions des pentes est, a été complètement repoussée par nos feux.
Sur la rive droite, après une violente préparation d'artillerie, l'ennemi a attaqué nos positions depuis la ferme Thiaumont jusqu'à Vaux. Après plusieurs assauts infructueux, il a réussi à pénétrer dans nos tranchées de première ligne, entre le fort de Douaumont et l'étang de Vaux. Partout ailleurs ses attaques ont été brisées par nos feux de mitrailleuses, qui lui ont infligé de lourdes pertes.
Une de nos escadrilles a lancé une vingtaine d'obus sur les gares de Thionville et d'Audun-le-Roman et sur le centre de ravitaillement d'Azannes.
Un groupe d'avions allemands a lancé plusieurs bombes sur la ville ouverte de Bar-le-Duc. 18 personnes de la population civile ont été tuées, dont deux femmes et quatre enfants ; 25 blessées, dont six femmes et onze enfants. Un aviatik, attaqué par un de nos avions, a été contraint d'atterrir dans nos lignes, au sud de Benicourt (région de Toul) ; les deux aviateurs ennemis ont été faits prisonniers.
Les Italiens demeurent maîtres de la situation aux deux ailes de leur front. Ils ont infligé un échec aux Autrichiens à Posina, au sud-ouest d'Arsiero, mais l'avance autrichienne a continué dans le secteur d'Asiago.

  Samedi 3 juin
En Argonne, combat a coups de grenades dans le secteur de Vauquois.
Sur la rive gauche de la Meuse, une contre-attaque de nos troupes nous a permis de progresser d'une centaine de mètres dans les boyaux ennemis, au sud du bois des Caurettes. Entre ce bois et le village de Cumières, nos tirs de barrage ont arrêté une attaque ennemie.
Sur la rive droite de la Meuse, la bataille s'est poursuivie avec un extrême acharnement de la ferme de Thiaumont à Vaux et à Damloup. Des attaques continuelles se sont succédé, menées en masses compactes. La magnifique résistance de nos troupes a eu raison des efforts de l'ennemi. A l'ouest du fort de Vaux, nos contre-attaques, répondant à chaque attaque allemande ont empêché tout progrès de l'adversaire. Devant le fort de Vaux, que les Allemands cherchaient à enlever, la lutte a atteint une violence sans précédent. Les colonnes d'assaut, fauchées par nos tirs, ont subi des pertes énormes. Les renforts ennemis pris sous le feu de nos batteries lourdes, ont reflué en désordre jusqu'à Dieppe.
L'ennemi a réussi à pénétrer dans le village de Damloup, dont nous tenons la majeure partie.
Lutte d'artillerie sur toute la rive droite de la Meuse.
Une grande bataille navale a eu lieu entre la flotte de haute-mer allemande et une division anglaise qui a été finalement secourue par le gros de l'escadre, dans le Skager Rak. Les pertes sont grandes de part et d'autre.

 
Dimanche 4 juin
En Champagne, à l'ouest du mont Têtu, des éléments ennemis qui, à la suite d'un intense bombardement, avaient pénétré dans quelques petits postes avancés, en ont été délogés par nos contre-attaques à la grenade.
En Argonne, une attaque allemande sur un saillant de notre ligne à l'ouest de la Fille-Morte, a été repoussée après un combat assez vif. Une deuxième attaque a subi également un échec complet.
Sur la rive gauche de la Meuse, nos positions à la cote 304 et nos deuxièmes lignes ont été soumises à un violent bombardement.
Sur la rive droite, la lutte se poursuit dans le secteur du fort de Vaux avec le même acharnement. Toutes les tentatives de l'ennemi sur nos tranchées à l'ouest et à l'est du fort, ont été repoussées. Contre le fort lui-même, les Allemands ont multiplié les assauts furieux malgré les ravages causés dans leurs rangs par nos tirs d'artillerie et de mitrailleuses qui, chaque fois, les ont repoussés. Néanmoins, au cours de la nuit, des fractions ennemies ont pu pénétrer dans le fossé nord de l'ouvrage, dans l'intérieur duquel nous nous maintenons énergiquement.
Les Italiens ont rétabli leur ligne de bataille dans la partie orientale du Trentin.
Les nouvelles reçues sur la bataille de la mer du Nord attestent que la défaite allemande a été réelle. Les pertes de l'ennemi sont beaucoup plus importantes qu'on ne l'avait, dit d'abord.
Le général Sarrail a proclamé l'état de siège dans la zone de Salonique.

Lundi 5 juin
En Argonne, une tentative de l'ennemi sur un de nos petits postes aux Courtes-Chausses a été repoussée.
Sur la rive gauche de la Meuse, l'activité de l'artillerie est devenue intense dans la région de la cote 304. Des préparatifs d'attaque, signalés dans les tranchées allemandes, ont été enrayés par nos tirs de barrage.
Sur la rive droite, l'ennemi a tenté à plusieurs reprises de tourner le fort de Vaux par le sud-est. Une puissante attaque, déclanchée dans le ravin, entre Damloup et le fort avait réussi à prendre pied dans nos tranchées. Une contre-attaque immédiate en a complètement délogé l'ennemi. Une seconde attaque allemande a échoué sous nos feux d'artillerie.
Une autre attaque, menée sur les pentes du bois Fumin, au-dessus de l'étang de Vaux a été arrêtée par nos mitrailleuses.
Les tirs de notre artillerie lourde ont fortement endommagé trois batteries allemandes dans le bois de Caurières. Nous avons dispersé des rassemblements dans le bois de la Caillette.
Des taubes ont bombardé Toul : 6 personnes ont été tuées ; 10 blessées. L'un des avions a été abattu dans nos lignes à Sauzey ; deux autres sont descendus brusquement dans les lignes allemandes.
Les Russes ont infligé un échec aux Turcs en Arménie.
Les Italiens ont fait subir de grosses pertes aux Autrichiens dans le Trentin.

Mardi 6 juin
Sur la rive gauche de la Meuse, duel d'artillerie intermittent dans le secteur d'Avocourt. A l'est de la Meuse, canonnade très violente dans la région Thiaumont-Douaumont. Les Allemands ont poursuivi leurs attaques sur nos positions de la région Vaux-Damloup.
Au nord-ouest du fort de Vaux, sur les pentes du bois Fumin, les tentatives répétées de l'ennemi ont été complètement arrêtées par nos feux. Tous les assauts dirigés contre le fort et le village de Damloup ont été également brisés.
Une lutte acharnée s'est livrée entre la garnison du fort de Vaux et les éléments ennemis qui tentaient d'y pénétrer. Malgré les jets de liquides enflammés dont l'ennemi a fait un large emploi, nos troupes ont empêché l'adversaire de marquer aucun progrès.
Par un coup de main dans les Vosges, près de Carsparch, l'ennemi avait pris trois éléments de tranchées. Une contre-attaque l'en a chassé.
Les Russes ont pris l'offensive sur leur front de la Volhynie et de Galicie. Ils ont capturé 13000 prisonniers et un grand nombre de canons.
Les Autrichiens renouvellent leur offensive sur tout le front du Trentin. Ils ont légèrement avancé au centre, sur l'Astico.

  Mercredi 7 juin
Sur le front nord de Verdun on ne signale aucune action d'infanterie. Toutefois la lutte d'artillerie a continué avec violence dans la région Vaux-Damloup.
Le chef de bataillon Raynal, qui défent le fort de Vaux, est promu commandeur de la légion d'honneur.
Bombardement sur le front belge.
Les Russes ont fait, dans leur offensive du front de Galicie et de Volhynie, plus de 25000 prisonniers jusqu'ici, dont près de 500 officiers. Ils ont capturé 27 canons et 50 mitrailleuses. Les Autrichiens avouent que l'offensive a été puissante, que l'ennemi ne cesse de se renforcer, et que, sur certain points, ils ont reculé de 5 kilomètres.
La défensive italienne semble avoir brisé les attaques autrichiennes, aussi bien dans le val d'Astico que sur le plateau d'Asiago. En tout cas, la situation du général Cadorna s'est fortement amélioré.
Lord Kitchener, le ministre de la guerre britannique, a coulé avec son état-major à bord du croiseur-cuirassé Hampshire, près des Orcades. Il se rendait en Russie.
Le combat d'artillerie et de mines est devenu très intense dans les secteurs anglais du front français.
Le cabinet d'Athènes a protesté auprès de l'Entente contre la mise en état de siège du secteur de Salonique.

 
 
La Voie Sacrée, par Georges Scott
 
 
Verdun, à vol d'oiseau
 


Jeudi 8 juin
Sur la rive gauche de la Meuse, grande activité de l'artillerie dans la région de la cote 304.
Sur la rive droite, bombardement violent sur nos premières lignes, depuis la région de Douaumont jusqu'à Damploup.
Les Allemands ont annoncé que le fort de Vaux était tombé en leur pouvoir le 6 au soir : le 7, à 3h50 du matin, nous tenions toujours le fort, avec lequel, depuis cette heure, on n'a pu communiquer en raison de l'intensité du bombardement.
Nos feux, dans les Vosges, ont repoussé des reconnaissances dirigées sur nos positions au sud de Celles.
Le butin des Russes s'est élevé à 400000 hommes, 980 officiers, 77 canons et un grand nombre de mitrailleuses et de lance-bombes.
Les Autrichiens avouent qu'ils ont dû battre en retraite sur Loutsk.
La situation des Italiens continue à s'améliorer d'une extrémité à l'autre du front du Trentin.
M. Asquith a pris l'intérim du ministère de la Guerre anglais.
Harcelé par les conservateurs , le chancelier allemand a prononcé un nouveau discours pour convier les partis à l'union sacrée.
La presse athénienne gouvernementale se déchaîne contre les alliés.

Vendredi 9 juin
Dans l'Argonne, lutte de mines à notre avantage à la Haute-Chevauchée.
Sur la rive gauche de la Meuse, activité d'artillerie très intense dans le secteur de la cote 304 et la région de Chatttancourt.
Sur la rive droite, la garnison du fort de Vaux, arrivée à la limite de ses forces, n'a pu tenir plus longtemps. Mais nous restons aux abords immédiats de la position.
L'ennemi, après un violent bombardement, a dirigé des attaques successives sur nos positions à l'ouest et à l'est de la ferme Thiaumont. Toutes ces attaques ont échoué sur nos tirs de barrage et nos feux de mitrailleuses.
Canonnade violente à l'ouest de Pont-à-Mousson et dans la région de l'Hartmannswillerkopf.
Les combats entre Anglais et Allemands, autour d'Ypres, ont pris une grande intensité.
Les Italiens ont repoussé une série d'attaques autrichiennes sur le plateau des Sept-Communes, en infligeant à l'ennemi d'énormes pertes.
Les Russes ont occupé Loutsk, l'ancienne capitale de la Volhynie, en faisant 11000 prisonniers.
Les Allemands avouent avoir perdu, dans la bataille navale du Jutland, le croiseur de bataille Lutzow et le croiseur protégé Rostock.

Samedi 10 juin
Sur la rive gauche de la Meuse, nous avons repoussé toute une série d'attaques allemandes contre nos positions de la cote 304. Ces attaques étaient accompagnées de jets de liquides enflammés.
Sur la rive droite, les Allemands ont continué à mener des assauts violents à l'est et à l'ouest de la ferme Thiaumont. Entre la ferme et le bois de la Caillette, l'ennemi a pénétré dans une de nos tranchées. Toutes les tentatives dirigées à l'ouest on été arrêtées avec des pertes élevées pour l'ennemi.
Dans la région de Saint-Mihiel, un détachement ennemi qui tentait d'aborder nos lignes à l'est de Bislée, a été dispersé par notre feu.
Dans les Vosges, une forte reconnaissance ennemie a été dispersée par notre fusillade à l'Hartmannswillerskopf.
Les Russes, poursuivant leur offensive en Volhynie et en Galicie, ont encore capturé près de 14000 prisonniers.
Les Anglais ont accomplis un raid heureux au sud du canal de la Bassée ; dans ce secteur, la lutte de mines est très active.
Le gouvernement grec a décidé de démobiliser douze classes de l'armée et d'envoyer neuf classes en congé illimité. Il a fait une déclaration à ce sujet à la Chambre.

Dimanche 11 juin
En Champagne, à l'ouest du Mont-Têtu, une forte reconnaissance ennemie a été dispersée à coups de grenades.
Sur le front nord de Verdun, la lutte d'artillerie s'est maintenue très active sur les deux rives de la Meuse (bois d'Avocourt, ouvrage de Thiaumont, bois du Chapitre et de Fumin, secteurs de Souville et de Tavannes).
Aucune action d'infanterie. Nos batteries ont pris sous leur feu les colonnes ennemies au nord du village de Douaumont.
Dans les Vosges, au sud du col de Sainte-Marie, des fractions allemandes qui tentaient d'aborder nos lignes, après un violent bombardement, ont été rejetées dans leurs tranchées par nos feux de mitrailleuses.
M. Briand et le général Joffre sont arrivés à Londres.
Les Russes, poursuivant leurs attaques en Galicie et en Volhynie, ont encore fait 5600 prisonniers. Ils ont pris 11 canons.
L'offensive autrichienne faiblit sur le front du Trentin.
Violente canonnade sur le front anglais, dans le Nord et en Belgique.
M. Salandra a été mis en minorité à la Chambre italienne. Il s'agissait du débat budgétaire. Le cabinet a démissioné.

Lundi 12 juin
Entre Oise et Aisne, notre artillerie a détruit un ouvrage ennemi dans la région du bois Saint-Mard.
En Argonne, lutte de mines à notre avantage à la Haute-Chevauchée; par un camouflet, nous détruisons les travaux souterrains de l'ennemi. L'explosion de deux mines allemandes a provoqué un seul entonnoir de 80 mètres de diamètre, dont nous avons occupé les bords sur trois côtés.
Sur le front nord de Verdun, bombardement sur les deux rives de la Meuse. Deux coups de main dirigés par l'ennemi, l'un sur nos positions de la cote 304, l'autre à l'est de cette cote, ont complètement échoué. Sur la rive droite, pas d'action d'infanterie.
En forêt d'Apremont, nous rejetons deux petits détachements ennemis qui avaient pénétré dans nos tranchées.
Dans les Vosges, à la suite d'un violent bombardement, les Allemands avaient abordé nos tranchées au sud du col de Sainte-Marie. Ils ont été repoussés par une contre-attaque immédiate.
Canonnade sur tout le front anglais.
La contre-offensive italienne se développe dans les secteurs du Trentin.
Les Russes ont fait encore 35000 prisonniers portant leur chiffre total à plus de 107.000. Ils ont aussi capturé 30 canons.

Czernowitz
 
Mardi 13 juin
A l'ouest de Soissons, notre artillerie a détruit des ouvrages de l'ennemi et provoqué une explosion dans ses lignes.
Sur la rive gauche de la Meuse, bombardement de la région de Chattancourt.
Sur la rive droite, après un violent bombardement, l'ennemi a donné un assaut à nos positions du nord de Thiaumont. Il a été complètement repoussé avec des pertes sérieuses.
Canonnade très vive de nos secondes lignes, vers Souville et Tavannes.
Une attaque sur nos tranchées à l'est du fort de Vaux a été brisée.
Nous avons débarqué quelques troupes dans l'île de Thasos, en face de Cavala.
Les Russes ont encore fait 7000 prisonniers. Ils ont pris la tête du pont de Zalescyki, sur le Dniester, et combattent pour les faubourgs de Czernowitz. Nos alliés ont occupé la ville de Doubno en Volhynie, et infligé des échecs aux Allemands, dans le secteur de Riga et sur le Styr.
Les Italiens ont reconquis plusieurs positions dans la région des Sept-Communes.
Le roi d'Italie a commencé ses consultations pour former le nouveau cabinet.
Les chances de M. Salandra semblent diminuer. On parle d'un ministère Boselli.

 


Mercredi 14 juin
Sur la rive gauche de la Meuse, bombardement de la région de Chattancourt.
5ur la rive droite, les Allemands ont renouvelé leurs attaques dans tout le secteur à l'ouest de la ferme Thiaumont. Ils ont pénétré dans quelques éléments avancés de notre ligne sur les pentes est de la cote 321. Partout ailleurs, les attaques ont échoué sous notre feu.
Activité croissante d'artillerie sur le front belge.
Les Russes ont continué d'avancer dans la région du Styr et sur le Pruth. Czernowitz est entourée par eux de trois côtés différents, au nord, au nord-est et au sud-est. Ils ont occupé Sniatyu et Horosdenka. Les Autrichiens avouent de nouveau avoir reculé sur certains points de leur front.
Le bombardement a accru son intensité sur le front britannique (Hooge, Loos, la Boisselle), et les combats devant Ypres ont coûté très cher aux Allemands. Les Canadiens ont donné un assaut heureux au sud de Zillebeke, où ils ont attaqué sur un front de 1800 mètres. Ils ont fait 126 prisonniers, dont 3 officiers.
Le roi d'Italie a chargé M. Boselli, doyen de la Chambre, de former un ministère de concentration nationale. M. Boselli a commencé ses démarches.
Un incident russo-roumain s'étant produit à la frontière roumaine, a été aussitôt réglé. Le roi de Roumanie est rentré à Bucarest, que vient de quitter le comte Gzernin, ministre d'Autriche-Hongrie, on ne sait trop pour quelle raison.
Un simulacre d'attentat a été commis à Athènes sur le roi Constantin. La situation du cabinet Skouloudis apparaît de plus en plus précaire.
L'armée russe du Caucase s'est emparée d'un campement turc sur le front d'Arménie.
Un combat a eu lieu dans l'Adriatique entre des hydravions autrichiens et des torpilleurs italiens.
Des appareils aériens autrichiens ont jeté des bombes sur Venise, tuant une femme et blessant quatre civils.
La flotte alliée a bombardé la côte bulgare.
Un sous-marin allemand a été coulé près de Zeebrugge.
Un sous-marin russe a torpillé un steamer allemand près de Carlskrona.

Jeudi 15 juin
Entre l'Oise et l'Aisne une forte patrouille ennemie a été repoussée à coups de fusil au sud-est de Moulin-sous-Touvent.
A l'est de Soissons, nous avons enlevé un petit poste allemand dans la région de Venizel.
Lutte intermittente d'artillerie dans les secteurs de la rive gauche de la Meuse.
Sur la rive droite, l'ennemi a violemment bombardé nos positions au nord de l'ouvrage de Thiaumont, dans le bois Vaux-Chapitre et au sud du fort de Vaux. Aucune attaque d'infanterie ne s'est produite.
Dans les Vosges, un coup de main de nos skieurs sur la croupe au sud de Geuvern (nord de Thann), nous a permis de ramener des prisonniers.
Les Russes ont progressé à l'ouest de Loutsk et de Doubno, à l'ouest de la Strypa, et dans les régions du Dniester et du Pruth. Ils ont enlevé Sniatyn, entre Kolomea et Czernowitz et luttent pour la tête de pont de cette dernière ville. Ils ont encore capturé 6000 hommes et 6 canons, portant leurs captures totales à 1720 officiers, 120.000 hommes et 130 canons.
Toute une série d'attaques autrichiennes se sont brisées sur le front italien.
Les Anglais ont occupé Kerman, en Perse.
M. Boselli, chargé par le roi d'Italie de constituer le cabinet, poursuit ses pourparlers.

Vendredi 16 juin
Sur la rive gauche de la Meuse, après une préparation d'artillerie, nos troupes, au cours d'une vive attaque, ont enlevé une tranchée allemande sur les pentes sud du Mort-Homme. Nous avons pris trois officiers et 127 hommes.
Activité d'artillerie dans la région, Chattancourt, cote 304.
L'ennemi, sur la rive droite, a violemment bombardé les secteurs de l'ouvrage de Thiaumont et de Souville.
Dans les Vosges, un fort détachement ennemi qui, à la faveur d'un vif bombardement, tentait d'aborder nos lignes, a été repoussé par nos feux de mitrailleuses. Un autre coup de main ennemi sur nos positions au nord-ouest du Bonhomme a complètement échoué.
Les Anglais, malgré un violent bombardement, ont conservé toutes les positions prises par eux dans le secteur d'Ypres.
Les Russes ont encore accru le nombre de leurs prisonniers qui s'élève à 150.000 et à plus de 2000 pour les officiers. L'investissement de Czernowitz se fait encore plus étroit.
Les Italiens ont pris l'offensive près de Monfalcone, sur le front de l'Isonzo, et fait 500 prisonniers. Ils ont aussi capturé du matériel.
Nos avions de Salonique ont bombardé les campements bulgares sur la frontière grecque.

Samedi 17 juin
Sur la rive gauche de la Meuse, les Allemands ont lancé plusieurs contre-attaques sur les tranchées des pentes sud du Mort-Homme, conquises par nous. Toutes ces tentatives ont échoué sous nos feux. Nous avons fait, au total, 200 prisonniers dont 6 officiers.
Sur la rive droite, l'ennemi a dirigé une puissante action offensive contre nos positions au nord de l'ouvrage de Thiaumont, depuis la cote 304 jusqu'aux abords de la cote 310. Nos feux de mitrailleuses et d'artillerie ont brisé successivement toutes les attaques qui ont coûté des pertes élevées aux assaillants.
Plus à l'est, les Allemands, après un violent bombardement ont tenté une attaque sur nos tranchées à la lisière sud du bois de la Caillette. Nos tirs ont empêché l'ennemi de sortir de ses propres tranchées.
La canonnade s'accentue sur le front de Macédoine.
Les Russes ont pris 100 officiers et 14.000 soldats. Leurs nouveaux succès ont été particulièrement marqués dans la région au nord et au sud de Loutsk.
Les Italiens ont infligé deux sanglants échecs aux autrichiens au Coni Zugna (vallée de l'Adige) et au plateau d'Asiago.
M. Wilson a été proclamé candidat démocrate à la présidence des Etats-Unis et M. Marshall, candidat à la vice-présidence, par la convention de Saint-Louis.

Dimanche 18 juin
En Belgique, duel d'artillerie assez intense au cours de la nuit dans le secteur de Lombaertzyde.
Sur la rive gauche de la Meuse, bombardement continu de nos premières lignes à la cote 304 et de nos deuxièmes lignes dans la région de Chattancourt. Une attaque à la grenade sur la redoute d'Avocourt et sur nos postes avancés à l'ouest de la cote 304 a été repoussée.
Sur la rive droite, une attaque de nos troupes sur les positions allemandes au nord de la cote 321, nous a permis d'enlever quelques éléments de tranchées et de faire une trentaine de prisonniers. Violente lutte d'artillerie dans le secteur sud du fort de Vaux.
Combat de grenades en forêt d'Apremont. Nous bombardons les camps et organisations des Allemands à Montsec (est de Saint-Mihiel). Une de nos pièces à longue portée a tiré sur la gare de Vigneulles-lès-Hattonchâtel, où un incendie s'est déclaré.
Dans les Vosges, un coup de main à l'est de Thann nous a permis de ramener des prisonniers, sans pertes pour nous.
Bar-le-Duc a été bombardé à deux reprises par des avions ennemis : 4 morts et des blessés. Des avions ont bombardé aussi Pont-à-Mousson, mais sans résultat. Nous avons jeté 33 obus sur les gares de Longuyon, Montmédy, Audun-le-Roman.
Les Russes ont fait 1300 prisonniers et enlevé Radsivillof, près de la frontière galicienne.


défilé de Doukline

Lundi 19 juin
Au sud de la Somme, une forte reconnaissance ennemie, dirigée sur nos tranchées devant Fay, a dû se retirer en nous laissant des prisonniers.
En Argonne, combat assez vif à la grenade dans la région de Vauquois. Le tir de notre artillerie a allumé un incendie dans la gare de Challerange, où des mouvements de trains étaient signalés.
Sur la rive gauche de la Meuse, les Allemands , après un bombardement d'une extrême violence, ont attaqué à plusieurs reprises nos nouvelles positions du Mort-Homme. Bien qu'ils aient fait usage de jets de liquides enflammés, ils ont été repoussés avec des pertes sérieuses. Nous avons maintenu tous nos gains.
Sur la rive droite, les attaques ennemies au nord de l'ouvrage de Thiaumont, ont subi un sanglant échec. Un peu plus à l'est, nous avons repoussé une attaque à la grenade. Lutte d'artillerie dans le secteur de Souville.
Dans les Vosges, nous arrêtons une troupe allemande au sud-ouest de Carspach.
Nous abattons des avions ennemis près de Malancourt, près de Samogneux à Fresnes, à Septsarges près de Béthincourt. Deux fokkers ont été détruits près de Bezanges. Nous avons bombardé par avions la gare de Semide (Ardennes), les usines de Thionville, les établissements de Tergnier et d'Etain.
Les Allemands ont jeté des obus par air sur Pont-à-Mousson, Baccarat et Nancy. Bar-le-Duc a aussi reçu des bombes.
Les Russes ont occupé Czernowitz, où ils ont pris 1000 hommes à la tête du pont du Pruth. Sur le Styr, leurs prisonniers atteignent à 70.000.


Mardi 20 juin
Entre Avre et Oise, deux détachements ennemis, après un vif bombardement, ont tenté d'aborder nos lignes. Ils ont été repoussés à coups de grenades.
Sur la rive gauche de la Meuse, lutte d'artillerie intermittente (région de la cote 304) ; Et sur la rive droite, le bombardement a été violent au nord de l'ouvrage de Thiaumont et dans les secteurs de Vaux-Chapitre et de Souville.
Une escadrille ennemie a lancé de nombreux projectiles sur un village au sud de Verdun, où se trouvait un camp de prisonniers allemands. Plusieurs de ceux-ci ont été tués ou blessés.
Lutte de mines en Argonne (Bolante, Vauquois, Fille-Morte).
La ville de Kolomea, en Galicie, est menacée par les Russes.
La presse pangermaniste elle-même avoue sa déception et son désarroi en présence de l'offensive foudroyante de Broussiloff.
Le feld-maréchal de Moltke est mort subitement à Berlin.
La démobilisation grecque apparaît partielle.
Les Anglais ont opéré deux raids heureux, sur la Lys et près de Givenchy.
Pour faire face aux menaces mexicaines, le président Wilson a appelé 135.000 miliciens aux armes.

 

le général Boehm-Ermolli avec l'archiduc héritier d'Autriche 

le général Pflanzer-Baltin 
Mercredi 21 juin
Au sud de la Somme, un coup de main de l'ennemi dans la région de Lihons a complètement échoué.
Sur la rive gauche de la Meuse, l'ennemi a bombardé activement les pentes sud du Mort-Homme et la région de Chattancourt. Notre artillerie a partout répondu par des tirs de barrage et des contre-préparations efficaces.
Sur la rive droite, une attaque allemande prononcée contre nos positions au nord de la cote 321 a été repoussée par nos feux.
Les Russes ont attaqué les Autrichiens dans la région de Pinsk ; la situation de l'ennemi apparaît très difficile. L'armée austro-hongroise de Pflanzer est complètement isolée depuis la prise de Czernowitz. Elle serait même coupée en plusieurs tronçons.
Les Russes ont repoussé une offensive turque sur le front du Caucase.
Les Italiens avancent lentement mais sûrement sur le plateau d'Asiago. Ils se sont emparés d'une cote dominante, en capturant des prisonniers.
Vingt-sept combats aériens ont eu lien en une seule journée sur le front britannique. Un sous-marin anglais a abattu un hydravion allemand.
Des troubles ont éclaté à Aix-la-Chapelle. Le bourgmestre de Leipzig engage ses concitoyens à subir en silence les privations. La Saxe proteste contre le régime des douanes intérieures qui contribue à l'affamer.
Des bruits de crise ministérielle circulent à Athènes où M. Skouloudis déclare cependant de ne pas vouloir quitter le pouvoir.

 


Jeudi 22 juin
Au sud de la Somme, devant Drancourt, un détachement ennemi qui tentait d'aborder nos lignes, a été dispersé à coups de fusil.
Au nord-ouest de Reims, les Allemands, après avoir fait sauter deux mines, ont prononcé une attaque sur nos tranchées, à la cote 108 (sud de Berry-au-Bac). Enrayée par nos tirs de barrage, cette tentative a subi un échec complet.
Sur la rive gauche de la Meuse, une attaque allemande, dirigée contre les tranchées conquises par nous au sud du Mort-Homme, a été arrêtée par nos feux.
Sur la rive droite, après un bombardement violent par obus de gros calibre, qui a duré toute la journée sur la région cote 320 bois du Chapitre et du Fumin-le-Chenois, les Allemands ont attaqué nos positions à l'ouest et au sud du fort de Vaux. Nos tirs de barrage et nos feux de mitrailleuses ont, par deux fois, brisé les assauts de l'ennemi qui a enregistré de lourdes pertes.
Duel d'artillerie sur le front belge. Nos groupes de bombardement ont lancé 210 obus sur la gare d'Arnaville et 276 sur les établissements militaires de la gare de Metz.
Des bruits de crise ministérielle continuent à circuler à Athènes. Le roi a mandé M. Zaïmis, ancien président du Conseil au palais.

Vendredi 23 juin
Dans la région au sud de Lassigny, une forte reconnaissance allemande a attaqué un de nos postes avancés après une préparation d'artillerie. Repoussé, par nos feux, l'ennemi s'est dispersé.
Sur les deux rives de la Meuse, le bombardement par obus continue avec une extrême violence.
Sur la rive gauche, l'ennemi a dirigé ses feux sur la cote 304, le Mort-Homme et nos secondes lignes. Une attaque contre nos tranchées, entre la cote 304 et le ruisseau de Béthincourt, a été complètement arrêtée.
Sur la rive droite, des éléments de tranchée que nous avions perdus entre le bois Fumin et le Chenois ont été presque intégralement récupérés.
Le bombardement a pris un caractère de violence inouïe sur le front au nord de l'ouvrage de Thiaumont, le bois de Vaux-Chapitre et le secteur de Laufée.
Lutte d'artillerie intense en Woëvre.
Nos escadrilles ont bombardé les villes de Trèves, de Carlsruhe, de Mulheim (établissements militaires). Plusieurs fokkers ont été abattus par nous.
Les Russes ont repoussé tous les assauts d'Hindenburg dans la partie nord de leur front ; en Bukovine, ils ont occupé la ville de Radoutz.
Les alliés ayant remis une note comminatoire à la Grèce, le roi a renvoyé le cabinet Skouloudis et constitué un cabinet Zaïmis.
Le grand chérif de La Mecque s'est soulevé contre les Turcs.

  Samedi 24 juin
En Belgique, les tirs de destruction de nos batteries ont bouleversé les organisations ennemies dans la région des Dunes.
En Champagne, entre Maisons-de-Champagne et le Mont-Têtu, les Allemands ont attaqué trois fois nos tranchées sur un front de 1200 mètres. Ils ont été arrêtés par nos tirs de barrage. Quelques prisonniers sont restés entre nos mains.
Sur la rive gauche de la Meuse, deux attaques allemandes à la grenade ont échoué sous nos feux de mitrailleuses. Bombardement intense de nos deuxièmes lignes.
Sur la rive droite, à la suite de violentes réparations d'artillerie les Allemands ont dirigé une série d'attaques offensives à grande envergure sur un front de 5 kilomètres depuis la cote 321 jusqu'à l'est de la batterie de Damloup. Les attaques se sont succédé avec un acharnement extrême, en dépit des pertes énormes que nous infligions à l'ennemi. Entre la cote 321 et la cote 320, les Allemands ont réussi à enlever nos tranchées de première Ligne et l'ouvrage de Thiaumont. Un puissant assaut allemand, qui était parvenu jusqu'au village de Fleury, a été refoulé par une vive contre-attaque. D'autres assauts sur les bois de Vaux-Chapitre, du Fumin et la batterie de Damloup ont été brisés.
Nos aviateurs ont bombardé les gares de Grandpré, de Nantillois et d'Audun-le-Roman.
Les Russes livrent un violent combat sur le canal d'Oghinski ; ils progressent en Bukovine.
La pression italienne sur les Autrichiens s'accentue au plateau d'Asiago.

 


Dimanche 25 juin
Le combat a continué avec violence sur la rive droite de la Meuse. Nos contre-offensives nous avaient permis de reprendre, dans la région de la cote 321 et de la cote 320, une grande partie du terrain perdu et de refouler l'ennemi jusqu'aux abords de l'ouvrage de Thiaumont. Mais à son tour, l'ennemi a pu pénétrer dans quelques maisons du village de Fleury. La lutte a été très vive aussi dans les secteurs du bois de Fumin et du Chenois. Les Allemands ont engagé contre nous plus de six divisions.
Sur la rive gauche de la Meuse, la journée a été relativement calme, sauf dans la région de la cote 304 où nos positions ont été bombardés par un tir lent et continu.
Lutte d'artillerie sur le front belge.
La bataille continue très dure entre Russes et Allemands dans la région comprise entre Loutsk et Vladimir-Volynski. Nos alliés ont conquis les deux tiers de la Bukovine et Pflanger est acculé aux Carpathes et à la frontière roumaine.
L'armée grecque a été complètement démobilisée.

Lundi 26 juin
Sur la rive gauche de la Meuse, une attaque allemande sur nos tranchées des pentes sud du Mort-Homme a été arrêtée par nos feux.
Sur la rive droite, les combats se sont poursuivis dans le secteur de l'ouvrage de Thiaumont où nos contre-attaques nous ont permis d'enlever quelques éléments de tranchées à l'ouest de l'ouvrage. Nous avons réalisé quelques progrès à la grenade dans le village de Fleury. Le bombardement s'est maintenu très intense dans les différents secteurs de la rive droite.
Au nord-est de Pont-à-Mousson, une forte reconnaissance ennemie a été dispersée dans le bois Cheminot.
Dans les Vosges, une attaque allemande a échoué dans la vallée de la Save.
Des avions allemands ont lancé des bombes sur Lunéville, Baccarat et Saint-Dié. Il en a été pris acte en vue de représailles.
Les Russes ont pris Kimpolung et sont devenus maîtres par conséquent de toute la Bukovine. Ils ont eu au centre, un succès à Tchartorysk et ont fait 800 prisonniers aux Allemands.
Le cabinet Zaïmis a donné l'ordre de surveiller les sous-marins allemands qui essaient de stationner sur le littoral.

Mardi 27 juin
En Argonne, à la Fille-Morte, nous avons repoussé une tentative de l'ennemi.
En Champagne, notre artillerie a bouleversé les organisations ennemies au nord de Ville-sur-Tourbe.
Sur la rive gauche de la Meuse, duel d'artillerie particulièrement violent dans la région du Mort-Homme.
Sur la rive droite, une attaque prononcée sur nos positions à l'ouest de l'ouvrage de Thiaumont a complètement échoué sous nos tirs de barrage et nos feux d'infanterie. Au cours d'une opération locale entre le bois Fumin et le Chenois, nous avons enlevé quelques éléments de tranchées ennemies.
Dans les Vosges, les tirs de nos batteries sur les positions allemandes à l'est de la Chapelotte, ont provoqué l'explosion de deux dépôts de munitions.
Le croiseur auxiliaire italien Ville de Messine et le torpilleur français Fourche ont été coulés par un sous-marin autrichien dans le canal d'Otrante.
Les Italiens ont remporté une grande victoire sur le plateau des Sept-Communes. Ils ont repris Asiago.
Les Russes ont repoussé toutes les attaques de Hindenburg dans la partie nord de leur front. Ils ont avancé à l'ouest de Bouchatch et poussé les Autrichiens vers la frontière de Transylvanie.

Mercredi 28 juin
En Argonne, dans la région de Bolante, nous avons occupé la lèvre sud d'un entonnoir provoqué par l'explosion d'une mine allemande.
Sur la rive gauche de la Meuse, une attaque de nuit à la grenade, dirigée par l'ennemi sur une de nos tranchées, à l'ouest de la côte 304, a été aisément repoussée.
Sur la rive droite, des opérations locales nous ont permis d'élargir nos progrès dans la région de l'ouvrage de Thiaumont. Les Allemands ont procédé à une attaque sur la partie du village de Fleury que nous occupons. Ils ont été complètement repoussés.
Sur les Hauts-de-Meuse, une tentative à la grenade sur nos positions, près de Mouilly, a échoué sous nos feux.
L'artillerie anglaise s'est montrée très active sur le front du Nord. Les tranchées ennemies ont été endommagées sur plusieurs points. Quatre grosses explosions s'y sont produites entre Pogières et Montauban (Somme). Le bombardement a été particulièrement vif près de Longueville, Gommecourt Givenchy-en-Gohelle, près de Loos, de Wyschaete et de Wailly. Les pertes allemandes sont considérables. Plusieurs raids heureux ont été accomplis par nos alliés. Six drachens au total ont été abattus.
Les ambassadeurs alliés ont présenté leurs félicitations au gouvernement italien pour les succès qu'a remportés le général Cadorna.
Le conseil des ministres français a ratifié la décisions prises à la conférence des alliés.
Le butin des Russes monte à plus de 200.000 officiers et soldats.
Le duc de Devonshire a été nommé gouverneur général du Canada.
Une insurrection a éclaté au Monténégro contre l'Autriche.
Le chérif de la Mecque a mobilisé trois armées contre les Turcs.
M. Roosevelt a publié un manifeste en faveur de M. Hughes, qui fut son concurrent heureux à la candidature républicaine à la présidence des Etats-Unis.

 
 
Au moment où les Autrichiens viennent de subir une défaite écrasante sur le front oriental, cette carte postale, répandue à profusion dans les empires centraux et qui représente l'empereur priant pour le succès
 
Jeudi 29 juin
En Champagne, après une vive préparation d'artillerie, les Allemands ont réussi à pénétrer dans quelques-uns de nos petits postes, vers le saillant de Tahure. Ils en ont été chassés peu après par nos contre-attaques.
Sur la rive gauche de la Meuse, bombardement continu par obus de gros calibre des secteurs d'Avocourt et de Chattancourt. Des préparatifs d'attaques signalés dans les tranchées allemandes à l'est de la cote 304 ont avorté sous nos tirs d'artillerie.
Nous avons fait quelques progrès à la grenade au nord de la cote 321 et aux abords de l'ouvrage de Thiaumont.
Les patrouilles britanniques ont pénétré en plusieurs points des tranchées ennemies en infligeant à l'adversaire des pertes sensibles. Près d'Angres, un de ces raids a trouvé les tranchées allemandes fortement endommagées par le bombardement. Un autre, particulièrement heureux, a été exécuté près de la route Vermelles-la Bassée où ont été faits 46 prisonniers.

Vendredi 30 juin
Nos troupes ont effectué un coup de main sur une tranchée allemande au nord-ouest de Sapigneul (entre Soissons et Reims), détruisant des abris et ramenant des prisonniers.
En Champagne, vers Tahure et à l'ouest de la butte du Mesnil, un coup de main heureux nous a permis de nettoyer des tranchées ennemies de première ligne et de pénétrer, en plusieurs points jusqu'à la deuxième ligne, où nous avons fait sauter plusieurs abris.
Sur la rive gauche de la Meuse, après un violent bombardement qui s'est étendu de la cote 304 au bois d'Avocourt, les Allemands ont prononcé une forte attaque sur nos positions â l'ouest de la cote 304. Ils ont été repoussés par nos feux d'infanterie et nos tirs de barrage.
Sur la rive droite, ils ont attaqué nos positions au nord-ouest de l'ouvrage de Thiaumont. Ils ont subi un échec complet.
Un grand nombre de reconnaissances anglaises ont pénétré dans les tranchées ennemies sur divers points du front britannique. Toutes ces entreprises ont réussi et ont coûté à l'ennemi des pertes importantes. Nos alliés ont fait des prisonniers et enlevé du matériel. Les tranchées ennemies ont été très endommagées en divers endroits.
Les Russes ont fait à nouveau 10.000 prisonniers.
Les Autrichiens avouent qu'ils ont dû se replier au sud de Kolomea.
Liebknecht a été condamné à 30 mois de servitude pénale.