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Jeudi 2 août En Belgique, sous la pluie persistante, nos troupes continuent à organiser les positions conquises. Au nord de l'Aisne, activités des deux artilleries, principalement dans le secteur Hurtebise-Craonne. A l'ouest de Cerny, les Allemands ont attaqué à diverses reprises, mais nous les avons partout repoussés en leur faisant 30 nouveaux prisonniers. Sur la rive gauche de la Meuse (région d'Avocourt-cote 304), l'ennemi a attaqué en masse, mais pour n'obtenir que des gains médiocres; sur la rive droite, lutte d'artillerie sans action d'infanterie. Les Anglais ont consolidé leur nouvelle ligne au sud du canal d'Ypres-Comines. Des contre-attaques exécutées contre leurs nouvelles positions de la Basse-Ville et du nord du canal d'Ypres-Comines, ont été repoussées. Plus au nord, vers la voie ferrée d'Ypres-Roulers, une contre-attaque allemande a été brisée. La pluie n'a cessé de tomber en abondance. Nos alliés ont exécuté un coup de main à l'est de Bongremer. Le chiffre des prisonniers qu'ils ont fait en Flandre monte à 5000. En Macédoine, activité d'artillerie et rencontre de patrouilles dans la zone de la Strouma. Les Russes ont esquissé une offensive en Galicie, près de Trembovla, mais ils ont reculé légèrement sur l'ensemble de leur ligne. Vendredi 3 août En Belgique, le mauvais temps continue. Grande activité de l'artillerie à l'est de Braye-en-Laonnois, à l'ouest de Craonne. Dans la région d'Allemant, au cours d'une opération de détail, nous avons fait 24 prisonniers et pris une mitrailleuse. A l'est et au sud-est de Reims, l'ennemi a tenté deux coups de main sans résultat. Sur la rive gauche de la Meuse, violente lutte d'artillerie. Les Allemands ont renouvelé sans résultat leur attaque dans le secteur du bois d'Avocourt. Des coups de main ennemis dans cette même région, ainsi qu'en forêt d'Apremont, au sud-est de Saint-Mihiel, ont complètement échoué. Sur le front anglais des Flandres, l'ennemi, qui avait réussi, au prix de pertes élevées, à prendre pied dans les positions avancées de nos alliés, vers la voie ferrée Ypres-Roulers, a été entièrement rejeté par une contre-attaque. Nos alliés ont repris possession de la totalité de la ligne. Ils ont exécuté avec succès un coup de main au sud-est d'Hargicourt et fait des prisonniers. Le gouvernement russe a adressé une circulaire télégraphique à ses représentants auprès des Alliés pour affirmer sa volonté de continuer la guerre avec vigueur. Samedi 4 août Situation sans changement en Belgique, sur le front français. Le mauvais temps continue.
Journée relativement calme au nord de l'Aisne. A l'est de Cerny, les Allemands ont tenté d'aborder nos lignes; arrêtée par nos feux, l'attaque ennemie a complètement échoué. Sur les deux rives de la Meuse, activité intermittente des deux artilleries. Les Anglais ont repris Saint-Julien, en Flandre, et progressé autour de Hollebecke. Les Allemands les ont attaqués sur leurs positions de Infantery Hill, à l'est de Monchy-le-Preux. Ils sont parvenus, après un violent bombardement préparatoire, à prendre pied un moment dans quelques éléments de tranchées de première ligne. Mais nos Alliés, par des contre-attaques qui leur ont valu un certain nombre de prisonniers, ont repris une partie du terrain perdu. L'ennemi a, en outre, tenté des coups de main sur les tranchées au sud-est de Quéant et attaqué un poste au nord-ouest de Warneton. Il a été partout rejeté. Les Autrichiens annoncent avoir repris Czernovitz, la capitale de la Bukovine. Ils reconnaissent toutefois que les Russes offrent plus de résistance qu'auparavant. Le gouvernement provisoire russe a dissous la Diète de Finlande et provoqué de nouvelles élections. |
![]() hydravion autrichien, le K228, abattu dans la lagune de Venise, le 14 août |
Mardi 14 août La lutte d'artillerie s'est poursuivie très vive au cours de la journée entre Cerny et Craonne. Les Allemands ont tenté de nouveau de nous rejeter des tranchées que nous avons conquises au sud d'Ailles. Toutes les attaques ont été repoussées et nos troupes ont réussi à progresser sensiblement à l'est de la position. La ville de Reims a reçu dans la journée 850 obus dont un grand nombre incendiaires. 4 civils ont été tués, 2 blessés. Actions violentes d'artillerie en Champagne au mont Cornillet, sur les deux rives de la Meuse et en forêt de Parroy. Aucune action d'infanterie. Sur le front britannique, recrudescence d'activité de l'artillerie ennemie au sud de la route Avion-Cambrai et dans le secteur de Nieuport. L'aviation allemande s'est montrée particulièrement agressive. Neuf appareils ennemis ont été abattus. Un raid d'avions allemands sur la côte anglaise a fait 30 morts. Les Russes consolident leur résistance sur leur front. Le gouvernement espagnol a proclamé l'état de siège, la grève s'étant généralisée à Madrid. |
![]() Pont sur l'Isonzo |
Lundi 20 août Actions d'artillerie sur le front de l'Aisne, notamment au nord-ouest et à l'est de Reims. Des coups de main ennemis sur nos petits postes, au nord de Braye, dans la région de Berméricourt et de la Pompelle, ont échoué sous nos feux. Sur les deux rives de la Meuse, la lutte d'artillerie continue très vive de part et d'autre. Au bois le Prêtre, à l'est de Badonviller et au nord de Celles-sur-Plaine, nous avons repoussé des tentatives allemandes consécutives à de violents bombardements. L'ennemi a subi des pertes sensibles et laissé des prisonniers entre nos mains. Reims a reçu 600 obus. Un civil a été blessé. Notre aviation de chasse s'est montrée particulièrement active. 11 avions allemands sont tombés en flamme ou ont été détruits à la suite de combats avec les nôtres, 6 autres ont dû atterir dans leurs lignes. Nos avions ont bombardé les gares de Kortemark, Thourout, Lichterwelde, Ostende, Cambrai, Dun-sur-Meuse. Les Anglais ont pris des tranchées allemandes vers la ferme de Gillemont, au sud-est d'Epéhy. Des détachements qui ont pénétré dans les positions ennemies au sud-ouest d'Havricourt ont ramené des prisonniers. Les Italiens bombardent vigoureusement les positions autrichiennes de l'Isonzo. Les Russo-Roumains ont consolidé leur résistance dans la région d'Ocna. |
Mardi 21 août En Belgique, lutte d'artillerie dans la région au nord de Bixchoote. En Champagne, nos batteries ont exécuté des tirs efficaces sur les organisations allemandes. Plusieurs incursions dans les lignes ennemies nous ont permis de ramener des prisonniers. Sur les deux rives de la Meuse, nos troupes se sont portées à l'assaut des positions allemandes avec une magnifique ardeur. La bataille s'est déployée sur un front de 18 kilomètres, du bois d'Avocourt au nord de Bezonvaux. Nous avons enlevé les défenses ennemies sur tout ce front, et sur une profondeur de 2 kilomètres, occupant le bois d'Avocourt, le Mort-Homme, les bois des Corbeaux et de Cumières, la côte du Talou, Champneuville, et faisant plus de 4000 prisonniers valides. Les contre-attaques allemandes ont été repoussées par nous. Dans la région de Badonviller, nous avons repoussé un coup de main. Canonnade en Haute-Alsace. Les Anglais ont repoussé une contre-attaque au sud-est d'Epéhy, à la suite d'un violent combat. Ils ont réussi un coup de main au sud de Lens et progressé sur le front de bataille d'Ypres, au sud-est de Saint-Yousthoek. Les Italiens ont attaqué sur un très large front dans le Carso, de Tolmino à la mer. Après avoir franchi l'Isonzo, ils ont enlevé la premiere ligne ennemie et capturé un très abondant butin. Dès la première heure, ils recensaient 7500 prisonniers autrichiens et, en outre, 100 officiers. |
![]() Prisonniers autrichiens |
![]() Français sur le front italien |
Mercredi 22 août Assez grande activité des deux artilleries dans la région au nord de Vauxaillon et sur les plateaux de Cerny et de Craonne. En Champagne, nos tirs de destruction sur les organisations allemandes du secteur de Saint-Hilaire ont provoqué l'explosion de réservoirs à gaz : nos reconnaissances ont trouvé peu après les tranchées ennemies évacuées et pleines de cadavres. Sur le front de Verdun, la bataille a continué sur plusieurs points et s'est déroulée partout à notre avantage. Sur la rive gauche, nos troupes ont enlevé la côte de l'Oie, que nous occupons en entier, ainsi que le village de Régnéville. Sur la rive droite, au cours d'un attaque brillamment conduite, nous avons conquis Samogneux et tout un système de tranchées fortifié qui relie ce village aux organisations de la côte 344. Les contre-attaques déclenchées par les Allemands ont été repoussées par nos feux. Nous avons fait de nouveaux prisonniers qui n'ont pu être encore dénombrés. Dans les Vosges, un coup de main ennemi sur nos petits postes de l'Hartmannswillerkopf n'a pas donné de résultat. Les Anglais ont continué leur encerclement de Lens à l'ouest et au nord-ouest. Les Italiens ont porté à 10400 le nombre de leurs prisonniers sur le Carso. Les Russo-Roumains, après avoir subi un recul en Moldavie, ont repris l'offensive et regagné du terrain. Le chancelier allemand Michaëlis a fait une déclaration devant la commission principale du Reichstag. Il a rendu hommage à l'initiative du Saint-Siège, tout en réservant sa réponse sur le fond; il a avoué que l'accord initial n'est pas établi là-dessus entre l'Allemagne et ses alliés. Mr Venizelos songe à constituer une haute Cour pour juger les hommes politiques qui ont trahi la cause grecque depuis 1914 et dont le Livre Blanc signale les actes déshonorants. |
Mercredi 29 août Un bombardement violent de nos lignes dans la région du plateau de Californie et de Chevreux a été arrêté par nos tirs d'artillerie. L'ennemi n'a pu prononcer aucune attaque. Nous avons effectuer des incursions dans les tranchées allemandes de la butte de Souain et dispersé des reconnaisances ennemies au mont Muret et vers Arracourt. Nous avons fait des prisonniers. Sur le front de Verdun, activité d'artillerie dans la région du bois d'Avocourt et dans le secteur du bois de Beaumont. Deux coups de main ennemi sur nos petits postes vers Vaux-les-Palamex, ont complètement échoué. Les Anglais, à la suite d'un violent combat, ont avancé leur ligne sur un front d'environ 2000 metres de part et d'autre de la route Saint-Julien à Poelcappelle. Ils se sont établis dans de nouveaux éléments de l'ancien système de troisième ligne allemande de ce secteur. L'ennemi a attaqué, à deux reprises, les positions britanniques du bois d'Inverness, sur la route d'Ypres à Menin. Il a été chaque fois repoussé, laissant des prisonniers. La progression des Italiens sur le plateau de Bainsizza s'est poursuivie. Il apparaît de plus en plus que Cadorna fait une opération de grande envergure. Les Russes ont reculé à l'est de Czernowitz. La Chambre grecque, à l'unanimité, a accordé sa confiance à M. Venizelos. Le Congrès de Moscou a tenu une seconde séance. Le général Kornilof a pris la parole et conseillé, avec la gravité de la situation, la nécessité de réorganiser l'armée. M. Tcheidze a parlé au nom du Soviet et M. Rodzianko au nom de la Douma. On annonce que le pape ne complètera sa note par aucun document explicatif et que M. Wilson a répondu à la note. M. Bryan, qui était jusqu'ici chef des pacifistes d'Amérique se prononce à son tour pour la guerre jusqu'à la décision victorieuse. Un membre du ministère bulgare est arrivé à Zurich. |
![]() Général Kornilof |