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Lundi 1er juillet Au sud de l'Aisne, nous avons attaqué depuis le sud d'Ambleny jusqu'à l'est de Montgobert, dans le dessein d'enlever à l'ennemi les places d'armes qu'il avait aménagées dans cette région. Sur un front de sept kilomètres, nos troupes ont pénétré dans les organisations allemandes, enlevé Fosses-en-Haut, Laversine et les hauteurs au nord-ouest, Cutry, et ont porté leur ligne aux abords ouest de Saint-Pierre-Aigle, ainsi que sur la croupe au sud de ce village. Notre avance atteint, sur certains points deux kilomètres et faisons plus de 1060 prisonniers. Les attaques que les Allemands ont ensuite tentées pour nous reprendre notre gain ont été à chaque fois repoussées. Notre nouvelle ligne a été intégralement maintenue. Au sud-ouest de Reims, vif combat dans le secteur de la montagne de Bligny. Les troupes italiennes ont refoulé des détachements ennemis qui avaient réussi momentanément à prendre pied dans leurs secteurs avancés. Les Américains ont fait une quarantaine de prisonniers à l'ouest de Montdidier. Les Anglais ont réussi une opération de détail sur un front d'environ trois milles et demi à l'est de la forêt de Nieppe. Ils ont avancé leur ligne d'un mille en moyenne et capturé plus de 400 prisonniers, 2 canons et 22 mitrailleuses. Ils ont enlevé les hameaux de l'Epinette-Verte, Rue et la Becque. Les troupes australiennes ont attaqué et enlevé plusieurs postes à l'ouest de Merris, faisant 43 prisonniers et capturant 6 mitrailleuses. |
Mardi 2 juillet Grande activité d'artillerie entre l'Ourcq et la Marne et dans la région à l'est de Reims. Les aviateurs britanniques ont attaqué l'aérodrome allemand de Frescaty, mais la mauvaise visibilité n'a pas permis d'observer les résultats. Ils ont attaqué également et avec succès, malgré de mauvaises conditions atmosphériques, la Badische Anilin und Soda Fabrik, à Mannheim. Des grosses bombes ont été lancées : six d'entre elles ont éclaté sur l'usine. Cinq aéroplanes allemands ont attaqué l'escadrille assaillante au-dessus de l'objectif. Trois aéroplanes allemands ont été contraints d'atterrir : deux d'entre eux étaient désemparés. Tous les avions anglais sont rentrés. Sur le front occidental, 17 aéroplanes allemands ont été abattus, et 6 autres contraints d'atterrir, désemparés. Les avions et ballons britanniques ont coopéré avec l'artillerie, réglant efficacement le tir contre les batteries et les dépôts de munitions ennemis. Un grand nombre d'explosions et d'incendies a été constaté. Des photographies ont été prises et de nombreuses reconnaissances faites de jour et de nuit. 22 tonnes d'explosifs ont été lancées en un jour sur différents objectifs; 14 tonnes et demie ont été lancées au cours de la journée suivante. Nos équipages de chasse ont abattu 15 avions et mis 19 autres appareils hors de combat. Nos bombardiers ont jeté 47 tonnes d'explosifs ou de projectiles sur les champs d'aviation de la Somme et 5 tonnes et demie sur des troupes allemandes concentrées autour de Cutry. |
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Vendredi 5 juillet Entre Oise et Aisne, nous avons exécuté une opération locale au nord de Moulin-sous-Touvent. Nos troupes ont enlevé les positions ennemies sur un front de 3 kilomètres et une profondeur atteignant 800 mètres en certains points. Le chiffre des prisonniers est de 457 dont 7 officiers. Nous avons capturé 30 mitrailleuses. A l'ouest de Château-Thierry, une contre-attaque ennemie dans la région de Vaux a échoué sons nos feux. Des prisonniers sont restés entre nos mains. D'autres tentatives allemandes au nord-est de Moncel et en Haute-Alsace n'ont obtenu aucun résultat. Sur le front britannique, les Allemands, après un violent bombardement, ont attaqué et repris la plus grande partie du terrain que nos alliés avaient gagné il y a quelques jours dans une action de détail. Les Anglais ont exécuté des coups de main heureux dans le voisinage de Boyelle, Moyenneville et Merris. Chacun d'eux leur a valu quelques prisonniers. En Macédoine, un coup de main ennemi a été repoussé avec des pertes sérieuses, après une lutte corps à corps. Les Italiens ont continué à progresser sur la basse Piave, malgré les difficultés du terrain. Ils ont capturé 1900 prisonniers, dont 45 officiers, bon nombre de mitrailleuses et des canons de tranchées. Dans la région du Grappa, ils ont contenu une contre-attaque ennemie au sommet du val San Lorenzo; le nombre total des prisonniers monte ici à 25 officiers et 596 hommes. Les troupes françaises ont fait un brillant coup de main sur le plateau d'Asiago à Zocchi. |
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Lundi 8 Juillet. Activité moyenne des deux artilleries, plus vive au sud de l'Aisne, notamment dans les régions de Cutry et de Montgobert. A l'ouest de Bussiares, nous avons exécuté un coup de main et ramené des prisonniers. Le nombre total des prisonniers faits par les Anglais dans la région d'Hamel dépasse 1500, dont 40 officiers. Nos alliés ont encore fait une opération heureuse sur un front de trois kilomètres au nord-est de Villers-Bretonneux. Ils continuent ainsi à rectifier leur ligne sur la Somme et à enlever aux Allemands certains points dont la possession pouvait faciliter de leur part une offensive nouvelle. Les aviateurs britanniques ont coopéré à ces entreprises, en mitraillant les positions ennemies et en lançant des bombes sur les troupes allemandes. Ils ont détruit 11 appareils allemands, tandis que 10 autres étaient forcés d'atterrir, désemparés. Ils ont lancé 30 tonnes de bombes. Les Italiens ont repoussé plusieurs violentes contre-attaques des Autrichiens sur la basse Piave. Ils ont élargi leur occupation au sud-est de Chiesa Nuova et au nord de Cava-Zuccherina, capturant en tout 820 prisonniers nouveaux, des canons lourds et un grand nombre de mitrailleuses. Au nord-est du Grappa, ils ont pénétré dans les positions adverses à la tête du Val Calcine. Une trentaine de prisonniers, dont 50 officiers et 6 mitrailleuses sont restés entre leurs mains. Ils ont repoussé deux offensives au plateau d'Asiago, abattu 10 avions et 2 ballons captifs. |
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Mardi 16 juillet Après une violente préparation d'artillerie, les Allemands ont attaqué depuis Château-Thierry jusqu'à la Main-de-Massiges, sur un front de 80 kilomètres. La lutte a été d'une extrême violence. A l'ouest de Reims, des combats acharnés ont eu lieu autour de Reuilly-Courthezon, Vasly. L'ennemi a réussi à s'infiltrer au sud de la Marne, entre Dormans et Fossoy. Une contre-attaque des Américains a refoulé les Allemands qui avaient franchi le fleuve à l'ouest du Fossoy. Entre Dormans et Reims, nos troupes et les troupes italiennes résistent sur une ligne Châtillon-s.-Marne, Cuchery, Marfaux, Bouilly. A l'est de Reims, de Sillery à Massiges, nos contingents ont opposé une défense irréductible. La ligne passe par Prunay, les Marquises, au nord de Prosnes et de Souain. Les Anglais ont avancé leur ligne en Flandre, à l'est du lac de Dickebusch, sur un front de deux kilomètres. Ils ont fait 296 prisonniers, capturé quelques mitrailleuses ainsi que du matériel. Leurs pertes ont été légères. Ils ont amélioré leurs positions légèrement au sud de Villers-Bretonneux et fait quelques prisonniers. D'autres ont été également capturés dans un raid heureux aux environs d'Ayette. Activité d'artillerie au sud d'Arras, au nord de Béthune et dans le secteur de Locre. Les troupes anglo-indiennes ont fait 50 prisonniers à l'est du Jourdain, en Palestine. |
Mercredi 17 juillet La bataille a continué sur le front de Champagne, mais en affectant plutôt l'aspect d'une série de violentes actions locales, les Allemands étant quelque peu fatigués. Bataille acharnée au sud de la Marne. Les forces ennemies qui avaient passé la rivière, ont tenté d'en remonter le cours. Nos troupes ont ralenti cette poussée par une défense pied à pied et ont maintenu les Allemands sur la ligne Oeuilly-Leuvrigny. Nous avons contre-attaqué sur le front Saint-Agnan-la Chapelle-Monthodon où, avec les Américains, nous avions fait la veille un millier de prisonniers. Nous avons enlevé ces deux localités, et reporté nos lignes sur les hauteurs qui dominent la vallée de la Marne, dans la région de la Bourdonnerie et de Clos-Milon. Entre la Marne et Reims, les troupes franco-italiennes ont repoussé plusieurs tentatives de l'ennemi et conservé leurs positions. A l'est de Reims, les Allemands ont repris leurs attaques après des préparations d'artillerie. Une puissante tentative en direction de Beaumont-sur-Vesle n'a pas réussi à déboucher de Prunay. Deux attaques ennemies ont échoué dans le secteur de la Suippe. Vive action au nord de Prosnes et à l'est de Tahure où tous les efforts allemands ont été brisés avec de lourdes pertes. Les troupes néo-zélandaises ont réussi un raid près d'Hébuterne. Dans la région de Vetrenik, les troupes Serbes ont exécuté avec succès un coup de main dans les tranchées bulgares. En Albanie, sur la rive droite du Devoli, nous avons occupé les villages de Rostani, Bostani, Vina, et poussé nos reconnaissances jusqu'au cours de la Holta. 620 prisonniers ont été capturés. Sur le front italien, activité de combat au nord de Grappa. Nos alliés ont capturé 3 officiers et 91 hommes. Ils ont mis en fuite deux postes ennemis et abattu 12 avions ennemis. Le comte Burian, ministre des Affaires étrangères austro-hongrois, a lancé, sous forme indirecte, un nouvel appel à la paix. |
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Samedi 27 juillet Nos troupes ont occupé Villemontoire après une lutte acharnée, fait 200 prisonniers, et pris 20 mitrailleuses. Plus au sud, Oulchy-le-Château est tombé entre nos mains. Nous avons progressé à l'est de la ville et capturé 4 canons. An sud de l'Ourcq, nous avons fait plusieurs centaines de prisonniers. Plusieurs villages au nord de la Marne (région de Dormans) ont été enlevés par nos troupes. En Champagne, à l'est de Reims, nous avons progressé d'environ 1500 mètres sur un front de 20 kilomètres et réoccupé nos anciennes positions d'avant l'offensive allemande. La Main de Massiges est à nous. 1100 prisonniers ont été capturés dans cette région. Les Allemands ont attaqué le front anglais dans le secteur d'Hébuterne, sous la protection d'un immense tir de barrage. Ils ont été repoussés avec de lourdes pertes, laissant 30 prisonniers aux mains de nos alliés. Ils ont déclanché une forte attaque locale contre la ligne conquise à Meteren par les forces britanniques. Ils ont été rejetés après un violent combat. Un détachement anglais a fait incursion dans un poste de mitrailleuses du secteur de Merris. Activité de l'artillerie ennemie dans la vallée de la Somme et dans le secteur de Boyelles. |
Dimanche 28 juillet Sur la rive droite de la Marne, nos troupes ont poussé leurs lignes au nord de Port-à-Binson. Sur le front de Champagne, nous avons exécuté une opération locale dans la région au sud du mont Sans-Nom et réalisé une avance d'un kilomètre sur un front de 3 kilomètres environ. Deux cents prisonniers, dont sept officiers sont tombés entre nos mains. Sept avions ennemis ont été abattus ou forcés d'atterrir par notre aviation et dix-huit par l'aviation britannique, travaillant en liaison avec la nôtre. Nous avons, pour notre part, jeté plus de 38 tonnes de projectiles, de nuit et de jour, sur les gares, voies de communication, hangars, dépôts de munitions et parcs de la zone arrière de la bataille. Des incendies et des explosions ont été observés. Les bombardiers britanniques ont effectué également plusieurs expéditions et lancé quatre tonnes de projectiles sur Bazoches, Fère-en-Tardenois et Mont-Notre-Dame. Les Américains, entre Ourcq et Marne, ont capturé le Charmel; dans la région de Verdilly. Ils ont abattu un avion ennemi. Les patrouilles anglaises ont pénétré dans les lignes ennemies aux environs de Sailly-Laurette, Neuville-Vitasse, Arleux-en-Cohelle et Lens, et ramené plusieurs prisonniers. Activité de l'artillerie ennemie entre la Somme et l'Ancre, et aussi dans le secteur de la Bassée. Un croiseur auxiliaire et un contre-torpilleur anglais ont été coulés. Les aviateurs alliés ont bombardé les gares de Pforzheim et d'Offenbourg. |
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