Samedi 1er juillet
En Belgique, à la suite d'une préparation d'artillerie, les Allemands ont attaqué un saillant de notre ligne aux abords de la route de Nieuport à Lombaertzyde. Notre contre-attaque, aussitôt déclanchée, les a rejetés d'un élément de tranchée où ils avaient pris pied.
Entre Chaumes et Roye, une forte reconnaissance allemande, prise sous notre feu, a été dispersée avant qu'elle ait pu aborder nos tranchées. Entre Oise et Aisne, deux autres patrouilles ont subi le même sort, devant Quennevières et au nord de Vingré.
En Champagne, une petite attaque ennemie à la grenade, sur nos postes avancés à l'ouest de la butte du Mesnil a été aisément repoussée.
Sur la rive gauche de la Meuse, les Allemands ont multiplié leurs actions offensives sur nos positions, depuis le bois d'Avocourt j'usqu'à l'est de la cote 304. Entre le bois d'Avocourt et la cote 304, toutes leurs tentatives ont été brisées. A l'est de la cote, ils auraient réussi à s'emparer d'un ouvrage fortifié de notre première ligne, mais ils en ont été délogés ensuite.
Sur la rive droite, après une série d'attaques et de contre-attaques de la part de l'ennemi, nous nous sommes rendus totalement maîtres de l'ouvrage de Thiaumont.
Les Russes ont pris Kolomea et fait 10000 prisonniers.
Les Italiens, avançant sur tout le front, ont capturé 1400 Austro-Hongrois.

 


 
Dimanche 2 juillet
L'offensive, après le violent bombardement des jours précédents, a été prise sur un front de 40 kilomètres par les troupes françaises et anglaises en jonction. Les alliés se sont emparés de la première ligne ennemie en faisant un grand nombre de prisonniers.
Au nord de la Somme, nous nous sommes établis aux abords du village de Hardecourt et aux lisières du village de Curlu où le combat continue.
Au sud de la Somme, les villages de Dompierre, Pecquincourt, Boussu, Fay, sont tombés entre nos mains. Nous avons capturé - indépendamment des captures anglaises - 3500 Allemands non blessés.
Quatre attaques allemandes ont échoué sur la rive gauche de la Meuse.
Sur la rive droite, après avoir reperdu l'ouvrage de Thiaumont, nous l'avons repris.
Nos avions ont bombardé les gares de Nesle et Roye, une fabrique de munitions près de Noyon. Un fokker a été abattu dans la forêt de Bezanges.
Les Allemands, exécutant leurs menaces, ont commencé à restreindre leurs importations en Suisse.


Groupe d'officiers allemands prisonniers : celui de gauche, la face rasée, est un officier supèrieur 

Dans le village de Dompierre, pris le 1er juillet : transport de piquets et de fils de fer barbelés pour établir des réseaux de défense
 
Lundi 3 juillet
Dans une première phase des opérations, les Allemands ont contre-attaqué nos nouvelles positions, au nord de la Somme. Ils ont été repoussés. Nous avons enlevé Curlu, Frise, plusieurs autres points et entamé la seconde ligne ennemie, aux approches de Péronne, sur les deux rives de la Somme. Le nombre total des prisonniers faits par nous est de 6000 dont environ 150 officiers. Nous avons capturé également des canons et du matériel.
Les Anglais se sont emparés des villages de Montauban et de Mametz, qu'ils ont gardés en dépit des contre-attaques allemandes. Ils ont enlevé Fricourt. Ils ont fait 2500 prisonniers au cours des deux premières journées d'offensive. Ils ont opéré un certain nombre de reconnaissances heureuses dans leurs secteurs du Pas-de-Calais.
Nous avons fait un coup de main heureux sur les pentes est du Mort-Homme; nous avons repoussé toutes les attaques dirigées contre l'ouvrage de Thiaumont.
Nous avons bombardé par avions les gares de Longuyon, Dun, Amagne, Lucquy. Les Allemands ont tiré avec des pièces à longue portée dans les directions de Nancy et de Belfort. Leurs aéroplanes ont opéré sur Lunéville.

 
Mardi 4 juillet
Au sud de la Somme, nos troupes se sont emparées du bois du Chapitre, du village de Feuilleres, de la puisante organisation allemande d'Assevillers, de la seconde position allemande jusqu'aux abords d'Estrées. Nous avons ensuite dépassé cette seconde position, prenant Buscourt et Flaucourt, gagnant plus de 5 kilomètres en profondeur.
Nous avons dispersé par nos feux d'arlillerie des détachements de renforts ennemis. Le chiffre de nos prisonniers valides dépasse 8000. Nous avons capturé un certain nombre de batteries: 7 ont été comptées jusqu'à présent, dont 3 d'artillerie lourde.
Sur la rive droite de la Meuse, nous avons perdu puis repris l'ouvrage de Damloup.
Les Anglais sont entrés dans la Boisselle, capturant 400 Allemands, et, après un brillant combat, forcent le reste de la garnison à capituler. Ils ont progressé sur divers autres points du champ de bataille.
Les Russes ont pris 2000 Autrichiens à l'ouest de Kolomea. Ils ont brisé l'offensive ennemie en Volhynie.

Mercredi 5 juillet
Au sud de la Somme, malgré le mauvais temps, nous avons étendu au cours de la journée nos positions vers le sud et vers l'est. Nous avons pris les bois entre Assevillers et Barleux, ainsi que le village de Belloy-en-Santerre. Estrées est également tombé presque totalement en notre pouvoir. Nous y avons fait 500 prisonniers.
Canonnade sur la rive gauche de la Meuse, dans la région d'Avocourt et de la cote 304.
Sur la rive droite, les Allemands ont dirigé toute une série d'attaques sur l'ouvrage de Thiaumont qu'ils ont fini par réoccuper. Nos troupes demeurent aux abords immédiats de l'ouvrage. Nous avons réalisé des progrés aux lisières sud-est du bois Fumin.
Nous avons repoussé une attaque près d'Aspach, en Haute-Alsace.
Les Anglais ont cédé un peu de terrain au nord de la Somme, près de la Boisselle, mais ils en ont gagné à peu de distance de là.
Les Russes ont capturé 50 officiers allemands, 2700 hommes et 11 canons près de Baranovitchi.

Jeudi 6 juillet
Au nord de la Somme, nos troupes ont progressé à l'est du village de Curlu. Elles ont enlevé la seconde position allemande sur un front de 2 kilomètres de depuis la route de Cléry à Maricourt jusqu'à la rivière. Plus à l'est encore, nous avons attaqué et pris par un vif combat le village de Hem et la ferme de Monacu. 3 officiers et 300 hommes sont restés entre nos mains.
Au sud de la Somme, nous avons repoussé les contre-attaques dirigées par l'ennemi sur Belloy-en-Santerre, et rejeté les Allemands de la partie du village d'Estrées qu'ils occupaient encore. 200 prisonniers ont été fait dans un moulin au nord de cette localité. Entre Belloy et Estrées, nous nous sommes rendus maîtres de tous les boyaux. Sur 10 kilomètres, nous avons toute la seconde position allemande.
Attaques allemandes repoussées sur la rive gauche de la Meuse. Canonnade sur la rive droite.
En Lorraine, un coup de main ennemi échoue dans la région de Saint-Martin, à l'est de Lunéville.
Les Anglais ont lutté vigoureusement entre l'Ancre et la Somme, en réalisant quelques progrès. Le chiffre de leurs prisonniers est porté à 6000.
Succés russes près de Tchartoryisk et de Kolki.

Vendredi 7 juillet
L'ennemi a tenté de réagir contre notre offensive sur les deux rives de la Somme. Il a été partout repoussé avec des pertes très sensibles. Deux compagnies prises en enfilade par nos mitrailleuses dans un boyau au nord-ouest de Berny, ont été anéanties. Le nombre des canons capturés par nous est de 76, les mitrailleuses prises sont plusieurs centaines.
Sur la rive gauche de la Meuse, activité soutenue des deux artilleries dans le secteur de Chattancourt.
Sur la rive droite, l'ennemi a bombardé violemment le bois Fumin, la batterie de Damloup et la Laufée; au nord de Lamorville, nous avons fait sauter un dépôt de munitions allemand.
En Alsace, dans la région de Brunhaupt, un de nos détachements a pénétré dans la tranchée allemande, qu'il a trouvée pleine de cadavres.
Les Anglais ont progressé près de Thiepval et effectué des raids heureux au sud du canal de la Bassée, et près d'Hulluch.
Les Russes ont fait 5500 prisonniers sur le Styr. Ils ont pénétré près de Riga dans les premières tranchées de Hindenburg, repoussé en Galicie, les Autrichiens au sud du Dniester, et coupé la voie ferrée qui va de Delatyn en Hongrie par les Carpathes.

  Samedi 8 juillet
Entre Oise et Aisne, un coup de main de l'ennemi dirigé sur une de nos tranchées près de Moulin-sous-Touvent a échoué.
Sur la rive droite de la Meuse, lutte violente dans la région de l'ouvrage de Thiaumont. Les attaques allemandes ont été toutes repoussées finalement et nous restons dans le voisinage immédiat de l'ouvrage. Les pertes de l'ennemi sont sérieuses. Bombardement dans le secteur au nord de Souville.
L'infanterie anglaise a continué sa progression en marquant des succès importants. Elle a pris d'assaut, au sud de Thiepval un ouvrage puissamment fortifié, dit la redoute de Leipzig.
Plus au sud, une brigade anglaise a enlevé de vive force 500 mètres de tranchées de première ligne et les défenses de l'ennemi devant Ovillers.
A l'est de la Boisselle, progression britannique sur un front de 1800 mètres et une profondeur de 500. Progression encore au nord de Fricourt. Une attaque de la garde prusienne à l'est de Contalmaison a été repoussée avec des pertes énormes. L'ennemi a laissé 700 prisonniers aux mains de nos alliés. Ceux-ci ont pris et reperdu Contalmaison.
Les Russes ont fait 19000 prisonniers en deux jours, progressant vers Baranovitchi, Kolki, sur le Dniester et dans les Carpathes.
La Russie et le Japon ont signé un traité d'alliance où ils s'engagent à associer leurs forces pour combattre toute atteinte à leurs intérêts respectifs en Extrême-Orient.

Dimanche 9 juillet
Nos troupes ont enlevé après un brillant assaut, en trente-cinq minutes, le village de Hardecourt où nous avons fait 260 prisonniers (nord de la Somme). Un coup de main heureux sur Belloy-en-Santerre nous a valu de faire 360 prisonniers. 50 prisonniers ont été capturés à l'est d'Estrées dans les boyaux où nous avons progressé à la grenade. Un détachement ennemi a été dispersé près de Lassigny.
Violente canonnade sur les deux rives de la Meuse.
En Lorraine, nous avons nettoyé un poste allemand près de Bezange.
Les Anglais se sont renforcés entre Ancre et Somme, sur les positions conquises; ils ont bombardé les tranchées ennemies vers Gommecourt.
Les Russes ont encore progressé autour de Kolki sur la voie ferrée de Sarny à Kovel, en enlevant des canons. Sur la Strypa inférieure, ils ont fait plus de 10000 prisonniers autrichiens dont 270 officiers. La lutte se poursuit très âpre et avec des fluctuations vers le lac Narotch et près de Baranovitchi.
Un bataillon français a mis en échec deux bataillons allemands dans le secteur de Doiran en Macédoine.
Le cabinet grec se préoccupe vivement de l'agitation militaire provoquer par les antivenizelistes.

Lundi 10 juillet
Le chiffre des prisonniers capturés à Hardecourt, au nord de la Somme, atteint 633.
Au sud de la Somme, nous avons engagé une action offensive à l'est de Flaucourt, sur un front de 4 kilomètres environ, depuis la rivière jusqu'au nord de Belloy-en-Santerre. Sur toute la ligne d'attaque, nos troupes ont enlevé les positions ennemies sur une profondeur de 1 à 2 kilomètres. Nous nous sommes emparés du village de Biaches et nous avons établi nos positions sur une ligne qui va de ce village jusqu'aux abords de Barleux. Au cours de ces actions, nous avons fait 300 prisonniers.
Sur les deux rives de la Meuse, activité d'artillerie dans les secteurs de Fleury et du bois Fumin.
A l'ouest de la forêt d'Apremont, deux coups de main de l'ennemi ont été repoussés.
Dans le Vosges, après un vif bombardement, l'ennemi a attaqué un de nos ouvrages au sud du col de Sainte-Marie; cette tentative a échoué.
Les Anglais ont poursuivi leur progression dans les environs d'Ovillers.
Les Russes ont fait 12000 prisonniers dans la région entre Styr et Stohkod, menaçant Kovel. D'autre part, ils ont occupé Delatyn au débouché des Carpathes.
Les Italiens ont obtenu quelques avantages dans le Trentin.

 


Mardi 11 juillet
Au sud de la Somme, nous avons réalisé des progrès dans la région comprise entre Biaches et Barleux et aux abords de ce dernier village. Aux lisières de Biaches, nous avons enlevé un fortin, capturant 113 officiers et soldats. Au sud-est de Biaches, nous avons, par une brillante attaque pris la cote 97 qui domine la rivière, ainsi que la ferme de la Maisonnette, située au sommet. Un petit bois, au nord de la Maisonnette, est également tombé entre nos mains.
En Champagne, deux coups de main ont été réussis par nous au sud-est et à l'ouest de Tahure. A l'ouest de la butte du Mesnil, nous avons saisi et organisé sur 500 mètres environ une tranchée allemande.
Au Four-de-Paris, nous avons nettoyé à la grenade une tranchée ennemie.
Sur le front nord de Verdun, l'artillerie ennemie, énergiquement contrebattue par la nôtre, a bombardé avec une extrême violence les régions de Froide-Terre, de Fumin et du bois Fleury.
Nous avons abattu quatre avions allemands sur la Somme.
Les Allemands, après six violentes et coûteuses attaques, ont réussi à pénétrer dans le bois des Trônes (nord de la Somme), mais les Anglais ont pris pied dans le bois de Mametz, à l'ouest; ils ont également progressé à l'est d'Ovillers et de la Boisselle. Ils ont abattu un avion allemand.

Mercredi 12 juillet
Notre front, sur les deux rives de la Somme, a été calme. Le chiffre de nos prisonniers, au cours des deux derniers jours, est monté à 1300.
Activité d'artillerie sur la rive gauche de la Meuse.
Sur la rive droite, les Allemands, après avoir encore intensifié leur bombardement, ont donné une série d'assauts à nos lignes. Plusieurs fois repoussés et décimés, ils ont pris pied finalement dans la batterie de Damloup et dans le bois Fumin.
Un coup de main ennemi a échoué à l'ouest de Pont-à-Mousson.
En Lorraine, à l'est de Reillon, les Allemands ont pénétré sur 200 mètres dans notre première ligne. Une autre de leurs tentatives a échoué au nord-est de Vého.
Dans les Vosges, ils ont été arrêtés au sud de Lusse tandis que nous faisions une opération heureuse au nord de la Fontenelle.
Les Anglais ont attaqué et pris Contalmaison, où ils ont capturé 189 Allemands. Ils y ont aussitôt repoussé une contre-attaque. Ils ont ensuite occupé la plus grande partie du bois Mametz, où ils ont enlevé un gros obusier, 3 canons et 296 hommes.
Ils ont repris la presque totalité du bois des Trônes, en sorte que sur un front de 13 kilomètres, les positions ennemies sont tombées en leur possession. Le chiffre total des prisonniers qu'ils accusent est de 7500.
Les Autrichiens ont fait revenir des renforts dans le Trentin.
Nos escadrilles de bombardement ont jeté 220 obus sur diverses gares, notamment Ham, la Fère et Chauny.

Jeudi 13 juillet
Journée calme sur le front de la Somme.
Nous opérons plusieurs coups de main heureux en Champagne.
Sur la rive gauche de la Meuse, lutte d'artillerie dans le secteur du Mort-Homme.
Sur la rive droite, les Allemands ont prononcé un puissant effort dans la direction du fort de Souville. Six régiments ont débouché du village de Fleury et du bois de Vaux-Chapitre. Malgré la violence des assauts lancés en masse sur un front étroit, l'ennemi n'a réussi, au prix de pertes énormes, qu'à gagner un peu de terrain à l'intersection des chemins de Fleury et de Vaux. Le bombardement se poursuit dans la région de Souville, du Chenois et de la Laufée.
Une tentative de l'ennemi à l'est de Badonvillers a été complètement repoussée.
Les Anglais ont occupé, après de vifs combats et diverses alternatives, la totalité du bois de Mametz. Ils ont également avancé dans le bois des Trônes; les Allemands y ont laissé un grand nombre de cadavres. Deux violentes attaques qu'ils ont tentées contre Contalmaison ont totalement échoué.
Sur le front oriental, les combats se poursuivent le long de Stokhod. Les Russes ont remporté un nouveau succès près de Kimpolung.

Vendredi 14 juillet
Sur le front de la Somme, canonnade intermittente.
En Champagne, aux abords de Prosnes, nous avons pénétré dans un saillant de la ligne ennemie et ramené des prisonniers.
En Argonne, deux coups de main dirigés par l'ennemi sur les parties nord et est du saillant de Bolante ont échoué sous nos feux. A la Fille-Morte, nous avons fait exploser une mine et occupé le bord sud de l'entonnoir.
Sur la rive droite de la Meuse, aucune action d'infanterie. Bombardement des secteurs de Souville, du Chenois et de la Laufée.
Les Anglais ont pris part sur leur front à un violent duel d'artillerie. Quelques combats d'infanterie ont eu lieu. Nos alliés ont pris deux obusiers et quantité de muuitions. Ils ont repoussé l'ennemi à l'ouest de Wypfchaete et au sud du canal de la Bassée.
Les Russes ont fait plusieurs tentatives intéressantes le long de la Duna. Combat d'artillerie près de Stokhod. Nos alliés ont fait 2000 prisonniers sur la Strypa inférieure.
Les Italiens ont repoussé une violente attaque ennemie dans les montagnes de la rive gauche de l'Adige.
Le député de Trente an Reichsrath autrichien, M. Battisti, est mort dans les rangs de l'armée italienne, où il servait par engagement volontaire.


Entre Fleury et Thiaumont, sur la voie du chemin de fer d'intérêt local qui tournait à droite vers Vaux, rails soulevés et tordus par les explosions de projectiles; au fond la hauteur de Douaumont.
 

Samedi 15 juillet

Notre front est calme dans l'ensemble.
Les Anglais, après une préparation qui a duré deux journées sur la Somme, ont attaqué la seconde ligne allemande. Ils s'en sont emparés sur une longueur de 6400 mètres.
Bazentin-le-Petit et Longueval sont tombés entre leurs mains, ainsi que la totalité du bois des Trônes. Ils ont fait de nombreux prisonniers durant cette opération et délivré un de leurs détachements qui, enveloppé par les Allemands, tenait depuis quarante-huit heures avec un héroïsme extrême. Les Allemands ont essayé de réagir. Leurs deux premières contre-attaques ont échoué ; la troisième a pris pied dans Bazentin-le-Petit, mais, par un nouvel effort, les troupes britanniques ont réussi à reconquérir tout le village.
Les Russes ont battu les Turcs à l'ouest d'Erzeroum et fait un certain nombre de prisonniers.
Quelques actions d'infanterie ont été signalées en Macédoine.
Le palais du roi de Grèce à Tatoï a brûlé avec toute la forêt de ce nom. Les dégâts sont évalués à 40 millions: il y a de très nombreuses victimes. On ignore les causes exactes du sinistre que les journaux gounaristes affectent d'attribuer à la malveillance.

 
Dimanche 16 juillet
Sur la rive gauche de la Meuse, une attaque allemande à la grenade sur une de nos tranchées au nord-est du réduit d'Avocourt, a été repoussée.
Sur la rive droite, lutte d'artillerie intense dans le secteur de Fleury. Nous dispersons à coups de fusil plusieurs reconnaissances ennemies dans le bois de Vaux-Chapitre.
En forêt d'Apremont, plusieurs tentatives allemandes ont echoué sous nos tirs de barrage. Une attaque de l'ennemi a été complètement repoussée sur le front belge.
La situation est excellente dans les secteurs anglais. Sur un point, nos alliés ont même rejeté l'ennemi sur sa troisième ligne de défense. Ils ont fait plus de 2000 prisonniers au cours des dernières vingt-quatre heures. Un colonel de la garde est tombé entre leurs mains. Le nombre des prisonniers faits depuis le début de la bataille dépasse maintenant 10000.
Un de nos avions a lancé des obus de gros calibre sur Mulheim (rive droite du Rhin) ; à titre de représailles contre le bombardement de Lunéville.
L'Allemagne a violé sur deux points ses traités économiques avec l'Italie à laquelle elle n'a pas déclaré la guerre. Le cabinet de Rome délibère.

 

La rue principale de Fleury-devant-Douaumont
 


  L'obus de 400
...Canons et mortiers sont dans la danse; il y en a de longs, monté sur voie ferrée et dont la gueule menace le ciel; il y a des colosses qui font trembler la terre et l'air autour d'eux. Quand on ouvre leur culasse, pour y engouffrer les projectiles énormes et les gargousses pareilles à des sacs, on songe à quelque infernal creuset...
 

Lundi 17 juillet
Au sud de la Somme, les Allemands, profitant du brouillard, se sont glissés le long du canal et ont lancé des attaques violentes contre la Maisonnette et le Village de Biaches, qu'ils ont enlevés par surprise. Mais nos troupes ayant contre-attaqué avec vigueur, se sont de nouveau rendues maîtresses de Biaches et de la Maisonnette.
Dans la région de Chaulnes, où un détachement ennemi avait pénétré dans notre première ligne à la faveur d'un bombardement, nous avons ressaisi toute notre position par une contre-attaque.
Au nord de l'Aisne, près d'Oulches, nous avons effectué un coup de main heureux; coup de main heureux aussi pour nous près d'Avocourt, où nous avons fait des prisonniers.
Sur la rive droite de la Meuse, nous avons rejeté de fortes reconnaissances ennemies près de la côte du Poivre. Nous avons progressé à l'ouest et au sud de Fleury.
Activité d'artillerie dans les régions du Chenois et de la Laufée.
Les Anglais ont pris à l'est de Longueval la totalité du bois de Delville puis repoussé des contre-attaques allemandes. Au nord de Bazentin-le-Grand, ils ont pris pied dans la troisième ligne ennemie, au bois des Foureaux. A l'ouest de Bazentin-le-Petit, ils ont occupé le bois de ce nom et rejeté deux contre-offensives. Ils ont encore pris à l'est d'Ovillers et poussé jusqu'aux abords de Pozières.
Les Russes ont détruit un régiment turc en Arménie.

Mardi 18 juillet
Rien d'important sur notre front. Une attaque a été repoussée par les Russes en Champagne.
Dans la région de Souville (rive droite de la Meuse), le combat d'artillerie a continué. Le chiffre des prisonniers que nous avons faits ces derniers jours, autour de Souville, est de 200 environ.
Journée calme sur le front belge. L'artillerie belge exécute des tirs de destruction dans la région d'Hetsas-Boeshinge.
L'armée anglaise a réalisé de sérieux avantage au nord de la Somme: elle a pris d'assaut sur un front de 1400 mètres, la deuxième ligne allemande au sud-ouest du bois de Bazentin-le-Petit. Les pertes ennemies ont été très lourdes. Les forces britanniques ont, d'autre-part élargi leur trouée dans la deuxième ligne allemande à l'est de Longueval où elles ont enlevé la forte position de la ferme Waterlot.
Les dernières positions d'Ovillers-la-Boisselle sont également tombées aux mains de nos alliés, qui y ont capturé 2 officiers et 124 hommes de la garde.
Depuis le 1er juillet, ils ont pris 189 officiers et 10.779 hommes, 8 gros obusiers, 9 gros canons, 37 pièces de campagne, 30 obusiers de tranchées et 66 mitrailleuses.
Les Russes ont victorieusement repoussé les attaques de Linsingen au sud-ouest de Loutsk et largement progressé dans ce secteur. Ils ont fait 12000 prisonniers et capturés 59 canons. En Arménie, ils sont maîtres de Baïbourt.

Mercredi 19 juillet
Les Allemands ont attaqué nos positions de la Somme depuis le village de Biaches jusqu'à la Maisonnette. Malgré des tentatives réiterées qui leur ont coûté de lourdes pertes, ils n'ont pu s'emparer de la Maisonnette. Quelques portions ennemies s'étaient infiltrées le long du canal dans la partie est de Biaches : elles en ont été délogées presque en totalité.
Sur la rive gauche de la Meuse, un coup de main dirigé sur nos tranchées de la cote 304 a échoué sous nos feux.
Sur la rive droite, combats à la grenade aux abords de la chapelle Sainte-Fine et à l'ouest de Fleury. L'ennemi a été partout repoussé. Lutte d'artillerie assez vive dans la région de la Laufée et du Chenois.
En dépit du brouillard et de la pluie, les Anglais ont fait de sérieux progrès au nord d'Ovillers, sur un front d'un kilomètre. Ils ont enlevé plusieurs points fortement tenus, faisant des prisonniers et capturant 6 mitrailleuses.
Ils ont effectué un coup de main heureux près de Wyschaete.
Les Belges, de leur côté, ont opéré un raid hardi près de Dixmude.
Les Russes continuent leur avance en Volhynie; leur cavalerie s'avance sur la chaussée de Kirlibaba à Maramaros-Sziget (Transylvanie).
Les Italiens ont progressé dans le Vallarsa et dans la région de Posina-Astico.
Les ouvriers anglais, pour ne pas suspendre la fabrication des munitions et pour répondre à la demande du général Douglas Haig, renonce à leur congé de l'été.
La presse allemande reconnait de plus en plus nettement la gravité de la situation militaire de l'empire sur le front Est et sur le front Ouest.

Jeudi 20 juillet
Deux coups de main dirigés par l'ennemi sur nos petits postes, l'un dans la région de Paschendaele (Belgique), l'autre au nord de l'Aisne, vers Paissy, ont totalement échoué.
Au sud de la Somme, une petite opération effectuée par nous au sud d'Estrées, nous a permis d'enlever quelques tranchées et de faire une soixantaine de prisonniers.
Sur le front de Verdun, bombardement de nos premières et de nos deuxièmes lignes dans la région de la cote 304. Activité intense de l'artillerie dans le secteur de Fleury sans action d'infanterie.
Aux Eparges, une tentative d'attaque sur un de nos petits postes a été repoussée.
Les Allemands ont donné un violent assaut aux nouvelles positions anglaises à l'est de Bazentin. Ils avaient concentré là des forces importantes. Après une violente préparation d'artillerie, ils s'élancèrent en masses profondes. Ils pénétrèrent dans le bois Delville et prirent pied sur la lisière nord de Longueval. Toutes leurs attaques contre la ferme Waterlot étaient arrêtées. Un peu plus tard, les Anglais reprenaient à Longueval et au bois Delville la majeure partie du terrain perdu. Ils dispersaient un gros rassemblement ennemi qui préparait une nouvelle attaque contre Waterlot.
Les Russes ont accentué leur avance sur la Lipa, en Wolhynie, et fait pénétrer d'importants contingents en Hongrie.

Vendredi 21 juillet
De part et d'autre de la Somme, notre infanterie a attaqué les positions allemandes et réalisé des avantages marqués.
Au nord de la Meuse, nous avons enlevé des tranchées ennemies et porté notre ligne à l'est d'Hardecourt, le long du chemin de fer à voie étroite qui va de Combles à Cléry.
Au sud de la Somme, nous avons pris la première ligne allemande depuis Estrées jusqu'à la hauteur de Vermandovillers. Nous avons capturé 2900 prisonniers, dont 30 officiers, 3 canons, 30 mitrailleuses et du matériel.
En Champagne, nous avons pénétré dans une tranchée d'Auberive, ramenant des prisonniers.
En Argonne, nous avons repoussé les Allemands près de Bolante.
Sur la rive droite de la Meuse, nous avons progressé à l'ouest de l'ouvrage de Thiaumont; au sud de Fleury, nous avons saisi un ouvrage puissamment tenu par l'ennemi. Au total, 300 prisonniers sont tombés entre nos mains.
Nos avions ont bombardé les gares de Thionville, Brieulles, les bivouacs d'Azannes et la gare de Roisel; les établissements militaires de Lorrach (nord-est de Bâle) ont reçu huit obus.
Les Anglais ont progressé à Longueval et dans le bois Delville ainsi qu'au nord de Bazentin.
Les Russes ont pris l'offensive à Riga et repoussé des attaques sur le Stokhod.


On connait le tact allemand. Il vient de se manifester une fois de plus de la façon suivante : Les prisonniers qui veulent écrire à leur famille ne peuvent le faire qu'avec des enveloppes comme celle que l'on voit ci-dessus. A l'intérieur est reproduit un obus de 420 entouré de lauriers avec une inscription qui signifie : " Nous passerons". 
Samedi 22 juillet
Au sud de la Somme, l'ennemi a lancé une contre-attaque sur nos nouvelles positions au sud de Soyécourt. Le bataillon de tête, pris sous nos tirs de barrage et nos feux de mitrailleuses, a reflué en désordre, après avoir subi de très grosses pertes.
Dans la région de Chaulnes, un fort détachement ennemi, qui tentait d'aborder nos lignes au sud de Maucourt, a été repoussé à la baïonnette.
Entre Soissons et Reims, au nord-est de Vendresse, nos reconnaissances ont pénétré, à la faveur d'une explosion de mine, dans une tranchée adverse, qu'elles ont nettoyée à la grenade.
Grande activité sur le front de Verdun, dans les secteurs de Chattancourt et de Fleury.
Dans les Vosges, une tentative d'attaque sur nos positions au nord de Wissembach, est restée sans succès.
Nos escadrilles d'avions ont bombardé les gares de Conflans, Mars-la-Tour, Longuyon, Brieulles et la bifurcation de Ham.
Les Allemands ont bombardé les villes ouvertes de Baccarat et de Lunéville et jeté des obus sur Belfort.
Intense activité de l'artillerie belge au sud de Nieuport.
Une grande manifestation a eu lieu à Rome en l'honneur de Battisti, le député de Trente, pendu par le bourreau de Vienne. La foule a crié: " A bas l'Allemagne!".

 


Dimanche 23 juillet
Entre Oise et Aisne, nous avons dispersé une forte reconnaissance allemande dans la région de Moulin-sous-Touvent.
En Argonne, nous avons fait jouer une mine à Bolante, dans de bonnes conditions.
A la Fille-Morte, un coup de main de l'ennemi sur un de nos petits postes a été repoussé.
Sur la rive droite de la Meuse, violent bombardement des secteurs de Fleury et du bois Fumin. Une attaque ennemie, dirigée sur une de nos tranchées au sud de Damloup a échoué sous nos feux. De notre côté, nous avons fait soixante-dix prisonniers près de Fleury.
Dans les Vosges, après un vif bombardement, les Allemands ont attaqué nos positions au nord de Saint-Dié: ils ont été repoussés avec de fortes pertes.
Une de nos escadrilles a bombardé à trois reprises la gare de Metz-Sablons. 115 obus de gros calibre ont été lancés au total, en faisant d'importants dégâts. Un avion allemand a été abattu. Belfort a été bombardé à deux reprises par avions.
Aucun incident important n'a été signalé sur le front britannique. Nos alliés ont détruit six avions allemands et en ont forcé plusieurs autres à atterrir.
Les Italiens ont réalisé des avances et fait des prisonniers dans la région des Dolomites.
Les Russes ont enlevé Beretchko et capturé 300 officiers et 12000 soldats austro-allemands.

Lundi 24 juillet
Sur le front de la Somme, lutte d'artillerie. Au sud de Soyécourt, une attaque, dirigée contre nos nouvelles positions, a échoué sous nos feux.
Sur la rive droite de la Meuse, bombardement du secteur de Fleury. Combats à coups de grenades aux abords de la chapelle Sainte-Fine.
Aux Eparges, une tentative allemande contre nos tranchées a été repoussée par nos feux de mitrailleuses.
Nos avions ont bombardé la gare de Vigneulles, la gare de Thionville où trois incendies se sont déclarés ; les gares d'Arnaville, de Loos et de Saint-Erme, et, de nouveau, la gare et les établissements militaires de Thionville. 115 obus au total ont été lancés.
Douze de nos avions ont bombardé les établissements militaires de Mulheim (rive droite du Rhin) : la gare et les casernes ont été atteintes. Au retour, il y a eu lutte entre nos avions et une escadrille ennemie. Quatre appareils allemands ont été abattus, deux des notres ont dû atterrir.
Une pièce ennemie à longue portée a tiré des obus de gros calibre dans la région de Belfort.
Les Anglais livrent bataille de Pozières à Guillemont ; les défenses avancées de l'ennemi ont été prises près de Pozières, où les Allemands se défendent avec acharnement. Nos alliés ont fait de nombreux prisonniers. Le quartier nord de Longueval et les abords de Guillemont ont changé plusieurs fois de mains.
Les Russes ont fait 27.000 prisonniers sur la Lipa depuis le 16. Ils ont capturé 500 Autrichiens dans les Carpathes et pris la ville de Fol sur la mer Noire. M. Sasonof cède le portefeuille russe des Affaires étrangères à, M. Sturmer.

  Mardi 25 juillet
Au sud de la Somme, une opération de détail nous a permis d'enlever une batterie ennemie au sud du village d'Estrées.
Depuis le 20 juillet, nous avons pris sur la Somme 60 mitrailleuses.
Au nord de l'Aisne, nos reconnaissances ont pénétré dans les tranchées adverses près de Vailly et ramené des prisonniers.
Sur la rive droite de la Meuse, nous avons capturé une trentaine de prisonniers près de la chapelle Ste-Fine. Après un vif combat, notre infanterie s'est emparée d'une redoute immédiatement à l'ouest de l'ouvrage de Thiaumont. 5 mitrailleuses et une quarantaine de prisonniers sont restés entre nos mains.
Les Anglais ont repoussé toute une série de contre-attaques près de Guillemont, en infligeant à l'ennemi de lourdes pertes ; ils ont progressé près de Guillemont : la lutte se poursuit dans le village de Pozières où les Australiens ont pris 2 Canons, 6 officiers et 145 hommes. Grande activité d'artillerie sur le reste du front.
Les Russes se sont avancés d'une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Riga. Ils ont capturé toute une compagnie autrichienne dans la région de la Lipa. Ils ont dispersé de forts détachements turcs qui les attaquaient en Arménie.
La Suède a pris des mesures rigoureuses contre les sous-marins qui viendraient naviguer dans ses eaux.

 

Mercredi 26 juillet
Au sud de la Somme, nous avons enlevé, au sud d'Estrées, un îlot de maisons puissamment fortifié par l'ennemi. Au cours d'une petite attaque, nos troupes ont chassé les Allemands de quelques tranchées qu'ils occupaient au nord de Vermandovillers.
Entre Oise et Aisne, nous avons dispersé à coups de fusil plusieurs reconnaissances qui tentaient d'aborder nos lignes dans le secteur de Tracy-le-Val.
Sur la rive gauche de la Meuse, une tentative d'attaque ennemie à la grenade, vers la cote 304, a echoué sous nos feux de mitrailleuses.
Sur la rive droite, bombardement violent de toute la région comprise entre Fleury et la Laufée.
En Alsace, après une préparation d'artillerie, les Allemands ont attaqué nos positions de Balschwiller (nord d'Altkirch). Ils ont été repoussés.
Les Anglais ont continué à lutter âprement sur divers points de la ligne de bataille. Ils ont occupé de nouvelles positions de Pozières. L'ennemi a essayé de lancer de gros effectifs sur cette localité. Son effort a été brisé avec pertes.
L'armée de Sakharof a obtenu un nouveau succès à la frontière de Wolhynie et de Galicie.
Les troupes russes du Caucase sont arrivées à 15 kilomètres d'Erzindjan, le centre de l'Arménie.

Jeudi 27 juillet
Au cours du combat qui nous a permis d'enlever l'îlot de maisons situé au sud d'Estrées, nous avons fait 117 prisonniers. Nous avons pris 4 canons de 105 et un nombreux matériel. Un coup de main nous a rendus maîtres d'une maison fortifiée.
Sur la rive droite de la Meuse, grande activité de l'artillerie dans le secteur de Fleury. Nous avous pris sous notre feu et dispersé des détachements ennemis au nord de la chapelle Sainte-Fine.
Les Anglais ont occupé tout le village de Pozières. Les troupes territoriales ont poursuivi leur progression à l'ouest de la localité; elles ont enlevé deux tranchées fortement tenues et ont fait des prisonniers, parmi lesquels 5 officiers.
Les Russes ont pris Erzindjan, complétant ainsi leur conquête de l'Arménie. Les Turcs sont en pleine déroute.
Le général Zakharof, au sud de la Lipa, a remporté un succès signalé, faisant plus de 4000 prisonniers aux Austro-Allemands. Brody est menacé et, plus loin, Lemberg.
Les Italiens out repoussé plusieurs offensives dans la région de Posina-Astico.

     
Obusier allemand de 105, près d'Estrées
 
Ancienne tranchée allemande
 
un habitant de Belloy-en-Santerre
 
Vendredi 28 juillet
Au sud de la Somme, nous avons fait quelques progrès à l'est d'Estrées. Vive fusillade aux abords de Soyécourt.
Au nord de l'Aisne, l'ennemi, après un violent bombardement, a attaqué dans la région de la Ville-au-Bois, le saillant que forme notre ligne au nord-ouest du bois des Buttes. L'attaque a échoué sous nos feux de mitrailleuses.
En Champagne, le bombardement dirigé par l'ennemi sur nos positions a l'ouest de Prosnes a été suivi d'une forte attaque, prononcée sur un front de 1200 mètres. Arrêté par nos tirs de barrage, qui lui ont causé des pertes, l'ennemi n'a pu pénétrer que dans quelques éléments avancés de notre ligne, d'où notre contre-attaque l'a rejeté.
Sur le front de Verdun, lutte d'artillerie dans le secteur de la cote 304 et dans la région Fleury-la Laufée. Nous avons progressé à la grenade à l'ouest de l'ouvrage de Thiaumont.
Activité de l'artillerie anglaise sur tout le front. Les Allemands, de leur côté, ont recouru aux obus à gaz et aux obus lacrymogènes.
Les Russes ont élevé à 6250 le chiffre de leurs prisonniers sur la Slonovka, au nord de Brody.
L'armée turque fuit en désordre à l'ouest d'Erzindjan.
Des contingents turcs viennent en Galicie au secours des Autrichiens.

Samedi 29 juillet
Au nord de Chaulnes, une tentative de l'ennemi sur une de nos tranchées, près de Lihons, a été repoussé à coups de fusil.
En Champagne dans la région d'Auberive, une reconnaissance russe a pénétré dans la tranchée adverse qu'elle a nettoyée à coups de grenades et a ramené des prisonniers.
En Argonne, lutte de mines. Nous avons occupé les rebords de deux entonnoirs après une lutte à la grenade, à la Fille-Morte.
Sur la rive droite de la Meuse, nous avons fait quelques progrès à l'ouest de l'ouvrage de Thiaumont.
Dans les Vosges, après un vif bombardement, l'ennemi a attaqué, par deux fois, nos positions au sud du col de Sainte-Marie : la première attaque, qui avait réussi à prendre pied dans nos éléments avancés, a été refoulée a la baïonnette; la deuxième, déclanchée peu après, n'a pu aborder nos lignes et s'est dispersée sous nos tirs. Les pertes de l'ennemi ont été importantes.
Nous avons abattu deux avions ennemis dans la région de la Somme; nous avons contraint un aviatik à l'atterissage, dans les Vosges : il a capoté. Nos escadrilles ont bombardé la gare de Charny et des convois en marche, près de Charny, plusieurs établissements militaires entre Menneville et Lavannes-Caurel.
Les Anglais ont pris tout le bois Delville, faisant 161 prisonniers, réalisé des progrès dans Longueval et près de Pozières. Ils ont canonné les tranchées ennemies au nord de Souchez.
Les Russes ont, à nouveau, avancé vers Brody, refoulant les Autrichiens.

Dimanche 30 juillet
Sur le front de la Somme, à l'ouest de Vermandovillers, deux détachements ennemis qui tentaient d'aborder nos lignes, ont été repoussés à coups de fusil.
Sur la rive gauche de la Meuse, une tentative allemande sur nos positions de la cote 304 a échoué sous nos feux.
Sur la rive droite, deux attaques allemandes, lancées au cours de la nuit sur une redoute dans le ravin au sud de Fleury, ont été brisées par nos tirs de barrage, et nos feux d'infanterie qui ont infligé des pertes sérieuses à l'ennemi.
Nos troupes ont enlevé quelques éléments de tranchées au nord de la chapelle Sainte-Fine et dans la région de l'ouvrage de Thiaumont, où nous avons pris une mitrailleuse.
Les Allemands, sur le front britannique, ont fait des efforts désespérés pour reprendre le bois Delville : ils ont été repoussés avec de grandes pertes.
Lutte ininterrompue au nord et au nord-est de Pozières. Les Anglais ont progressé en plusieurs endroits sous le feu de l'ennemi. Deux ou trois régiments allemands semblent avoir été anéantis au cours des derniers combats.
Les Russes ont enfoncé les Austro-Allemands à l'ouest de Loutsk, vers la voie ferrée Kovel-Vladimir-Volynski. Ils ont pris Brody, en Galicie, capturant en tout 20000 hommes, 4OO officiers, 55 canons. D'autre part, le général Letchisky a été victorieux près de Stanislau, en Galicie.


Lundi 31 juillet
Nous avons violemment bombardé les tranchées et les gares arrière ennemies, entre l'Ancre et la Somme. Au cours de ce bombardement, nous avons fait sauter un dépôt de munitions dans les lignes allemandes, près de Courcelettes.
Des détachements d'infanterie canadienne ont pénétré en deux endroits dans les tranchées ennemies au sud d'Ypres.
Les fusiliers du Royal Munster ont exécuté une opération analogue dans le saillant de Loos.
Dans l'un et l'autre cas, les Allemands ont subi de fortes pertes. L'ennemi a tenté d'opérer deux coups de main vers la redoute Hohenzollern. L'un d'eux a échoué sur nos réseaux de fils de fer; l'autre a permis aux Allemands de pénétrer dans notre tranchée de première ligne d'où ils ont été rejetés.
Au nord de la Somme, nos troupes, passant à l'attaque, ont enlevé, entre la cote 139 et la rivière, tout le système des tranchées ennemies sur une profondeur variant de 300 à 800 mètres. Nous sommes parvenus aux abords du village de Maurepas; nons tenons le bois au nord de Hem, la carrière au nord de ce bois et la ferme de Monacu. Toutes les contre-attaques allemandes ont été brisées avec de grosses pertes. Nous avons fait plus de 200 prisonniers.
Nous avons repoussé un assaut à l'ouest de l'ouvrage de Thiaumont.
Les captures russes montent à 32000 hommes et 114 canons pour les journées du 28 et du 29. Nos alliés progressent sur le Stokhod.